Le non verbal

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Parties du référentiel concernées

Les grands repères théoriques

Objectifs du cours

Comment mobiliser les apports théoriques avec pertinence pour analyser des actions de communication ?

Plan du cours

Introduction

I. Qu’appelle-t-on langage non verbal ?

II. On ne peut pas ne pas communiquer

III. La sémiologie

IV. Les types de communication non verbale

Conclusion

Introduction

Pour les psychosociologues, la communication désigne tout un échange de messages entre des personnes ou des groupes. Mais elle ne se réduit pas à cela. Elle va au-delà du message, elle se trouve également dans ce qui est caché, ce qui n’est pas formulé clairement par des paroles : en cela, elle met en évidence que ce qui est « dit » ne coïncide pas forcément avec ce que l’individu « pense » réellement.

La communication ne se limite donc pas à la communication « verbale » (comme le langage par exemple), elle englobe également la communication appelée « non verbale », c’est-à-dire le comportement corporel, la parole, le geste, la mimique, le regard, l’espace individuel (qu’E. T. Hall appelle « le langage silencieux ») ainsi que tous les mouvements volontaires et involontaires (inconscients) qui jouent un rôle particulier.

Ainsi, la communication non verbale prouve l’importance du contexte et de la dimension culturelle et inconsciente des processus interpersonnels.

I. Qu’appelle-t-on langage non verbal ?

La communication non verbale désigne l’ensemble des messages ou signaux émis par le corps sans passer par la parole et transmis par des signaux d’ordres corporels, gestuels, visuels : expressions du visage, regard, mimiques, tics ou grimaces, postures, gestes…

On parle aussi de langage corporel qui se traduit par une façon d’être.

Ces signaux sont émis par une personne et envoyés à une autre qui les ressent.

Lors d’une prise de parole en face à face, par exemple, des éléments verbaux et non verbaux interviennent au-delà du simple contenu de l’échange. Ils exercent une influence sur la façon de percevoir le message et sur la manière dont va se dérouler l’interaction.

En effet, lors d’une situation de communication avec un interlocuteur, la communication non verbale joue un rôle prépondérant et influence les ressentis.

Si les paroles ont un impact positif et/ou négatif, il en est de même en ce qui concerne la gestuelle, l’attitude, le regard, l’apparence…

Ainsi, tout ce qui est lié au comportement participe à la relation de communication, car cela peut être interprété de façon positive ou négative par l’interlocuteur.

La communication non verbale incite à un décodage du corps qu’il est important de prendre en compte.

II. On ne peut pas ne pas communiquer

Tout a valeur de message : « On ne peut pas ne pas communiquer. »

Dans toute interaction, dans toute relation entre deux ou plusieurs personnes, nous avons un comportement spécifique. Tout comportement quel qu’il soit, toute parole, tout silence, tout mouvement ou immobilisme… tout a valeur de message et tout message a une signification : il est communication.

Il n’existe donc pas de non-comportement. Cela signifie que l’« on ne peut pas ne pas communiquer ».

C’est l’idée que développent P. Watzlawick (1921-2007), J. Helmick Beavin (1940-2022) et Don D. Jackson (1920-1968), chercheurs à Palo Alto. Pour eux, « activité ou inactivité, parole ou silence, tout a valeur de message ».

En effet, même le silence est une manière de s’exprimer puisqu’il a une incidence sur le comportement d’autrui tout autant que la parole.

Ainsi, grâce au phénomène de rétroaction ou de feed-back, dans toute relation de communication, tout comportement influence les autres qui, en retour, réagissent à cette communication ou à cette « non-communication ».

Par exemple, si lors d’une soirée vous vous asseyez dans votre coin sans parler à personne et que vous renvoyez ou rabrouez toutes les personnes qui s’approchent de vous pour communiquer avec vous, peu à peu plus personne ne vous dérangera : les personnes auront compris le « message » que vous leur aurez fait passer et on vous laissera tranquille. Il y aura donc bien eu, entre vous et les autres, un échange de communication.

Donc, la communication d’un émetteur a un effet sur le récepteur. Tout comme la relation du récepteur a un effet sur l’émetteur. Ainsi, les actes de A ont un effet sur B. Mais il s’ensuit que les actes de B influenceront également les actes suivants de A. Et ainsi de suite.

III. La sémiologie

La sémiologie, ou science des signes, analyse les images comme autant de représentations collectives et comme chargées de sens.

L’analyse sémiologique permet de déchiffrer la signification cachée, non intentionnelle, d’un message.

Les signes d’un message évoquent autant qu’ils expriment. Ce qui veut dire qu’il existe un message énoncé, dénoté et des connotations qui lui sont associées.

Pour F. de Saussure (1857-1913), un élément est composé de deux parties indissociables : le signifiant et le signifié, tous deux étant les produits d’une culture particulière.

R. Barthes (1915-1980) développe la théorie de Saussure et donne des exemples de la vie quotidienne dans son ouvrage Mythologies, écrit en 1957.

Selon lui :

  • la dénotation représente ce que le message dit explicitement. La communication est ainsi dite « dénotative » lorsqu’elle informe, s’adresse à la raison, argumente pour convaincre  ;
  • la connotation représente ce que le message infère ou évoque ce qu’il donne à entendre sans le dire précisément. La communication est donc dite « connotative » lorsqu’elle suggère, évoque, s’adresse à l’émotion, à l’affectivité, aux motivations inconscientes. Elle procède par association d’idées, par évocation d’une ambiance.

IV. Les types de communication non verbale

C. Shannon (1916-2001), dans sa Théorie linéaire de l’information, considère deux individus isolés : l’individu A et l’individu B. Ils sont reliés par un espace, appelé « l’espace interindividuel ». C’est cet espace qui est étudié par la kinésique.

1) La kinésique

C’est R. L. Birdwhistell, anthropologue américain, qui étudie, dans les années 1960, la kinésique ou langage du corps.

La kinésique étudie les signes liés au comportement. Elle a recours à la gestualité communicative que sont les gestes, la posture, le regard et les expressions du visage (mimiques).

Pour la kinésique, les gestes sont des signes qu’il convient de décoder en complément du langage verbal.

Ces gestes permettent de déceler les vraies intentions de la personne.

En effet, la production de ces gestes échappe à la conscience et à la volonté sauf s’ils sont réellement motivés.

L’interprétation des gestes est polysémique, c’est-à-dire que ceux-ci ont plusieurs sens en fonction des cultures et leur interprétation dépend du contexte dans lequel ils sont produits.

2) La proxémique

E. T. Hall, fin des années 1970, étude de l’utilisation de l’espace dans la communication.

Ainsi, la proxémique étudie la façon dont un individu va utiliser l’espace et la distance.

Elle étudie le rôle de l’espace entre les interlocuteurs lors d’un échange. Il s’agit de déterminer l’espace le plus approprié à tout genre de relation et de communication.

Donc, la proxémique définit les distances déterminées par la culture, qui séparent les individus et influencent leurs rapports et impactent la communication : par exemple, se tenir à telle ou telle distance.

Conclusion

La kinésique et la proxémique sont des éléments qui entrent dans l’analyse d’une situation de communication qui met en scène différents acteurs.

Les notions de proxémique peuvent être utilisées dans les visuels publicitaires pour établir un rapport signifiant entre les personnages ou pour donner à ce rapport une fonction phatique et/ou conative.