Légende de la leçon
Jaune : dates, chiffres
Vert : définitions
Introduction
Quelle marque le général de Gaulle, fondateur de Ve République, imprime-t-il aux institutions et à la politique du nouveau régime ?
I. La fondation de la Ve République
1) La fin de la IVe République
Dans le contexte de la crise du 13 mai 1958, le général de Gaulle revient au pouvoir. L’Assemblée nationale le nomme président du Conseil et lui octroie les pleins pouvoirs constituants. C’est la fin de la IVe République.
Le texte de la Constitution de la Ve République est approuvé par référendum en octobre 1958, avec 79% de « oui ». De Gaulle est élu président de la République par un collège de grands électeurs.
2) Le pouvoir présidentiel renforcé
Tout en maintenant le régime parlementaire, la Constitution de 1958 dote le président de pouvoirs très étendus. Il peut dissoudre l’Assemblée nationale.
En cas de crise grave, il dispose de pouvoirs exceptionnels (article 16). Il peut consulter le peuple par référendum.
Information
L’élection du président au suffrage universel direct fait de l’élection présidentielle le moment le plus fort de la politique française.
À partir de 1962, le président est élu au suffrage universel direct, renforçant ainsi sa légimité.
II. La pratique gaullienne du pouvoir
1) Une relation directe avec les Français
Le recours au référendum permet un exercice direct de la souveraineté nationale. Par des messages télévisés, des conférences de presse, de Gaulle explique et justifie sa politique.
2) L’affirmation de l’indépendance nationale
De Gaulle souhaite une France forte, affranchie de l’influence des États-Unis : la France se dote en 1960 de la bombe atomique, retire ses troupes de l’OTAN, mais reste membre de l’Alliance atlantique.
De Gaulle approfondit le dialogue avec la République fédérale d’Allemagne (RFA), noué dès 1962. Il se rapproche de l’URSS et reconnaît la Chine en 1964.
De Gaulle, partisan d’une « Europe des nations », refuse une Europe supranationale qui soumettrait la France aux institutions européennes.
III. L’usure du pouvoir, un mandat inachevé
1) Des signes de fragilité
L’activité économique ralentit à la fin des années 1960. Les inégalités sociales se creusent. Le chômage augmente (mines, textiles).
Les Français montrent un désintérêt pour la vie politique (taux d’abstention croissants).
La gauche se regroupe autour de François Mitterrand.
2) La crise de mai 1968
Des mouvements de contestation remettent en cause la société de consommation, les inégalités sociales et les institutions. Les étudiants affrontent les forces de l’ordre, notamment à Paris.
La crise gagne le monde ouvrier. La France est paralysée par une grève générale avec occupation d’usines pendant un mois.
Les accords de Grenelle prévoient des augmentations de salaires et un exercice plus libre du droit syndical dans les entreprises. Mais les grèves continuent.
La crise devient politique, la gauche réclame le départ de de Gaulle.
3) Les conséquences des événements de mai 1968
De Gaulle dissout l’Assemblée nationale et, aux élections de juin 1968, les Français, inquiets du désordre, votent massivement pour les gaullistes.
L’autorité du général de Gaulle est pourtant ébranlée. En 1969, les Français rejettent par référendum la régionalisation et la réforme du Sénat. De Gaulle démissionne.
Conclusion
Par l’exercice d’un pouvoir présidentiel fort, le général de Gaulle a marqué durablement le fonctionnement des institutions de la Ve République.