Enjeux et conflits dans le monde après 1989

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Dans cette leçon, tu vas comprendre pourquoi la fin de la guerre froide n’a pas fait disparaître les crises : conflits régionaux, terrorisme, génocides, inégalités économiques, dérèglement climatique et pandémies montrent qu’un ordre mondial stable reste difficile à construire. Tu vas découvrir comment ces défis redéfinissent les relations internationales depuis 1989. Mots-clés : conflits depuis 1989, terrorisme, mondialisation, inégalités, ONU, multipolarité.

📚 Objectif

En 1989, la chute du mur de Berlin marque la fin de la guerre froide et de la division du monde en deux blocs. Beaucoup espèrent alors l’avènement d’un nouvel ordre mondial, fondé sur la paix, la démocratie et la coopération internationale. Pourtant, le monde d’après 1989 reste marqué par de nombreux déséquilibres, conflits et crises. Comment expliquer que, malgré la fin de la guerre froide, le monde soit toujours instable et inégal ?

Un monde toujours marqué par les conflits et le terrorisme

La fin de la guerre froide met fin à l’opposition directe entre les États-Unis et l’URSS, mais ne fait pas disparaître les tensions. De nouveaux conflits régionaux apparaissent, souvent liés à des divisions ethniques, religieuses ou politiques.

Dès le début des années 1990, la Yougoslavie se désintègre dans une série de guerres civiles meurtrières. En Bosnie-Herzégovine (1992-1995), les affrontements entre Serbes, Croates et Bosniaques provoquent des massacres, notamment celui de Srebrenica en 1995. À la fin du conflit, un Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) est créé par l’ONU (Organisation des Nations unies) pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Ce tribunal illustre la volonté de rendre la justice et de préserver la mémoire des victimes.

Mais les violences ne se limitent pas à l’Europe. En 1994, le génocide des Tutsis au Rwanda fait environ 800 000 morts en cent jours. Des milices Interahamwe, soutenues par le gouvernement hutu, massacrent la minorité tutsie et les Hutus modérés. L’intervention de l’ONU est tardive et impuissante, révélant les limites de la communauté internationale face à un drame humanitaire majeur.

Au Moyen-Orient, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, perpétrés par le groupe Al-Qaïda dirigé par Oussama Ben Laden (né en 1957 en Arabie saoudite, militant islamiste et fondateur du réseau terroriste Al-Qaïda), marquent une rupture mondiale. Ces attaques contre New York et Washington font près de 3 000 morts et déclenchent la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis. En 2001, une coalition internationale renverse le régime taliban en Afghanistan, accusé d’avoir soutenu Al-Qaïda. En 2003, les États-Unis envahissent l’Irak sans mandat de l’ONU, dans une opération unilatérale (c’est-à-dire décidée par un seul État), accusant à tort le régime de Saddam Hussein de détenir des armes de destruction massive. Cette intervention montre les limites de l’ordre mondial et de l’autorité des Nations unies.

Dans les années 2010, le terrorisme prend une nouvelle forme avec l’organisation État islamique (Daech), apparue en Irak et en Syrie. En 2014, Daech proclame un « califat », c’est-à-dire un territoire présenté comme un État islamique fondé sur la loi religieuse. Il impose un régime de terreur au nom du djihadisme, une interprétation radicalisée et violente de l’islam, avant d’être progressivement vaincu par une coalition internationale.

🤔 Question pour toi : Quelles sont les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 sur le monde ?

Réponse : Ils entraînent la « guerre contre le terrorisme », avec des interventions militaires en Afghanistan et en Irak, et une montée des tensions internationales.

À retenir

Depuis 1989, les conflits régionaux, le terrorisme et les génocides ont remplacé la guerre froide. L’espoir d’un ordre mondial stable s’est heurté aux guerres civiles, aux interventions unilatérales et à l’impuissance de la communauté internationale face à certaines crises.

Des inégalités persistantes et de nouvelles crises mondiales

La mondialisation désigne l’intensification des échanges économiques, culturels et humains à l’échelle planétaire. Elle accélère la circulation des biens, des capitaux, des informations et des personnes. Mais cette ouverture mondiale accentue les inégalités entre les pays développés (ou « pays du Nord »), riches et industrialisés, et les pays du Sud, plus pauvres et dépendants économiquement.

Certains pays connaissent une croissance rapide : on les appelle les pays émergents, comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, qui s’imposent dans le commerce mondial sans appartenir encore au groupe des pays riches. D’autres, notamment en Afrique subsaharienne, restent marqués par la pauvreté, les guerres civiles et la famine. Les organisations économiques internationales comme le FMI, la Banque mondiale ou l’OMC encouragent la mondialisation, mais leurs politiques sont parfois accusées d’accentuer les déséquilibres entre le Nord et le Sud.

Les crises environnementales deviennent également une source majeure de tension. Le réchauffement climatique, provoqué par les activités humaines, entraîne des catastrophes naturelles plus fréquentes, des sécheresses et la raréfaction des ressources. Ces phénomènes aggravent les crises migratoires, comme celle provoquée par la guerre en Syrie depuis 2011, qui a poussé des millions de réfugiés à emprunter la route méditerranéenne pour rejoindre l’Europe. À partir de 2015, l’Union européenne (UE) tente de gérer cette crise migratoire : certains pays, comme l’Allemagne, accueillent un grand nombre de réfugiés, tandis que d’autres ferment leurs frontières, révélant les tensions internes sur la politique d’asile.

Face à ces défis, la coopération internationale tente de s’organiser. En 2015, la COP21 (Conférence de Paris sur le climat) réunit 195 pays qui s’engagent à limiter le réchauffement mondial à moins de 2 °C. Cet accord symbolise une volonté mondiale d’agir pour la planète, même si son application reste inégale.

La pandémie de Covid-19 (2020-2022) révèle enfin la fragilité d’un monde interconnecté : les chaînes de production, la santé publique et les mobilités internationales sont profondément bouleversées. Elle met aussi en lumière la dépendance économique de nombreux pays vis-à-vis de l’Asie pour la production de biens essentiels (comme les médicaments et les équipements médicaux) et relance la réflexion sur la souveraineté sanitaire, c’est-à-dire la capacité d’un État à produire et contrôler ses ressources vitales.

🤔 Question pour toi : Pourquoi la mondialisation ne profite-t-elle pas de la même façon à tous les pays ?

Réponse : Parce qu’elle favorise surtout les pays développés et émergents, tandis que les pays du Sud restent dépendants et vulnérables aux crises économiques ou climatiques.

À retenir

Le monde d’aujourd’hui connaît de forts déséquilibres : inégalités économiques, migrations massives, catastrophes écologiques et crises sanitaires montrent la fragilité d’une planète mondialisée. Des initiatives comme la COP21 témoignent toutefois d’une coopération internationale face aux enjeux climatiques.

La difficile construction d’un ordre mondial stable

L’Organisation des Nations unies (ONU), créée en 1945, rassemble aujourd’hui 193 États membres. Son rôle est de préserver la paix, protéger les droits de l’homme et favoriser le développement. Le Conseil de sécurité, principal organe de décision de l’ONU, comprend cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) disposant d’un droit de veto. Ce pouvoir bloque souvent des décisions communes, comme lors des crises en Syrie ou en Ukraine.

Le monde est désormais multipolaire, c’est-à-dire organisé autour de plusieurs pôles de puissance : les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, la Russie, mais aussi des puissances régionales comme l’Inde, le Brésil ou la Turquie. Cette multipolarité ne signifie pas une égalité de puissance : les États-Unis conservent une domination militaire, technologique et culturelle mondiale, même si leur influence est contestée par la Chine en Asie, la Russie en Europe de l’Est et l’Union européenne, dont la puissance est surtout économique et normative (fondée sur le droit, les valeurs et les échanges), mais peu militaire.

Depuis 2014, la guerre en Ukraine illustre le retour des conflits entre grandes puissances. L’annexion de la Crimée par la Russie, puis l’invasion de l’Ukraine en 2022, marquent une rupture dans les relations internationales et rappellent que la paix reste fragile, même en Europe.

🤔 Question pour toi : Pourquoi l’ONU a-t-elle du mal à imposer la paix dans le monde ?

Réponse : Parce que ses décisions dépendent des grandes puissances, qui utilisent parfois leur droit de veto pour défendre leurs propres intérêts.

À retenir

Le monde depuis 1989 est marqué par la fin de la domination des deux blocs, mais un véritable ordre mondial reste difficile à établir. L’ONU joue un rôle essentiel, mais limité, dans la prévention des conflits. La multipolarité actuelle reflète la diversité des puissances, sans pour autant garantir la stabilité mondiale.

💪 Entraînons-nous !

🕊️ Quel événement symbolise la fin de la guerre froide ?

✅ Réponse : La chute du mur de Berlin en 1989.

⚖️ Quel tribunal a été créé pour juger les crimes commis pendant les guerres de Yougoslavie ?

✅ Réponse : Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

💣 Pourquoi l’intervention américaine en Irak en 2003 a-t-elle été controversée ?

✅ Réponse : Parce qu’elle a été menée sans mandat de l’ONU, une décision unilatérale.

🔥 Quel génocide a marqué l’Afrique en 1994 ?

✅ Réponse : Le génocide des Tutsis au Rwanda, perpétré par les milices Interahamwe, qui a fait environ 800 000 morts.

🌡️ Quelle conférence internationale a marqué un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

✅ Réponse : La COP21 à Paris en 2015.

Conclusion

Depuis 1989, le monde est entré dans une ère de déséquilibres globaux. Les espoirs d’un ordre pacifique se sont heurtés à la résurgence des conflits, à la montée du terrorisme, aux inégalités et aux crises planétaires. Malgré le rôle de l’ONU et la coopération internationale, les grandes puissances peinent à instaurer une paix durable. La construction d’un monde plus juste et plus stable dépend désormais de la capacité des États à relever ensemble les défis du XXIᵉ siècle : protéger la planète, réduire les inégalités, garantir la sécurité collective et renforcer la souveraineté sanitaire pour éviter de nouvelles crises mondiales.