📚 Objectif
Entre 1939 et 1945, l’Europe vit sous la domination du régime nazi, qui impose la répression, la propagande et la terreur. Face à cette oppression, des hommes et des femmes s’engagent dans la Résistance, tandis que d’autres choisissent la collaboration avec l’occupant. Dans le même temps, l’Allemagne d’Hitler met en œuvre l’extermination systématique des Juifs d’Europe et d’autres populations jugées « indésirables ». Comment les Européens ont-ils vécu la guerre, entre soumission, résistance et barbarie ?
L’Europe sous la domination nazie : peur, répression et collaboration
Entre 1940 et 1944, la majeure partie de l’Europe est sous le contrôle de l’Allemagne nazie. Les populations vivent dans un climat de peur et de privation : la liberté d’expression est supprimée, la propagande est omniprésente, et la police allemande (Gestapo) traque les opposants. Le rationnement touche l’ensemble de la population, les produits de base manquent et la faim s’installe.
En France, l’armistice du 22 juin 1940 partage le pays en deux zones : au nord, la zone occupée, dirigée par l’armée allemande, et au sud, la zone libre, administrée depuis Vichy par le maréchal Philippe Pétain. Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire : cette entrevue marque le début officiel de la collaboration d’État, c’est-à-dire la coopération politique et économique entre la France de Vichy et le Reich. À partir de novembre 1942, lors de l’opération Anton, les troupes allemandes envahissent le sud du pays : la zone libre disparaît, et toute la France passe sous occupation.
Le régime de Vichy instaure une politique autoritaire fondée sur la « Révolution nationale », qui prône le travail, la famille et la patrie, tout en rejetant les valeurs de la République. Il participe à la collaboration d’État avec l’Allemagne (politiques, économiques et policières), mais aussi à un collaborationnisme idéologique, mené par des militants fascistes français favorables à Hitler.
Le régime de Vichy persécute une partie de la population : les lois antisémites de 1940 et 1941 excluent les Juifs de la société française. La police française participe aux rafles, comme celle du Vel’ d’Hiv en juillet 1942, où plus de 13 000 Juifs, dont des enfants, sont arrêtés avant d’être déportés vers les camps d’extermination. En 1943, le Service du travail obligatoire (STO) oblige les jeunes Français à partir travailler dans les usines allemandes, alimentant le mécontentement et favorisant l’entrée de nombreux jeunes dans la Résistance.
🤔 Question pour toi : que distingue-t-on entre « collaboration d’État » et « collaborationnisme » ?
✅ Réponse : la collaboration d’État est politique, organisée entre Vichy et le Reich, tandis que le collaborationnisme est idéologique, mené par des Français partisans du nazisme.
À retenir
Sous l’occupation nazie, la vie est marquée par la peur, la faim et la répression. Le régime de Vichy collabore politiquement avec l’Allemagne à partir de 1940, tandis que des Français soutiennent activement le nazisme par conviction idéologique.
Résister en Europe : refuser l’oppression
Face à l’occupation et à la collaboration, des hommes et des femmes choisissent de résister. Leur combat prend des formes multiples : désobéissance civile, lutte armée, propagande clandestine.
En France, la Résistance s’organise très tôt. Dès juin 1940, le général Charles de Gaulle, depuis Londres, refuse la défaite et appelle les Français à continuer la lutte dans son appel du 18 juin. Il fonde la France libre, qui rassemble les volontaires combattant aux côtés des Alliés.
À l’intérieur du pays, la Résistance intérieure agit dans la clandestinité : impression de journaux secrets comme Combat ou Libération, sabotage des lignes de communication, aide aux aviateurs alliés ou aux Juifs pour échapper aux arrestations. En mai 1943, Jean Moulin, représentant de De Gaulle, parvient à unifier les différents mouvements dans le Conseil national de la Résistance (CNR). Ce conseil prépare la libération et le rétablissement de la République. Arrêté par la Gestapo en juin 1943, Jean Moulin est torturé et meurt sans avoir parlé, devenant une figure héroïque de la Résistance française.
Dans le reste de l’Europe, la Résistance s’étend également. En Pologne, les résistants organisent le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943. En Yougoslavie, les partisans communistes dirigés par Tito mènent une guérilla contre les troupes de l’Axe. En Italie, après la chute de Mussolini en 1943, des groupes armés se forment pour combattre l’occupation allemande. Partout, les résistants affrontent la torture, la déportation ou la mort, mais leur action contribue à la libération de l’Europe en 1944-1945.
🤔 Question pour toi : quel rôle joue Jean Moulin dans la Résistance ?
✅ Réponse : il unifie les mouvements français au sein du CNR en mai 1943 avant d’être arrêté et torturé par la Gestapo.
À retenir
La Résistance, en France comme en Europe, s’organise pour combattre l’occupant. Le courage de figures comme Jean Moulin symbolise la lutte pour la liberté et la dignité.
Le génocide des Juifs et des Tziganes : la mise en œuvre de la « solution finale »
L’idéologie nazie repose sur la haine raciale. Dès les années 1930, les Juifs sont exclus de la société allemande. Mais la Shoah — le génocide des Juifs d’Europe — commence véritablement après l’invasion de l’URSS en juin 1941. Les unités spéciales allemandes, les Einsatzgruppen, suivent l’armée et massacrent les populations juives dans les territoires conquis, notamment en Ukraine, en Biélorussie et dans les pays baltes. Ces massacres par balles font plus d’un million de morts.
En janvier 1942, la conférence de Wannsee planifie la mise en œuvre de la « solution finale », c’est-à-dire l’extermination de tous les Juifs d’Europe. Mais certains centres de mise à mort, comme Chelmno et Belzec, fonctionnent déjà depuis la fin de 1941. Les victimes sont déportées vers des camps d’extermination (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor, Majdanek) où elles sont tuées dans les chambres à gaz.
Les Tziganes (Roms) subissent eux aussi le même sort. Leur extermination est appelée le Porajmos, ce qui signifie « dévoration » dans leur langue. En tout, environ 6 millions de Juifs et 250 000 Tziganes sont assassinés.
Ce génocide d’une ampleur sans précédent illustre la barbarie d’un régime qui transforme le meurtre en industrie.
🤔 Question pour toi : comment la Shoah commence-t-elle et comment se met-elle en place ?
✅ Réponse : elle débute avec les massacres des Einsatzgruppen après l’invasion de l’URSS en 1941, puis devient systématique avec la conférence de Wannsee en 1942 et les camps d’extermination.
À retenir
Le génocide des Juifs et des Tziganes, planifié dès 1942 mais amorcé en 1941, repose sur une organisation industrielle de la mort. La Shoah et le Porajmos constituent deux crimes contre l’humanité d’une ampleur sans équivalent.
Les atrocités de la guerre et la libération des camps
La Seconde Guerre mondiale est une guerre totale, marquée par des violences extrêmes contre les civils. Les bombardements massifs détruisent les villes et tuent des centaines de milliers de personnes, notamment à Londres, Dresde ou Tokyo. Dans le Pacifique, les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, en août 1945, illustrent la puissance destructrice nouvelle des armes modernes.
En Europe, les combats, les déportations, la faim et les massacres font des millions de victimes. En 1945, les armées alliées découvrent les camps de concentration et d’extermination : à Auschwitz, Dachau, Buchenwald ou Bergen-Belsen, elles trouvent des charniers, des survivants mourants et des milliers de cadavres. Le monde découvre alors l’horreur du génocide nazi.
Les principaux responsables allemands sont jugés lors du procès de Nuremberg (1945-1946). Ce tribunal international introduit pour la première fois la notion de crime contre l’humanité, élaborée par le juriste américain Robert Jackson et inspirée des travaux de juristes européens. Ces procès établissent que les chefs politiques et militaires peuvent être personnellement responsables de leurs actes.
🤔 Question pour toi : que découvre-t-on lors de la libération des camps ?
✅ Réponse : les Alliés découvrent l’ampleur du génocide et les conditions inhumaines dans lesquelles des millions de personnes ont été exterminées.
À retenir
En 1945, la libération des camps révèle la barbarie du régime nazi. Le procès de Nuremberg crée la notion de « crime contre l’humanité », posant les bases du droit international moderne.
💪 Entraînons-nous !
👥 Qu’est-ce que la collaboration d’État et le collaborationnisme ?
✅ Réponse : la collaboration d’État est politique et menée par le régime de Vichy, tandis que le collaborationnisme est idéologique et soutient activement le nazisme.
⚔️ Quand est créé le CNR et quel rôle joue Jean Moulin ?
✅ Réponse : le CNR est créé en mai 1943 ; Jean Moulin unifie la Résistance avant d’être arrêté et torturé par la Gestapo.
🕍 Quand et comment commence la Shoah ?
✅ Réponse : dès l’invasion de l’URSS en 1941 avec les massacres des Einsatzgruppen, puis avec les camps d’extermination à partir de 1942.
🏛️ Quelle innovation juridique introduit le procès de Nuremberg ?
✅ Réponse : la notion de « crime contre l’humanité », qui permet de juger les responsables des atrocités nazies.
Conclusion
Entre 1939 et 1945, l’Europe subit la domination et la terreur du régime nazi. Tandis que certains collaborent, d’autres résistent et préparent la libération. Dans le même temps, l’Allemagne d’Hitler commet le plus grand crime de l’histoire : la Shoah, accompagnée du Porajmos.
À la fin de la guerre, la découverte des camps révèle l’ampleur de la barbarie. De cette tragédie naît un espoir : celui d’un monde fondé sur la justice et le respect des droits humains, incarné par la notion de crime contre l’humanité et par la mémoire des résistants et des victimes.
