Les évolutions de la société française : l’immigration

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Légende de la leçon

Jaune : dates, chiffres

Vert : définitions

Introduction

Dans quelle mesure l’évolution de la place des immigrés dans la société française est-elle le reflet des mutations économiques du pays ?

I. Une immigration massive 
pendant les Trente Glorieuses

1) Une immigration encouragée

 Pendant l’entre-deux-guerres, des Européens (Belges, Espagnols, Italiens, Polonais) viennent pourvoir les besoins de la France en main-d’œuvre. Leur intégration s’effectue en une ou deux générations.

Chiffre clé
Entre 1946 et 1976, le nombre d’immigrés double, passant de 1,7 million à 3,3 millions.

 Après 1945, pendant les Trente Glorieuses, la France manque de main-d’œuvre non qualifiée. L’Office national de l’immigration (ONI) organise la venue de travailleurs du Portugal, des pays du Maghreb (récemment décolonisés), puis d’Afrique noire francophone.

 Sans formation professionnelle, ils travaillent dans l’industrie, le bâtiment ou le secteur tertiaire où ils occupent les emplois les plus difficiles, les plus répétitifs et les moins qualifiés.

2) Une intégration parfois difficile

 De 1945 à 1974, un immigré sur deux obtient la nationalité française. Il s’agit encore majoritairement d’hommes seuls qui vivent dans des conditions précaires. Ils sont nombreux à vivre en foyers ou dans des bidonvilles (40% des immigrés algériens).

 Ces bidonvilles sont détruits et leurs habitants relogés dans des grands ensembles, créés entre 1957 et 1969, le plus souvent en zones périurbaines éloignées des centres-villes.

 L’intégration se poursuit pour les enfants nés de parents immigrés, notamment grâce à l’école.

 Malgré la croissance économique, les immigrés sont parfois victimes de violences racistes, comme dans le sud de la France en 1973.

II. Une immigration contrôlée, source de débats

1) L’immigration freinée

 L’immigration est officiellement arrêtée en 1974. En diminution, les flux sont constitués des proches des immigrés au titre du regroupement familial (1976), des ressortissants de l’Union européenne et des réfugiés politiques.

 L’immigration légale étant freinée, l’immigration clandestine se développe.

 À la fin des années 1980, l’immigration est limitée et choisie en fonction des besoins de main-d’œuvre. Elle est également restreinte en raison de la question à la fois politique, sociale et humaine de l’intégration parfois difficile des immigrés.

2) L’immigration en débat

 L’immigration devient un sujet politique dans les années 1980. Le Front national, parti politique d’extrême droite créé en 1972, voit ses résultats augmenter aux différentes élections. Il dénonce l’ouverture des frontières et présente l’immigration comme source de chômage.

Mot-clé
L’assimilation d’une personne à une société implique l’abandon des éléments de son identité d’origine. L’intégration, au contraire, ne nie pas les particularités culturelles et ethniques d’origine et permet à l’immigré de participer pleinement à la vie de la nation.

 Des actions comme la Marche pour l’égalité et contre le racisme (1983) ou des associations telles SOS Racisme (1984) se positionnent en faveur de l’intégration, et non l’assimilation, et du « droit à la différence » des populations immigrées. Elles militent également pour la régularisation des sans-papiers.

Conclusion

L’évolution de la place des immigrés en France reflète les mutations économiques et sociales du pays. Jusqu’en 1974, l’immigration est encouragée, puis la politique migratoire se durcit dans le contexte de la crise économique. La question migratoire devient alors un enjeu politique.