Les civils dans une guerre totale

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Légende de la leçon

Jaune : dates, chiffres.

Vert : définitions.

Introduction

Quelle est la place des civils dans la Grande Guerre ?

 

I. La mobilisation de l’arrière dans l’effort de guerre

1) Une mobilisation économique et financière

 La guerre totale suppose une mobilisation de tous : les civils, notamment les femmes, remplacent les hommes partis au front, dans tous les secteurs d’activité. Les matières premières et les produits agricoles sont réquisitionnés pour l’armée.

Mot-clé
L’inflation est la hausse généralisée des prix.

 L’État doit financer l’effort de guerre : il lance donc des emprunts d’État, auprès des États-Unis notamment, crée de nouveaux impôts directs (en France, sur le revenu en 1917) ou indirects (loterie nationale). Il augmente la masse monétaire en circulation en émettant de nouveaux billets, entraînant une forte inflation.

 Les États favorisent le développement des industries de guerre qui produisent massivement de nouvelles armes, comme les avions et les chars.

2) Des civils soumis à une « culture de guerre »

 Afin d’éviter le défaitisme, la presse et le courrier sont censurés. La propagande exalte les victoires, tait ou minimise les échecs, diffuse de fausses informations : c’est le « bourrage de crâne ».

 Tous les supports sont utilisés pour véhiculer une « culture de guerre » : journaux, jouets, images, objets de la vie quotidienne.

 

II. Les civils, victimes des violences de guerre

1) L’effacement des limites entre civils et militaires

 Les civils subissent les violences de guerre, directement (bombardements, occupation) ou indirectement (accueil des soldats en permission, …). 40 % des victimes du conflit sont des civils.

 À l’arrière, les conditions de vie sont difficiles : le rationnement des civils est établi pour limiter les effets de la pénurie.

2) Le génocide des Arméniens

Entre 1915 et 1916, 1,5 million d’Arméniens sont éliminés par ­l’armée ottomane. Ils sont victimes de massacres dans les villes, mais aussi de « marches de la mort », au cours desquelles beaucoup meurent d’épuisement ou sont abattus par les soldats.

 L’élimination des Arméniens répond à des objectifs religieux et ethniques, car les autorités ottomanes les considèrent comme des traîtres responsables de leurs difficultés militaires. L’élimination programmée, intentionnelle et systématique d’un groupe ethnique, telle celle des Arméniens, est qualifiée de génocide .

 

III. Des sociétés bouleversées

1) Des sociétés traumatisées

 Le bilan de la Première Guerre mondiale est lourd : 9 millions de morts en Europe et 20 millions de blessés dont les « gueules cassées », les soldats mutilés par les bombardements. Environ 900 Français et 1 200 Allemands ont péri chaque jour.

 Les conséquences de la guerre diffèrent d’un pays à l’autre :

  • en France, de nombreux anciens combattants veulent que cette guerre soit la « der des ders » et militent pour le pacifisme ;
  • en Allemagne et en Italie, le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 est vécu comme une humiliation. Jugée responsable de la guerre, l’Allemagne doit payer de lourdes réparations. Le pays est désarmé, la Rhénanie démilitarisée. La France recouvre l’Alsace et la Lorraine. Les « terres irrédentes » promises à l’Italie par les Alliés ne lui sont pas cédées.

2) Des sociétés en deuil

Les nations européennes organisent la commémoration de la Première Guerre mondiale : les monuments aux morts et les cérémonies du 11 Novembre cherchent à construire une mémoire collective. Ils doivent permettre aux familles de faire leur deuil et d’atténuer ainsi leurs souffrances.

Conclusion

La Grande Guerre a mobilisé aussi bien le front que l’arrière. Elle laisse des sociétés traumatisées et brutalisées par les violences qu’elles ont subies.