On remarque, en effectuant plusieurs essais que n5−n se termine par zéro. On va essayer de le démontrer.
On peut écrire n5−n=n(n−1)(n+1)(n2+1). Cette écriture appelle à deux remarques :
le produit est pair car n et n+1 sont deux entiers consécutifs.
de plus les naturels 2 et 5 sont premiers entre eux.
Donc pour démontrer que n5−n est divisible par 10, on doit démontrer uniquement qu'il est divisible par 5.
On va se servir de quatre méthodes différentes.
1ère Méthode : par récurrence
✓ Pour n=0 : vraie
✓ Supposons que la relation soit vraie au rang n, soit : n5−n=5k,(k∈N)
Démontrons qu'elle est vraie au rang n+1, soit (n+1)5−(n+1) est un multiple de 5.
On a (n+1)5−(n+1)=n5+5n4+10n3+10n2+5n+1−n−1
(n+1)5−(n+1)=n5−n+5(n4+2n3+2n2+n). Cette dernière expression montre que la relation est vraie au rang n+1.
✓ Le principe de récurrence permet de conclure.
2ème méthode : les congruences
On étudie les valeurs possibles pour le reste dans la division euclidienne de n par 5.
Si n≡0, (modulo 5),,,n5−n≡0, (modulo 5)
Si n≡1, (modulo 5),,,n5≡1, (modulo 5) donc n5−n≡0, (modulo 5)
Si n≡2, (modulo 5),,,n5≡2, (modulo 5) donc n5−n≡0, (modulo 5)
Si n≡3, (modulo 5),,,n5≡3, (modulo 5) donc n5−n≡0, (modulo 5)
Si n≡4, (modulo 5),,,n5≡4, (modulo 5) donc n5−n≡0, (modulo 5)
La conclusion est immédiate.
3ème méthode : factorisation de n5−n
n5−n=n(n−1)(n+1)(n2+1)
Si n≡0,(modulo 5) alors n5−n≡0,(modulo 5)
Si n≡1,(modulo 5) alors n−1≡0,(modulo 5) et n5−n≡0,(modulo 5)
Si n≡2 ou n≡3,(modulo 5) alors n2+1≡0,(modulo 5) et n5−n≡0,(modulo 5)
Si n≡4,(modulo 5) alors n+1≡0,(modulo 5) et n5−n≡0,(modulo 5)
La conclusion en découle.
4ème méthode : on utilise le petit théorème de Fermat
n5−n=n(n4−1)
Si n≡0,(modulo 5) on a n5−n≡0,(modulo 5)
Si n n’est pas congru à zéro (modulo 5), comme 5 est premier, n est premier avec 5.
D’après le petit théorème de Fermat, n5−1−1 est divisible par 5.
On a donc n5−n≡0,(modulo 5).