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Encore des équations dans C

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Exercice 1

Montrer que si une équation du second degré dans C\mathbb C à coefficients réels admet deux solutions non réelles, alors ces deux solutions sont conjuguées l'une de l'autre.

Exercice 2

Soit dans C\mathbb C à résoudre l’équation (E)(E) :
z3+(22i)z2+(24i)z4i=0z^3 + (2 - 2\text i)z^2 + (2 - 4\text i)z - 4\text i = 0

  1. Montrer que cette équation admet une solution imaginaire pure que l’on déterminera.

  2. En déduire une factorisation de z3+(22i)z2+(24i)z4iz^3 + (2 - 2\text i)z^2 + (2 - 4\text i)z - 4\text i.

  3. Résoudre complètement l’équation (E)(E) dans C\mathbb C.

Exercice 3 (version 1)

Résoudre dans C\mathbb C l'équation :

(E):z3iz2+(1i)z2+2i=0(E)\,:\,z^3-iz^2+(1-\text i)z-2+2\text i=0 en sachant qu'elle admet une solution z0z_0 réelle.

👉 Cet exercice fera apparaître une équation du second degré à coefficients complexes (donc hors programme, mais qui peut être résolue avec un peu de réflexion, pense somme et produit des solutions ! )



Exercice 3 (version 2)

👉 Rédigé ainsi, cet exercice est du programme de maths expertes.

On cherche à résoudre dans C l'équation (E)(E) suivante :

(E):z3iz2+(1i)z2+2i=0(E)\,:\,z^3-iz^2+(1-\text i)z-2+2\text i=0

1. Montrer que cette équation admet une solution réelle pure aa.

2. En déduire une factorisation de (E):z3iz2+(1i)z2+2i(E)\,:\,z^3-iz^2+(1-\text i)z-2+2\text i

3.a. Développer (z2i)(z+1+i)(z-2i)(z+1+i)

3.b. Résoudre (E)(E)

Révéler le corrigé

Exercice 1

Soit (E):az2+bz+c=0(E)\: :az^2+bz+c=0 cette équation à coefficients aa, bb et cc réels.

On considère un polynôme du second degré à coefficients réels P(z)=az2+bz+cP(z)=az^2+bz+c avec a,b,cRa,b,c\in\mathbb R et a0a\neq0. Supposons que PP admette une solution z0z_0.

z0z_0 solution de (E)    P(z0)=0(E)\iff P(z_0)=0

    az02+bz0+c=0\iff az_0^2+bz_0+c=0

Deux complexes sont égaux ssi leurs conjugués sont égaux.

    az02+bz0+c=0\iff \overline{az_0^2+bz_0+c}=\overline 0

    az02+bz0+c=0\iff \overline{az_0^2}+\overline {bz_0}+\overline c=\overline 0 (le conjugué d'une somme est égal à la somme des conjugués)

    az02+bz0+c=0\iff \overline{ a} \overline{ z_0^2}+ \overline{ b} \overline{ z_0}+ \overline{ c}= \overline{ 0} (car le conjugué d'un produit est égal au produit des conjugués)

    a  z02+bz0+c=0\iff \overline{a } \;\overline{z_0 }^2+ \overline{b } \overline{z_0 }+ \overline{ c}= \overline{ 0} (car le conjugué du produit z02z_0^2est égal au produit des conjugués)

    az02+bz0+c=0\iff a\overline{z_0 }^2+b\overline{z_0}+c=0 (car aa, bb et cc sont réels)

    z0\iff \overline{z_0} solution de az2+bz+c=0az^2+bz+c=0

Comme PP est de degré 22, les seules racines possibles sont ces deux-là , qui sont conjuguées l’une de l’autre.

👉 Conseil : dès que les coefficients sont réels et qu’une racine complexe apparaît, pense à "conjuguer" l’égalité P(α)=0P(\alpha)=0 pour montrer que α\overline{\alpha} annule aussi PP.

Exercice 2

1. Recherche d’une solution imaginaire pure

On cherche une solution de la forme z=iyz = \text i y avec yRy \in \mathbb R.

On remplace dans l’équation :
(iy)3+(22i)(iy)2+(24i)(iy)4i=0(\text i y)^3 + (2 - 2\text i)(\text i y)^2 + (2 - 4\text i)(\text i y) - 4\text i = 0

On calcule :
i3=i\text i^3 = -\text i, i2=1\text i^2 = -1, donc :
iy3+(22i)(y2)+(24i)(iy)4i=0-\text i y^3 + (2 - 2\text i)(-y^2) + (2 - 4\text i)(\text i y) - 4\text i = 0

Développons :
iy32y2+2iy2+2iy4i2y4i=0-\text i y^3 - 2y^2 + 2\text i y^2 + 2\text i y - 4\text i^2 y - 4\text i = 0

Or i2=1\text i^2 = -1, donc 4i2y=+4y-4\text i^2 y = +4y.

On sépare les parties réelles et imaginaires :

  • Partie réelle : 2y2+4y-2y^2 + 4y

  • Partie imaginaire : !y3+2y2+2y4-!y^3 + 2y^2 + 2y - 4

Pour que z=iyz = \text i y soit solution, il faut que les deux parties soient nulles :
{2y2+4y=0y3+2y2+2y4=0\left\lbrace\begin{matrix}-2y^2 + 4y = 0\\-y^3 + 2y^2 + 2y - 4 = 0\end{matrix}\right.

De la première équation : 2y(y2)=0-2y(y - 2) = 0 donc y=0y = 0 ou y=2y = 2.

• Si y=0y = 0, la seconde donne 40-4 \neq 0 → pas solution.
• Si y=2y = 2, la seconde donne 8+8+44=0-8 + 8 + 4 - 4 = 0 → ok.

Donc z1=2iz_1 = 2\text i est une solution imaginaire pure.

2. Par identification,

On sait d’abord que z1=2iz_1=2\text i est solution imaginaire pure. On cherche donc une factorisation de la forme (z2i)(z2+αz+β)(z-2\text i)(z^2+\alpha z+\beta), avec α,βC\alpha,\beta\in\mathbb C.

On développe (z2i)(z2+αz+β)=z3+(α2i)z2+(β2iα)z2iβ(z-2\text i)(z^2+\alpha z+\beta)=z^3+(\alpha-2\text i)z^2+(\beta-2\text i\,\alpha)z-2\text i\,\beta.

On identifie avec le polynôme z3+(22i)z2+(24i)z4iz^3+(2-2\text i)z^2+(2-4\text i)z-4\text i :

  • coefficient de z2z^2 : α2i=22i\alpha-2\text i=2-2\text i donc α=2\alpha=2 ;

  • coefficient de zz : β2i,α=24i\beta-2\text i,\alpha=2-4\text i. Avec α=2\alpha=2, on a β4i=24i\beta-4\text i=2-4\text i donc β=2\beta=2 ;

  • terme constant : 2i,β=4i-2\text i,\beta=-4\text i confirme β=2\beta=2.

Ainsi, la factorisation cherchée est (z2i)(z2+2z+2)(z-2\text i)(z^2+2z+2).

  1. On résout alors (E)(E) en deux temps :

  • z2i=0z-2\text i=0 donne z=2iz=2\text i ;

  • z2+2z+2=0z^2+2z+2=0 donne z=2±i482=2±i42=2±2i2=1±iz=\dfrac{-2\pm\text i \sqrt{|4-8|}}{2}=\dfrac{-2\pm\text i\sqrt{|-4|}}{2}=\dfrac{-2\pm2\text i}{2}=-1\pm\text i.

Solutions de (E)(E) : z=2iz=2\text i, z=1+iz=-1+\text i, z=1iz=-1-\text i.

👉 Conseil méthode : quand tu connais une racine, écris le polynôme comme (zz0)(z2+αz+β)(z-z_0)(z^2+\alpha z+\beta), développe, puis identifie les coefficients pour trouver rapidement α\alpha et β\beta.

Exercice 3 (version 1)

On résout dans C\mathbb C l’équation z3iz2+(1i)z2+2i=0z^3-iz^2+(1-i)z-2+2i=0, en sachant qu’elle admet une solution réelle z0z_0.

On cherche d’abord la racine réelle. Pour zR\underline{z\in\mathbb R}, on sépare parties réelle et imaginaire :
partie réelle =z3+z2=z^3+z-2, partie imaginaire =z2z+2=-z^2-z+2.
Il faut donc résoudre le système z3+z2=0z^3+z-2=0 et z2z+2=0-z^2-z+2=0, soit z2+z2=0z^2+z-2=0.

L’équation z2+z2=0z^2+z-2=0 donne z=1z=1 ou z=2z=-2.

En testant dans z3+z2=0z^3+z-2=0, on obtient 13+12=01^3+1-2=0 (ok) et (2)322=120(-2)^3-2-2=-12\neq0.
Ainsi z0=1z_0=1 est la solution réelle.

👉 Conseil : pour une racine réelle d’une équation complexe, impose que les deux parties (réelle et imaginaire) soient nulles simultanément.

On factorise alors le polynôme par (z1)(z-1) :
z3iz2+(1i)z2+2i=(z1)Q(z)z^3-iz^2+(1-i)z-2+2i=(z-1)\,Q(z) avec Q(z)=z2+(1i)z+22iQ(z)=z^2+(1-i)z+2-2i.

👉 Astuce : une division euclidienne ou une identification permet d’obtenir rapidement la factorisation.

On résout Q(z)=0Q(z)=0. On cherche une factorisation sous la forme (zα)(zβ)(z-\alpha)(z-\beta) avec α+β=(1i)\alpha+\beta=-(1-i) et αβ=22i\alpha\beta=2-2i. En essayant des valeurs simples, on trouve α=2i\alpha=2i et β=1i\beta=-1-i qui conviennent (somme =1+i=-1+i, produit =22i=2-2i).
Donc Q(z)=(z2i)(z+1+i)Q(z)=(z-2i)(z+1+i) et l’on obtient finalement les trois solutions :
z=1z=1, z=2iz=2i, z=1iz=-1-i.

👉 Conseil méthode : quand le discriminant d’une équation du second degré complexe n’est pas engageant, tente une factorisation « à l’œil » en testant des candidats simples (entiers, multiples de ii).
👉 Vérification rapide : substitue les racines trouvées dans l’équation (mentalement ou avec un brouillon) pour confirmer que chaque valeur annule bien le polynôme.


Exercice 3 (version 2)

  1. Montrer que cette équation admet une solution réelle pure aa.

On cherche une solution réelle aRa\in\mathbb R de (E):z3iz2+(1i)z2+2i=0(E)\,:\,z^3- \text i z^2 + (1-\text i)z - 2 + 2\text i=0.
Pour aRa\in\mathbb R, on sépare parties réelle et imaginaire de P(a)=a3ia2+(1i)a2+2iP(a)=a^3- \text i a^2 + (1-\text i)a - 2 + 2\text i :


P(x)=a3+a2partie reˊelle+i(a2a+2)partie imaginaireP(x)=\underbrace{a^3 + a - 2}_{\text{partie réelle}}+\text i\,\underbrace{(-a^2 - a + 2)}_{\text{partie imaginaire}}.

Ainsi P(a)=0    {a3+a2=0a2a+2=0    {a3+a2=0a2+a2=0P(a)=0 \iff \begin{cases}a^3 + a - 2 = 0\\ -a^2 - a + 2 = 0\end{cases} \iff \begin{cases}a^3 + a - 2 = 0\\ a^2 + a - 2 = 0\end{cases}.

L’équation du second degré donne ses racines a=1a=1 ou a=2a=-2.
On teste dans a3+a2=0a^3+a-2=0 :
13+12=01^3+1-2=0 donc x=1x=1 convient ; (2)3+(2)2=120(-2)^3+(-2)-2=-12\neq 0, donc x=2x=-2 ne convient pas.
Conclusion : l’équation admet une solution réelle pure a=1a=1.

👉 Astuce : quand zz est réel, pose z=xz=x avec xx réel et impose séparément Re(P(x))=0\text{Re}(P(x))=0 et Im(P(x))=0\text{Im}(P(x))=0. Commence par l’équation du second degré : c’est le filtre le plus rapide.

  1. En déduire une factorisation de (E)(E) par identification

On sait que z=1z=1 est racine. On écrit donc, avec a,b,cCa,b,c\in\mathbb C,
z3iz2+(1i)z2+2i=(z1)(az2+bz+c)z^3- \text i z^2 + (1-\text i)z - 2 + 2\text i=(z-1)(a z^2 + b z + c).

On développe le produit à droite :
(z1)(az2+bz+c)=az3+(ba)z2+(cb)zc(z-1)(a z^2 + b z + c)=a z^3 + (b-a)z^2 + (c-b)z - c.

On identifie les coefficients avec ceux du polynôme de gauche :
a=1a=1 ; ba=ib=1ib-a=-\text i \Rightarrow b=1-\text i ; cb=1ic=22ic-b=1-\text i \Rightarrow c=2-2\text i ; enfin c=2+2ic=22i-c=-2+2\text i \Rightarrow c=2-2\text i (cohérent).

On obtient la factorisation
z3iz2+(1i)z2+2i=(z1)(z2+(1i)z+(22i))z^3- \text i z^2 + (1-\text i)z - 2 + 2\text i=(z-1)\big(z^2+(1-\text i)z+(2-2\text i)\big).

👉 Repère-clé : l’« identification » consiste à écrire le produit général, développer, puis égaler coefficient par coefficient. C’est plus sûr qu’une division euclidienne faite de tête.

3.a. Développer (z2i)(z+1+i)(z-2\text i)(z+1+\text i)

On calcule directement :
(z2i)(z+1+i)=z(z+1+i)2i(z+1+i)(z-2\text i)(z+1+\text i)=z(z+1+\text i)-2\text i (z+1+\text i)
=z2+z+iz2iz2i2i2=z^2+z+\text i z-2\text i z-2\text i-2\text i^2
=z2+(1i)z+(22i)=z^2+(1-\text i)z+(2-2\text i), car i2=1\text i^2=-1.

👉 Pense à regrouper les termes en zz et à remplacer i2\text i^2 par 1-1 en toute fin pour éviter les oublis.

3.b. Résoudre (E)(E)

D’après la question 2, (E)(E) équivaut à
(z1)(z2+(1i)z+(22i))=0(z-1)\big(z^2+(1-\text i)z+(2-2\text i)\big)=0.

Or, la question 3.a montre que z2+(1i)z+(22i)=(z2i)(z+1+i)z^2+(1-\text i)z+(2-2\text i)=(z-2\text i)(z+1+\text i).
Ainsi, la factorisation complète est
(z1)(z2i)(z+1+i)=0(z-1)(z-2\text i)(z+1+\text i)=0.

Les trois solutions de (E)(E) sont donc
z1=1,z2=2i,z3=1iz_1=1,\quad z_2=2\text i,\quad z_3=-1-\text i.

👉 Vérification rapide : substitue chacune des racines dans P(z)P(z) ou vérifie que le produit des trois facteurs redonne bien les coefficients (somme des racines =1+i=1+\text i, etc.). C’est un bon garde-fou contre une petite erreur de signe.

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