Méthodologie : sujet de réflexion (brevet de français)

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Cette fiche de méthode aborde les questions suivantes :

  1. Comment se présente le sujet de réflexion ?
  2. Quels sont les différents types de sujets et de plans correspondants ?
  3. Méthodologie : comment traiter un sujet de réflexion ?

Objectifs

Cette fiche de méthode a pour but de t’expliquer comment réussir au mieux le sujet de réflexion, à l'épreuve de rédaction en français. Contrairement au sujet d'imagination pour lequel il t’est demandé de faire preuve de créativité, que ce soit pour raconter une histoire ou écrire un article de journal, le sujet de réflexion, comme son nom l'indique, t’invite à réfléchir, à répondre à une question, à prendre position à l'aide d'arguments et d'exemples pertinents. Il repose par conséquent sur des attentes et des compétences différentes, même si la qualité de l'expression écrite demeure une exigence commune.

Documents sur lesquels s’appuie le sujet

A. Texte littéraire

Dans son roman Le Premier Homme, Albert Camus raconte son enfance en Algérie dans les années 1920. Il s’est représenté dans le personnage de Jacques et évoque ici les jeux qu’il partage avec ses camarades.

 Tous les jours, à la saison, un marchand de frites activait son fourneau. La plupart du temps, le petit groupe n’avait même pas l’argent d’un cornet. Si par hasard l’un d’entre eux avait la pièce nécessaire, il achetait son cornet, avançait gravement vers la plage, suivi du cortège respectueux des camarades et, devant la mer, à l’ombre d’une vieille barque démantibulée, plantant ses pieds dans le sable, il se laissait tomber sur les fesses, portant d’une main son cornet bien vertical et le couvrant de l’autre pour ne perdre aucun des gros flocons croustillants. L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui savourait religieusement l’unique friandise chaude et parfumée d’huile forte qu’il leur laissait. Puis ils regardaient le favorisé qui, gravement, savourait une à une le restant des frites. Au fond du paquet, restaient toujours des débris de frites. On suppliait le repu1 de bien vouloir les partager. Et la plupart du temps, sauf s’il s’agissait de Jean, il dépliait le papier gras, étalait les miettes de frites et autorisait chacun à se servir, tour à tour, d’une miette. [...] Le festin terminé, plaisir et frustration aussitôt oubliés, c’était la course vers l’extrémité ouest de la plage, sous le dur soleil, jusqu’à une maçonnerie à demi détruite qui avait dû servir de fondation à un cabanon disparu et derrière laquelle on pouvait se déshabiller. En quelques secondes, ils étaient nus, l’instant d’après dans l’eau, nageant vigoureusement et maladroitement, s’exclamant, bavant et recrachant, se défiant à des plongeons ou à qui resterait le plus longtemps sous l’eau. La mer était douce, tiède, le soleil léger maintenant sur les têtes mouillées, et la gloire de la lumière emplissait ces jeunes corps d’une joie qui les faisait crier sans arrêt. Ils régnaient sur la vie et sur la mer, et ce que le monde peut donner de plus fastueux2, ils le recevaient et en usaient sans mesure, comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables.

 Ils en oubliaient même l’heure, courant de la plage à la mer, séchant sur le sable l’eau salée qui les faisait visqueux, puis lavant dans la mer le sable qui les habillait de gris. Ils couraient, et les martinets3 avec des cris rapides commençaient de voler plus bas au-dessus des fabriques et de la plage. Le ciel, vidé de la touffeur4 du jour, devenait plus pur puis verdissait, la lumière se détendait et, de l’autre côté du golfe, la courbe des maisons et de la ville, noyée jusque-là dans une sorte de brume, devenait plus distincte. Il faisait encore jour, mais des lampes s’allumaient déjà en prévision du rapide crépuscule d’Afrique. Pierre, généralement, était le premier à donner le signal : « Il est tard », et aussitôt, c’était la débandade, l’adieu rapide. Jacques avec Joseph et Jean couraient vers leurs maisons sans se soucier des autres. Ils galopaient hors de souffle. La mère de Joseph avait la main leste5. Quant à la grand-mère de Jacques…

Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

 

Notes
1 - le repu : celui qui n’a plus faim.

2 - fastueux : très luxueux.

3 - martinets : oiseaux au vol rapide, qui ressemblent aux hirondelles.

4 - touffeur : chaleur étouffante.

5 - avoir la main leste : donner facilement des gifles, des coups, en guise de réprimande.

B. Image

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La voiture fondue, 1944 © Atelier Robert Doisneau

 

Légende de la leçon

Vert : présentation du sujet

Violet : question du sujet

Rouge : parties

Bleu : arguments/sous-parties

Jaune : ouverture

Introduction

Dans la plupart des cas, le sujet de réflexion se présente sous la forme d'une question à laquelle il faut répondre de manière structurée, développée et argumentée. La rédaction constitue donc une sorte de démonstration, comme en mathématiques. Les idées et les exemples appuient cette démonstration pour amener le lecteur jusqu'à la conclusion, laquelle constitue la réponse à la question de départ.

Le sujet de réflexion est une excellente préparation à la dissertation, exercice littéraire avec lequel tu te familiariseras au lycée dans différentes matières (français, histoire, philosophie). Il repose sur la même méthodologie : analyse du sujet, mobilisation des connaissances, recherche des idées et des exemples, élaboration d'un plan, rédaction du devoir en trois parties (introduction, développement, conclusion).

I. Comment se présente le sujet de réflexion ?

Le sujet de réflexion se présente sous la forme d'une question suivie d'une consigne qui, en général, est à peu près la même pour tous les sujets. On remarque en effet qu'il est à chaque fois demandé d'étayer ta réponse au moyen de ta culture personnelle (films, livres, musiques) et des œuvres étudiées au cours de ta scolarité (extraits de romans, scènes de théâtre, poèmes, contes, fables, films).

Ce dernier point est important et ne doit pas être négligé : si tu as l'impression de ne rien savoir, il te suffit de faire un petit effort de mémorisation pour retrouver des souvenirs de films, de textes vus en classe, y compris depuis l'école primaire, de contes et de poèmes célèbres. Dans toutes les classes de France, les élèves ont lu au moins une fable de La Fontaine (« Le corbeau et le renard »), un conte de Perrault (« Le petit chaperon rouge »), un poème de Victor Hugo ou de Verlaine. Pense également aux bandes dessinées classiques comme Les aventures de Tintin (Hergé) ou à des bandes dessinées historiques que tu aurais lues, comme La Bombe (Alcante, Bollée et Rodier ; soit une histoire de la création de la bombe atomique). Pense aussi aux romans jeunesse, comme Harry Potter (J.K. Rowling), ils appartiennent à la culture générale. Ces seules références constituent déjà une culture personnelle.

Conseil de méthodologie

  • Écris sur une ou deux grande(s) page(s) de cahier la liste de toutes les références culturelles, littéraires et artistiques dont tu te souviens depuis l'école primaire jusqu'à la classe de 3e. Quand bien même tu n’aurais lu ou vu qu'un petit extrait de livre ou de film, cela t’aidera certainement.
  • N'oublie pas les films que tu as regardés à la maison avec tes parents ou au cinéma avec tes amis, les extraits de films vus en cours d'histoire (Les Temps modernes ou Le Dictateur de Charlie Chaplin), les visites de musées (musées des Beaux-Arts, musées dédiés à des personnalités historiques), les sites historiques (sites archéologiques, vestiges de la Seconde Guerre mondiale), etc.
  • Note bien pour chaque référence culturelle le nom de l'auteur, le titre (souligné) et la date. Ex. : Charlie Chaplin, Le Dictateur (1940)

Note de digiSchool
Sous forme manuscrite, le titre d’une œuvre est souligné. En revanche, au format numérique, le titre est en italique. Exemple : Simone, le voyage du siècle ; Les Temps modernes ; The Dark Knight : Le Chevalier noir ; etc.

Attention toutefois à écarter de cette liste toutes les références qui ne seraient pas pertinentes dans un devoir de français.

En revanche, certaines références peuvent être inhabituelles, mais sont tout à fait envisageables. Le film The Dark Knight : Le Chevalier noir (2008) de Christopher Nolan peut être utilisé dans un sujet sur le personnage fictif, Terminator (1984) de James Cameron peut illustrer un devoir consacré aux inquiétants progrès de la science et de la technologie. Finalement, tout dépend de la façon dont est amenée l'œuvre et ce que tu en dis dessus. Elle doit être pertinente pour illustrer ton propos et ta démonstration.

Voici quelques exemples de sujets :

Exemple 1 : « Selon vous, faut-il résister à l’évolution du monde ?
Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples variés issus de votre expérience personnelle, de votre culture et des œuvres étudiées lors de votre scolarité. » (Liban, 2021)

Exemple 2 : « La Reine apparaît comme une déesse aux yeux de Buckingham : peut-on rester objectif et raisonnable quand on est amoureux ?
Vous répondrez à cette question par un développement argumenté en vous appuyant sur les œuvres étudiées en classe, vos lectures et votre culture personnelle. » (Pondichéry, 2022)

Exemple 3 : « Les œuvres artistiques vous touchent-elles plus lorsqu’elles défendent une cause ou lorsqu’elles mettent en lumière un “presque rien” (ligne 9) ?
Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des œuvres étudiées lors de votre scolarité. » (Liban, 2023)

II. Quels sont les différents types de sujets et de plans correspondants ?

1) Répondre à une question fermée (oui/non)

Exemple : « Selon vous, faut-il résister à l’évolution du monde ? » (Liban, 2021)

Type de plan : en deux parties (thèse : oui/antithèse : non)

1re partie : Oui, il faut résister à une certaine évolution du monde.
2e partie : Non, il est impossible de résister totalement à l'évolution du monde.

Attention
Pour tous les sujets à réponse fermée (oui/non), il est fortement conseillé de nuancer (mots en caractères gras) les deux parties contradictoires (la thèse et l'antithèse), de manière à éviter une présentation trop catégorique ou tranchée qui serait incohérente sur le fond : pourquoi devrait-on affirmer quelque chose et dire ensuite exactement le contraire, comme le montre l’exemple suivant ?

Exemple :
1re partie : Oui, il faut résister à l'évolution du monde
2e partie : Non, il ne faut pas résister à l'évolution du monde

Ce type de sujet est destiné à peser le pour et le contre, à souligner les avantages et les inconvénients d'un problème.

2) Répondre à une question ouverte

Exemple : « La littérature, le cinéma et les autres arts permettent de découvrir la vie de personnages fictifs ou réels. Que peut vous apporter cette découverte ? » (France métropolitaine, 2019)

Tu ne peux pas répondre par « oui » ou par « non » à cette question. Il est demandé d'exprimer une préférence, d'exposer un point de vue ou d'énumérer des raisons.

Type de plan : en deux ou trois parties (plan thématique)

1re partie : La découverte de personnages fictifs ou réels permet de vivre par procuration
2e partie : Cette découverte permet de connaître d'autres temps et d'autres mœurs
3e partie : Cette découverte permet de se connaître soi-même par identification

III. Méthodologie : comment traiter un sujet de réflexion ?

Pour présenter les différentes étapes de la méthodologie, tu t’appuieras sur le sujet suivant, extrait des annales du brevet (Annales officielles de France métropolitaine, 2019 - Éduscol).

Sujet de réflexion :

 « La littérature, le cinéma et les autres arts permettent de découvrir la vie de personnages fictifs ou réels. Que peut vous apporter cette découverte ?

Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des œuvres étudiées lors de votre scolarité. »

Les deux documents (un extrait de texte et une photo) sur lesquels repose le sujet sont situés avant l’introduction de cette leçon.

1) Repère le type de sujet et formule un plan simple

Repère tout d'abord le type de sujet proposé. Il s'agit ici d'une question ouverte. Tu ne peux pas y répondre par « oui » ou par « non ».

Une question fermée sur le même thème aurait pu être formulée de la façon suivante : « La découverte de personnages fictifs ou réels est-elle avant tout un moyen d'évasion ? ». À cette question, il est possible de répondre par « oui » et par « non », en élaborant un plan simple en deux parties :
1re partie : Certes, la découverte de personnages fictifs ou réels est plutôt un moyen d'évasion
2e partie : Cependant, cette découverte est aussi un moyen de se connaître soi-même

Remarque
Les mots en caractères gras nuancent les titres de chaque partie.

Tel qu'il est formulé, le sujet qui t’intéresse nécessite un plan forcément thématique. « Que peut nous apporter la découverte de personnages fictifs ou réels ? » Il y a plusieurs réponses possibles à cette question et chacune de ces réponses constituera l'une des parties du plan.

1re partie : La découverte de personnages fictifs ou réels permet de vivre par procuration d'autres types d'existence
2e partie : Cette découverte permet de connaître d'autres temps et d'autres mœurs
3e partie : Cette découverte permet de se connaître soi-même par identification

Comme tous les sujets de réflexion relèvent d'une démonstration, il convient de placer la réponse la plus intéressante en fin de devoir, soit en deuxième partie pour une question fermée (oui/non), soit en troisième partie pour une question ouverte (plan thématique) si la rédaction en compte trois.
En d'autres termes, il est toujours préférable de traiter un sujet en commençant par ses aspects les plus évidents, les plus banals ou les plus simples (I. La découverte de personnages est un moyen d'évasion), puis de progresser vers ses aspects les plus intéressants, complexes ou profonds (III. Cette découverte permet de se connaître soi-même).
La progression dans l'argumentation montre au correcteur que tu réponds non seulement à la question posée, mais que tu en as saisi les enjeux les plus importants.

Attention
Dans ce genre d'intitulé, il est tentant de scinder le sujet en deux parties de manière simpliste :
1re partie : La découverte de personnages fictifs nous apporte…
2e partie : La découverte de personnages réels nous apporte…

Les risques majeurs sont l'aspect statique du devoir et la répétition des mêmes arguments dans la première et la deuxième partie. Souviens-toi qu'une rédaction se présente sous la forme dynamique d'une démonstration qui part d'un point A (introduction) pour aboutir à un point B (conclusion), en ayant progressé d'étape en étape vers une réponse « logique » et intéressante.

Les titres des parties, surtout pour un plan thématique, doivent être problématisés, c'est-à-dire apporter une réponse partielle à la question de départ.

2) Analyse le sujet

L'analyse du sujet au brouillon est bien entendu impérative. Chaque terme de la question doit faire l'objet d'une attention précise. Une analyse trop rapide ou superficielle risque de te mener au hors-sujet. Sois particulièrement vigilant avec les mots les plus « banals » car ce sont souvent les plus importants.

Application :

 « La littérature, le cinéma et les autres arts permettent de découvrir la vie de personnages fictifs ou réels. Que peut vous apporter cette découverte ?

Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des œuvres étudiées lors de votre scolarité. »

Tous les mots du sujet sont importants. Mais tu peux ici en isoler quelques-uns en priorité :

  • littérature : en général, on associe plutôt cette notion aux grandes œuvres classiques et aux genres qui y correspondent (roman, poésie, théâtre, essai) : Molière, La Fontaine, Voltaire, Maupassant, etc. Des romans jeunesse récents et grand public comme Harry Potter en font-ils partie ? Oui et non. Comme nous l'avons souligné précédemment, cela dépend des sujets, mais on attend plutôt de toi que tu cites des références qui mettent en valeur ta culture. Citer Harry Potter ou Tintin pour ce sujet est tout à fait envisageable, mais ne citer que des œuvres pour la jeunesse serait maladroit ;
  • cinéma : il en va de même pour le cinéma. Tout est question d'appréciation personnelle et d'équilibre. Certains films grand public sont de qualité, mais certains le sont peut-être un peu moins : potentiellement vulgaires, violents ou sans profondeur. À toi de sélectionner les références valables ;
  • autres arts : si tu lis le sujet trop vite, tu risques de passer à côté de ces deux mots. Le sujet est consacré aux personnages fictifs ou réels. L'architecture ne met pas en scène des personnages. En revanche, la peinture, la sculpture et la musique peuvent être convoquées. Mais là encore, il s'agit de faire attention aux œuvres mentionnées, certaines, comme le rap, sont moins admises ;
  • découvrir : la découverte suppose la nouveauté, l'inconnu, la surprise, quelque chose que l’on ne connaissait pas ;
  • la vie de personnages fictifs ou réels : la distinction est simple. Les personnages fictifs comprennent toutes les créatures de fiction, les héros de film ou de roman comme Robinson Crusoé, les personnages de théâtre comme Harpagon dans L'Avare de Molière. Les personnages réels comprennent les grandes figures historiques comme Marie Curie, Staline ou de Gaulle, ou des sportifs comme Zidane ou Mohamed Ali, ainsi que des acteurs et des chanteurs célèbres comme Edith Piaf ou Elvis Presley, dont on retrace la vie dans des livres ou au cinéma ;
  • apporter : ce verbe suppose une forme d'enrichissement personnel, intérieur, existentiel. La découverte de personnages fictifs ou réels peut constituer un apport et une richesse, augmenter nos connaissances, mais aussi nous faire grandir en humanité (connaissance de soi). C'est ce terme qui contient l'essence même du sujet : que nous apporte la découverte de la vie de personnages fictifs et réels ? En réfléchissant, on trouve les réponses à la question.

Cette découverte nous apporte une forme d'évasion par procuration (aventures, émotions, divertissement), des connaissances sur d'autres formes de vie, de mœurs, de cultures (plongée dans le temps et l'Histoire, voyage dans d'autres pays), et enfin une connaissance psychologique sur nous-même (identification, comparaison, imitation, opposition).

3) Recherche des idées et des exemples, mobilise tes connaissances

Relis la consigne du sujet :

 « Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des œuvres étudiées lors de votre scolarité. »

Pour répondre à la question, il t’est donc demandé de mobiliser tes connaissances et ton expérience personnelle, sans oublier les exemples d'œuvres étudiées en classe (extraits de films ou de romans, contes, fables, poèmes, etc.). Attention à la valeur et à la pertinence des exemples mobilisés : comme cela a été mentionné précédemment, certaines références sont inappropriées en français (sans contenu, infantiles, vulgaires).
Cette mobilisation des idées et des exemples s'effectue au brouillon.

Application :

  • littérature : compte tenu de tes connaissances, de tous les livres ou extraits que tu as étudiés en classe depuis l'école primaire, tu peux mobiliser suffisamment d'exemples de personnages fictifs pour traiter le sujet. Le théâtre t’en fournit des marquants, notamment chez Molière avec Harpagon (L'Avare), Alceste (Le Misanthrope), Tartuffe (Le Tartuffe), Dom Juan (Dom Juan), ou chez Corneille avec Rodrigue et Chimène (Le Cid). Même chose pour les contes de fées (Le Petit Poucet et Cendrillon de Perrault, Blanche-Neige des frères Grimm) et les Fables de La Fontaine : les animaux sont tous des figures et des caricatures de personnes réelles, peu importe leur identité. Les albums de Tintin et la saga d'Harry Potter, les romans abordés au collège ou lus à la maison, offrent d'intéressantes galeries de personnages : le capitaine Haddock et le professeur Tournesol (Tintin d'Hergé), Robinson Crusoé (Robinson Crusoé de Daniel Defoe), Perceval et Lancelot (dans les romans de la Table ronde), Tom Sawyer (Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain), François Lepic (Poil de Carotte de Jules Renard), etc. On peut citer également des personnages de romans policiers (Arsène Lupin, Maigret, Sherlock Holmes), ceux de Jules Verne (le capitaine Nemo, Philéas Fogg, Michel Strogoff) et de la comtesse de Ségur (Sophie, le général Dourakine) ;
  • cinéma : le genre cinématographique permet de mobiliser beaucoup d'exemples de personnages à la fois fictifs et réels, le tout étant de choisir les plus significatifs. Le Dictateur (1940) de Charlie Chaplin tourne en ridicule des personnages historiques, Adolf Hitler et Benito Mussolini. Les Temps modernes (1936) et La Ruée vers l'or (1925) du même réalisateur mettent davantage en scène un personnage fictif, Charlot, à qui il arrive un certain nombre d'aventures. Le récent film de Christopher Nolan, Oppenheimer (2023), est une biographie du « père de la bombe atomique ». Le roi danse de Gérard Corbiau (2000) met en scène des personnages historiques majeurs, comme le roi Louis XIV, Molière et le musicien Jean-Baptiste Lully ;
  • autres arts : la peinture et la sculpture fournissent également des exemples de personnages tant fictifs que réels. Pense à tes cours d'histoire : statues des empereurs romains, portraits de papes, de rois ou de princes de la Renaissance (Laurent de Médicis, Louis XIV). En musique, on pourrait citer le personnage de Carmen dans l'opéra de Georges Bizet, qui est une adaptation d'une nouvelle de Prosper Mérimée (Carmen est une jeune bohémienne qui aspire à la liberté, elle est intrépide et suscite la passion amoureuse), ou le personnage de Don Giovanni dans l'opéra de Mozart, qui prolonge celui du Dom Juan de Molière (un grand séducteur qui a donné ensuite dans le langage courant la définition du don juan comme séducteur sans scrupule).

Attention
L'objectif n'est pas de rassembler le maximum de références et d'exemples, mais de sélectionner les plus pertinents (intéressants, convaincants). Il faut donc faire un tri au brouillon, en conserver certains, en éliminer d'autres.

4) Classe les idées et les exemples dans les différentes parties et sous-parties du plan

Une fois que tu as mobilisé des références qui te serviront d'exemples, il s'agit de les ranger et de les classer dans les différentes parties du plan. Nous surlignons les parties en rouge et les sous-parties en bleu de manière à bien les repérer dans l'exemple de rédaction que nous proposons à la fin.

Application :

I) La découverte de personnages fictifs ou réels permet de vivre par procuration d'autres types d'existence
A. Vivre à travers des personnages fictifs : un moyen d'évasion (Tom Sawyer, Huckleberry Finn, Robinson Crusoé, Tintin)
B. Un moyen de ressentir des émotions et des sensations fortes (dangers, risques, suspens, joie, surprise) : romans policiers (Maigret, Arsène Lupin), Harry Potter.
C. Un moyen de réaliser des voyages extraordinaires : romans de Jules Verne (Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1872), Philéas Fogg ; Vingt mille lieues sous les mers (1870), le capitaine Nemo)

II) Cette découverte permet de connaître d'autres temps et d'autres mœurs
A. Un moyen de connaître d'autres époques (modes, coutumes, mœurs, histoire) : statues des empereurs romains, tableaux de Louis XIV et de princes de la Renaissance, films de Chaplin sur les ouvriers et les chercheurs d'or
B. Un moyen de mieux connaître des personnages célèbres ou historiques : Hitler, Oppenheimer, Louis XIV, Jules César, Napoléon
C. Un moyen de découvrir d'autres cultures et d'autres pays : Les Aventures de Tintin

III) Cette découverte permet de se connaître soi-même par identification
A. S'identifier à un personnage permet de mieux comprendre nos émotions et de les relativiser : personnages de la comtesse de Ségur, contes de fées (Cendrillon, Le Petit Poucet), Tom Sawyer, Huckleberry Finn, Poil de Carotte.
B. Se comparer à un personnage peut stimuler notre imagination, nous faire découvrir de nouveaux horizons, élargir notre vision du monde et de la vie : Tintin, Philéas Fogg.
C. Les personnages réels ou fictifs peuvent nous servir de modèles ou de repoussoirs (imitation, opposition), structurer notre personnalité et notre conscience morale (forger le caractère, corriger nos défauts, nous aider à discerner le bien et le mal) : Fables de La Fontaine, Michel Strogoff, personnages de Molière (Harpagon, Alceste, Argan).

5) Rédige le devoir à partir du plan

L'introduction

L'introduction se décompose en trois parties : présentation du sujet, question à laquelle il faut répondre, annonce du plan.

Le sujet est introduit et explicité (précisé) en une ou deux phrases courtes. La question du sujet est ensuite posée. Suit enfin l'annonce du plan que l'on peut indiquer en allant à la ligne, ce qui permet d'aérer la copie.
Une fois l'introduction rédigée, il faut sauter deux lignes.

Le développement : règles à suivre et présentation formelle (mise en page)

Le développement est le corps de la rédaction. Il suit le plan annoncé.

Il est capital de respecter les règles et la mise en page d'une bonne rédaction. La première partie du plan est introduite par une phrase qui doit être isolée pour être mieux mise en valeur. Cela permet au lecteur et au correcteur de visualiser immédiatement le plan et de vérifier si celui-ci est cohérent et bien structuré. Par conséquent, une fois cette première phrase rédigée, tu dois aller à la ligne (attention : ne pas sauter de ligne) pour introduire ton premier argument. Même chose pour la deuxième partie.

Rappel
Dans tout devoir littéraire (français, histoire), la construction se présente de la façon suivante.

Sujet à question fermée ou ouverte

Introduction
- - - - -
- - - - -
I) Idée principale
   A. Argument
      - Exemple(s)
   B. Argument
      - Exemple(s)
- - - - - -
II) Idée principale
   A. Argument
      - Exemple(s)
   B. Argument
      - Exemple(s)
- - - - -
- - - - -
Conclusion

On saute deux lignes entre l'introduction et la première partie.
On saute une ligne entre chaque partie.
On saute deux lignes entre la dernière partie et la conclusion.

Remarque
Le respect de la présentation formelle (sauts de ligne, alinéas) est impératif et fondamental : la mise en page permet de voir immédiatement si le devoir est bien construit.
Attention donc à ne pas intervertir arguments et exemples. L'exemple suit l'argument, et non l'inverse. C'est ce qui donne de la cohérence et de la force à la démonstration.

L'expression écrite et l'argumentation doivent faire l'objet de soins particuliers. C'est la raison pour laquelle tu dois veiller à employer des connecteurs logiques (mais, cependant, à l'inverse, donc, néanmoins, certes) de manière à articuler les idées et les arguments, des expressions servant à introduire des exemples ou citer des références (comme le montre, par exemple, notamment) et des verbes riches et expressifs (susciter, attribuer, mettre en valeur, considérer, ressentir, faire l'objet, exprimer, représenter, etc.).
Pour améliorer l'expression écrite, essaie de limiter au maximum l'emploi de verbes trop banals et imprécis (être, avoir, faire, aller) que l'on peut toujours remplacer par des verbes plus riches et plus soutenus : effectuer, réaliser, posséder, obtenir, se rendre, etc.

Dans l'exemple de rédaction ci-dessous, les verbes expressifs sont indiqués en caractères gras, les connecteurs logiques sont soulignés.

Pour te montrer comment procéder, la démonstration est mise en valeur à l'aide de deux couleurs qui surlignent les premières phrases de chaque partie (1re partie, 2e partie, 3e partie : en rouge) et les premières phrases de chaque sous-partie (A., B., C., : en bleu). Ce sont ces phrases-là, en début de paragraphes, qui doivent être particulièrement soignées car ce sont elles qui font apparaître le plan. Elles sont également en rouge en introduction, dans l'annonce du plan.

Application : Exemple dedevoir rédigé à partir d'un plan simple

Rappel du plan

I) La découverte de personnages fictifs ou réels permet de vivre par procuration d'autres types d'existence
A. Vivre à travers des personnages fictifs : un moyen d'évasion 
B. Un moyen de ressentir des émotions et des sensations fortes 
C. Un moyen de réaliser des voyages extraordinaires

II) Cette découverte permet de connaître d'autres temps et d'autres mœurs
A. Un moyen de connaître d'autres époques 
B. Un moyen de mieux connaître des personnages célèbres ou historiques 
C. Un moyen de découvrir d'autres cultures et d'autres pays 

III) Cette découverte permet de se connaître soi-même par identification
A. S'identifier à un personnage permet de mieux comprendre nos émotions et de les relativiser 
B. Se comparer à un personnage peut stimuler notre imagination 
C. Les personnages réels ou fictifs peuvent nous servir de modèles ou de repoussoirs 

Exemple

Il nous est tous arrivé de lire un roman ou de regarder un film qui nous marque profondément. Les personnages auxquels nous nous attachons nous transportent à tel point qu'ils en deviennent parfois inoubliables. Il en va de même des grands personnages historiques et des célébrités dont la vie est retracée dans des ouvrages ou des films : leur parcours atypique, leur destin exceptionnel sont d'autant plus fascinants qu'ils laissent souvent une trace dans l'Histoire ou influencent durablement la société. Personnellement, que peut bien nous apporter la découverte de la vie de ces personnages, fictifs ou réels ?
Nous verrons dans un premier temps que cette découverte nous permet de vivre par procuration d'autres types d'existence puis, dans un second temps, de connaître d'autres temps et d'autres mœurs. Il s'agira de comprendre enfin en quoi elle favorise également la connaissance de soi.
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La découverte de personnages fictifs ou réels nous permet tout d'abord de vivre par procuration d'autres types d'existence.
  Suivre des personnages de page en page ou au fil d'un scénario constitue en effet un formidable moyen d'évasion. Lorsque Robinson Crusoé se retrouve seul sur une île déserte à la suite d'un naufrage, nous sommes projetés en dehors du temps dans un monde vierge et enchanté qui suscite la rêverie. La sensation est la même en lisant les aventures de Tom Sawyer et de son ami Huckleberry Finn qui nous plongent dans une épopée pleine de rebondissements, de rencontres et de périls. Les albums de Tintin et le cinéma d'aventure sont un moyen de partir à l'autre bout du monde et de s'évader sans sortir de chez soi.
Les personnages que l'on découvre au détour d'un livre ou d'un film nous font également ressentir des émotions fortes. Grâce à eux, nous passons de l'angoisse à la joie la plus intense, du rire aux larmes, de la compassion à l'indignation, et inversement. En raison du suspense qu'entretiennent de nombreux films ou romans policiers, comme ceux de Simenon, Conan Doyle et Agatha Christie mettant en scène le commissaire Maigret, les détectives Sherlock Holmes et Hercule Poirot, nous sommes littéralement envoûtés par l'intrigue, incapables de mettre un terme à notre lecture avant de connaître le dénouement. Lorsque dans Coke en stock (1958) le navire de Tintin et du capitaine Haddock devient la cible d'un sous-marin qui les torpille, nous sommes tenus en haleine sur plusieurs planches dans l'espoir que notre héros favori s'en sortira sain et sauf.
  Ces personnages nous entraînent aussi dans des voyages extraordinaires, impossibles à réaliser pour le commun des mortels. Les romans de Jules Verne mettent en avant des protagonistes parfois étranges, en marge du monde, qui évoluent dans des endroits insolites ou relèvent des défis qui dépassent l'entendement. Philéas Fogg accomplit un tour du monde en quatre-vingts jours, le capitaine Nemo loge dans un sous-marin à vingt mille lieues sous les mers. Ces personnages sont d'autant plus marquants qu'ils sont souvent atypiques et mystérieux. Tintin, doté d'une audace infaillible, appartient à la même catégorie puisqu'il n'hésite pas à effectuer un voyage sur la lune. Les images inoubliables de ses premiers pas sur le célèbre satellite ont fait rêver des millions de lecteurs.
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Découvrir la vie de personnages fictifs et réels demeure en outre un excellent moyen de connaître d'autres temps et d'autres mœurs.
  La vie de personnages fictifs ou réels constitue en effet le moyen idéal d'entrer de plain-pied dans une autre époque. Les statues des empereurs romains que l'on peut admirer au musée du Louvre (Jules César, César Auguste) nous offrent une image concrète de personnages historiques ayant vécu à des époques très lointaines. Les tableaux qui représentent les rois et les princes de la Renaissance ou de la monarchie absolue, tels Laurent le Magnifique, Louis XIV, la marquise de Pompadour, Voltaire, nous permettent de mieux connaître les mœurs et les mentalités de leur temps. En les contemplant, il nous est possible de comparer les modes vestimentaires, les styles de coiffure et d'ameublement, les parures et, de manière plus subtile, la forme et l'expression des visages. Les films de Charlie Chaplin comme La Ruée vers l'or (1925) et Les Temps modernes (1936) mettent en scène des personnages fictifs - un ouvrier d'usine, un chercheur d'or - qui nous apportent de précieuses indications sur les conditions de vie au XIXe siècle et pendant la Grande Dépression des années 1930 : la misère, la faim, l'entraide, la dureté du travail. Contrairement à un livre d'histoire plus impersonnel, le film ou le roman décrivant une époque à travers le regard d'un personnage a plus de chances de nous intéresser dans la mesure où nous pouvons davantage nous identifier.
  C'est aussi un des moyens privilégiés de connaître des personnages célèbres ou historiques. Le genre biographique reste à cet égard prépondérant. Le récent film de Christopher Nolan, Oppenheimer (2023), raconte plusieurs épisodes de la vie du « père de la bombe atomique », ce qui nous permet de plonger dans l'atmosphère de l'époque et d'appréhender une personnalité controversée. Le film de Charlie Chaplin, Le Dictateur (1940), tourne en dérision Hitler et Mussolini, ironisant sur leur narcissisme et leur mégalomanie. Celui de Gérard Corbiau, Le roi danse (2000), s'inscrit dans un registre plus réaliste : il dépeint les premières années du règne de Louis XIV quand la cour était au diapason de la musique baroque. Molière et le compositeur Lully y côtoient le jeune monarque au milieu des splendeurs de Versailles. Le tableau monumental de Jacques-Louis David, Le sacre de Napoléon, peint en 1807, est une fresque qui nous fait revivre et imaginer toute une époque. Le faste du Premier Empire, les grands maréchaux de Napoléon, l'humiliation du pape Pie VII, les costumes d'apparat, les postures, le cérémonial du couronnement, autant de détails qui enrichissent notre vision et notre compréhension de l'Histoire.
  La vie de personnages fictifs ou réels contribue par ailleurs à une découverte des autres cultures et des autres pays. Certaines œuvres sont à ce titre la meilleure des invitations au voyage et au dépaysement. Par exemple, le tour du monde de Philéas Fogg, personnage issu du roman de Jules Verne Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1878), permet à travers le regard d'un personnage d’avoir une première approche d'une culture et d'un pays.
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La découverte de personnages fictifs et réels permet enfin de mieux se connaître soi-même.
  Par un effet de miroir, le personnage fictif ou réel vit des émotions qui nous sont propres, des souffrances que nous avons nous-mêmes subies. La vie de ces personnages contribue donc à relativiser les épreuves que nous traversons, à mieux en comprendre les causes et les effets. La littérature et le cinéma, la peinture dans une moindre mesure, sont des arts qui dépeignent toute la gamme des émotions et des sentiments humains. Dans les contes de Charles Perrault (Cendrillon, Le petit Poucet), les romans pour la jeunesse comme ceux de la comtesse de Ségur, de Mark Twain (Tom Sawyer) et de Jules Renard (Poil de Carotte), les peines de cœur, les brimades, la solitude, les espoirs et les craintes des personnages nous touchent directement et personnellement. Nous ne sommes plus les seuls à souffrir ou même à ressentir des émotions qui nous submergent - timidité, amour, tristesse -, de sorte que Tom Sawyer, Poil de Carotte ou Cendrillon deviennent pour nous comme des frères et sœurs. Ils nous apportent un précieux réconfort et un moyen de nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres.
  Par comparaison, la vie des personnages fictifs ou réels stimule également notre imagination et élargit notre vision du monde et de la vie. Lorsque Tom Sawyer et son ami Huck prennent des risques inconsidérés pour jouir d'une plus grande liberté, que Philéas Fogg ou Tintin partent sur un coup de tête à l'autre bout du monde, que dans le film Into the Wild de Sean Penn (2008), inspiré d'une histoire vraie, un jeune Américain décide de tout quitter pour retourner à la vie sauvage, on se dit finalement que tout est possible dans la vie. Leur exemple nous ouvre des perspectives nouvelles et l'on se prend à rêver d'une vie plus aventureuse et plus libre. Le monde s'élargit.
  Plus profondément, les personnages fictifs et réels peuvent nous servir de modèles ou de repoussoirs, affermir notre personnalité et notre conscience morale. Le courage, l'abnégation et le sens de l’honneur de tel ou tel personnage fictif (Rodrigue dans Le Cid, Michel Strogoff), la patience de ceux qui subissent l'injustice (Poil de Carotte), la détermination de Carmen qui s'affirme dans une société d'hommes (Georges Bizet), le témoignage poignant de tel ou tel rescapé des camps de concentration sont susceptibles, par l'exemple, de forger notre caractère et de nous aguerrir. À l'inverse, le contre-exemple des traîtres, des lâches et des criminels est, dans le meilleur des cas, un repoussoir qui peut nous être précieux dans la vie. Les Fables de La Fontaine, quand bien même font-elles intervenir des animaux, contiennent ces sortes d'enseignements moraux qui nous aident à discerner le bien du mal. Elles ont un rôle éducatif. Quand le renard flatte le corbeau pour lui dérober son fromage, figure du courtisan cherchant à obtenir de son seigneur un office, la morale de l'histoire est valable partout et à toutes les époques : elle condamne la vanité et la flagornerie. De même, dans les pièces de Molière, les personnages volontairement satiriques et caricaturaux de l'avare Harpagon, du misanthrope Alceste ou du malade imaginaire Argan nous guérissent de nos principaux défauts, à savoir l'avarice, le mépris des autres et la peur de la mort.
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En définitive, la découverte de la vie de personnages, qu'ils soient réels ou fictifs pour une large part, nous enrichit à maints égards. Elle apparaît non seulement comme un moyen de vivre par procuration de multiples existences, une source de plaisir et de dépaysement, mais elle permet aussi de connaître d'autres temps et d'autres mœurs, des époques lointaines, des environnements différents, des coutumes et des formes de vie singulières. Elle favorise une meilleure connaissance de soi, développe l'imagination et aiguise le discernement moral, nous offrant la possibilité de grandir en maturité et en humanité.
La rencontre avec tel ou tel personnage peut même bouleverser notre existence tant ce qu'il incarne éventuellement, vit ou expérimente entre en résonance avec nos aspirations les plus profondes. Ce genre de personnage deviendra peut-être plus intime à nous-mêmes que le plus proche des membres de notre famille. Il appartiendra in fine à notre vie intérieure.

Note de digiSchool
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C. ALBERT