Méthodologie : sujet d’imagination (brevet de français)

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Cette fiche méthode reprend les points suivants :

  1. Les différents types de sujets d'imagination
  2. Les points communs de la plupart des sujets (astuces)
  3. La narration, la description et le portrait
  4. Comment écrire un dialogue ?
  5. Comment écrire une lettre et un article de journal ?
  6. Méthodologie : comment traiter un sujet d'imagination ?

Objectifs

Cette fiche a pour but de te préparer au mieux à l'exercice de la rédaction en français, notamment à l'un des deux sujets que tu devras choisir au brevet : le sujet d'imagination (durée de la rédaction : 1 h 30). Le sujet de réflexion sera analysé dans une autre fiche de méthode.

La difficulté du sujet d'imagination est qu'il requiert de ta part des capacités d'invention, des qualités rédactionnelles et une bonne compréhension des consignes en fonction des différents types de sujets proposés. Par exemple, écrire une lettre, raconter un souvenir ou imaginer la suite d'un récit ne nécessitent pas les mêmes compétences.

Il s'agit donc dans cette fiche de te familiariser avec les différents sujets possibles et de t’apporter les conseils nécessaires, afin de te présenter à l'examen dans les meilleures conditions.

Nota Bene
Comme pour le sujet de réflexion, le sujet d'imagination s'appuie toujours sur le texte étudié lors de la première partie de l'épreuve (grammaire et compétences linguistiques, compréhension et compétences d'interprétation). On peut notamment te demander d'écrire la suite de ce texte. Il faut donc le conserver sous les yeux et s'y reporter à chaque fois que c'est nécessaire, afin de ne jamais perdre de vue le sujet. L'image qui accompagne le texte peut aussi être évoquée et utilisée.

Documents sur lesquels s’appuie le sujet

A. Texte littéraire

Giono a décidé de vivre à la campagne, au plus près de la nature. Néanmoins, il va parfois à Paris. Il évoque ici son expérience de la ville.

 Quand le soir vient, je monte du côté de Belleville1. À l’angle de la rue de Belleville et de la rue déserte, blême et tordue, dans laquelle se trouve La Bellevilloise2, je connais un petit restaurant où je prends mon repas du soir. Je vais à pied. Je me sens tout dépaysé par la dureté du trottoir et le balancement des hanches qu’il faut avoir pour éviter ceux qui vous frôlent. Je marche vite et je dépasse les gens qui vont dans ma direction ; mais quand je les ai dépassés, je ne sais plus que faire, ni pourquoi je les ai dépassés, car c’est exactement la même foule, la même gêne, les mêmes gens toujours à dépasser sans jamais trouver devant moi d’espaces libres. Alors, je romps mon pas et je reste nonchalant3 dans la foule. Mais ce qui vient d’elle à moi n’est pas sympathique. Je suis en présence d’une anonyme création des forces déséquilibrées de l’homme. Cette foule n’est emportée par rien d’unanime. Elle est un conglomérat de mille soucis, de peines, de joies, de fatigues, de désirs extrêmement personnels. Ce n’est pas un corps organisé, c’est un entassement, il ne peut y avoir aucune amitié entre elle, collective, et moi. Il ne peut y avoir d’amitié qu’entre des parties d’elle-même et moi, des morceaux de cette foule, des hommes ou des femmes. Mais alors, j’ai avantage à les rencontrer seuls et cette foule est là seulement pour me gêner. Le premier geste qu’on aurait si on rencontrait un ami serait de le tirer de là jusqu’à la rive, jusqu’à la terrasse du café, l’encoignure de la porte, pour avoir enfin la joie de véritablement le rencontrer. […]
 De tous ces gens-là qui m’entourent, m’emportent, me heurtent et me poussent, de cette foule parisienne qui coule, me contenant sur les trottoirs devant La Samaritaine4, combien seraient capables de recommencer les gestes essentiels de la vie s’ils se trouvaient demain à l’aube dans un monde nu ?
Qui saurait orienter son foyer en plein air et faire du feu ?
Qui saurait reconnaître et trier parmi les plantes vénéneuses les nourricières comme l’épinard sauvage, la carotte sauvage, le navet des montagnes, le chou des pâturages ?
Qui saurait tisser l’étoffe ?
Qui saurait trouver les sucs pour faire le cuir ?
Qui saurait écorcher un chevreau ?
Qui saurait tanner la peau ?
Qui saurait vivre ?
 Ah ! c’est maintenant que le mot désigne enfin la chose ! Je vois ce qu’ils savent faire : ils savent prendre l’autobus et le métro. Ils savent arrêter un taxi, traverser une rue, commander un garçon de café ; ils le font là tout autour de moi avec une aisance qui me déconcerte et m’effraie.

Jean Giono, Les Vraies Richesses, 1936

Notes
1- Belleville : quartier parisien dans l'Est de la ville.
2 - La Bellevilloise : coopérative ouvrière qui permettait aux ouvriers d’acheter des produits de consommation moins chers. C’est aussi en 1936 un lieu culturel très connu.
3 - Nonchalant : lent et indifférent.
4 - La Samaritaine : grand magasin parisien, fondé en 1870.

B. Image

picture-in-text
Jean-Pierre Stora, « Allées piétonnières », 1995, lavis encre de chine, 64 X 50

 

Légende de la leçon

Bleu : éléments de la narration

Rouge : vocabulaire des sensations, des émotions et des sentiments

Jaune : description d'un cadre intérieur/extérieur et/ou de personnages

Vert : définitions

Introduction

Le sujet d'imagination se présente le plus souvent de la façon suivante :

  • l'énoncé du sujet ;
  • la consigne que tu dois suivre (impérativement) pour le réaliser.

Exemple : « Vous êtes journaliste et vous devez rédiger un article invitant à découvrir un lieu digne d'intérêt. Dans votre texte, vous présenterez les atouts géographiques et culturels de cet endroit. Vous veillerez à ne pas signer votre article. » (Centres étrangers, juin 2017)

La première phrase énonce le sujet d'imagination que tu dois rédiger : « Vous êtes journaliste et vous devez rédiger un article invitant à découvrir un lieu digne d'intérêt. »

Les deuxième et troisième phrases indiquent les consignes à suivre : « Dans votre texte, vous présenterez les atouts géographiques et culturels de cet endroit. Vous veillerez à ne pas signer votre article. »

Il faut donc non seulement comprendre le sujet proposé, mais aussi respecter à la lettre les consignes demandées. Celles-ci peuvent représenter une contrainte (exemple : tu dois écrire à la première personne du singulier, à l'imparfait, etc.), mais sont aussi un moyen de t’aider. C'est le cas pour cet exemple. Présenter les atouts géographiques et culturels de l'endroit imaginé permet de te donner une idée de plan simple :
1er paragraphe : Les atouts géographiques du lieu
2e paragraphe : Les atouts culturels du lieu

La dernière consigne (« ne pas signer l'article ») ne présente pas de difficulté.

Dans l'énoncé de ce sujet, il faut faire attention à la personne censée écrire l'article : il s'agit d'un journaliste. Comme c'est un sujet d'imagination, il t’est demandé d'écrire à la manière d'un journaliste. On n'écrit pas de la même façon un journal intime, la suite d'une histoire, un dialogue de théâtre et un article de journal. Par exemple, un journaliste écrit de manière concise, rythmée et descriptive. Il doit dire l'essentiel de son propos dès les premières lignes, en privilégiant les informations (qui a fait quoi, où, dans quelles conditions…).

Attention
Certains sujets présentent une consigne très restreinte, voire quasi inexistante.
Exemple : « Vous aussi, vous vous êtes retrouvé(e) dans un lieu où vous avez ressenti un profond dépaysement, avec un sentiment de malaise. Racontez. » (Polynésie, septembre 2019)

La consigne est très simple et n'en est pas vraiment une : il s'agit juste de raconter l'expérience que tu imagines.

I. Les différents types de sujets d'imagination

Les types de sujets d'imagination sont variés mais il en existe moins d'une dizaine.

1) Raconter un souvenir

Exemple 1 : « Devenu adulte, un des enfants de la photographie de Robert Doisneau raconte, comme Albert Camus, les jeux de son enfance. Il évoque la scène représentée sur la photographie. Vous imaginerez son récit en montrant comment le jeu permet aux enfants, dans un moment de joie partagée, de transformer la réalité qui les entoure.
Vous choisirez d'écrire votre récit à la première ou à la troisième personne. » (France métropolitaine, 2019 - Éduscol)

Exemple 2 : « Évoquez un lieu de votre enfance qui a représenté pour vous un espace de jeux et de découvertes.
Votre texte mêlera description et narration et cherchera à faire partager les sensations et les sentiments que vous avez alors éprouvés. » (Pondichéry, mai 2018)

2) Écrire un article de journal

Exemple : « Vous êtes journaliste et vous devez rédiger un article invitant à découvrir un lieu digne d'intérêt. Dans votre texte, vous présenterez les atouts géographiques et culturels de cet endroit. Vous veillerez à ne pas signer votre article. » (Centres étrangers, juin 2017)

3) Écrire un dialogue romanesque ou théâtral

Exemple 1 :« La jeune fille annonce sa décision finale à Vladimir. Elle a pris en compte les remarques de sa grand-mère pour choisir ou non de se marier.
Imaginez le dialogue des deux jeunes gens et les réactions qu'il suscite. » (Amérique du Nord, juin 2017)

Exemple 2 : « À la fin de la scène XII, Arlequin entre en scène. Interrogé par Frédéric, il raconte à ce dernier la vie de son maître Lélio.
Écrivez le dialogue entre les deux personnages en vous attachant à montrer qui est vraiment Lélio. Vous respecterez les codes du genre théâtral. » (Amérique du Nord, juin 2022)

4) Écrire une lettre

Exemple : « “Sur l'asphalte on a mis des fleurs sous les affiches”. Parmi ces fleurs, la sœur de l'homme fusillé dépose une lettre d'hommage adressée à son frère.
Rédigez cette lettre, qui contiendra un portrait physique et moral du jeune homme, exprimera les sentiments de sa sœur et insistera sur son héroïsme. Vous signerez la lettre du prénom Gabrielle. » (Amérique du Nord, juin 2021)

5) Raconter une expérience

Exemple 1 : « Vous vous sentez, vous aussi, “dépaysé(e)” en arrivant dans une ville. Racontez cette expérience. Vous décrivez les lieux que vous découvrez, vous évoquez vos impressions et vos émotions.
Vous ne signerez pas votre texte de votre nom. » (France métropolitaine, juin 2017)

Exemple 2 : « Il vous est arrivé d'être pris dans un jeu qui vous a entraîné progressivement dans une aventure imaginaire intense. Vous raconterez cet épisode à la première personne. Vous pourrez enrichir votre récit par des descriptions, l'expression des sentiments et des sensations. » (France métropolitaine, juin 2023)

6) Écrire la suite d'un récit (à la manière de…)

Exemple 1 : « À la suite d'un accident, la jeune enseignante doit se reposer. Son mari la remplace dans la maison. Vous imaginerez la suite du récit en montrant que le mari se rend compte progressivement de l'inégalité qui existait entre eux. » (Polynésie, juin 2017)

Exemple 2 : « Décrivez la promenade du Baron de Sigognac à la tombée de la nuit dans le sinistre jardin du château. Vous conserverez l'atmosphère du texte de Théophile Gautier.
Vous préciserez les éléments du paysage qui contribuent à cette atmosphère. » (France métropolitaine, juin 2021)

II. Les points communs de la plupart des sujets (astuces)

Si l'on compare les différents types de sujets, on constate que, pour la plupart, il est demandé de raconter une histoire (souvenir, expérience, récit), un dialogue ou un article (presse, journal intime) dans lesquels il faut utiliser, séparément ou ensemble :

  • les éléments de la narration (temps du récit, dialogues, cadre spatio-temporel) ;
  • le vocabulaire des sensations, des émotions et des sentiments ;
  • la description d'un cadre intérieur/extérieur (maison, paysages) et de personnages (portrait physique et moral).

Dans les sujets précédents, on retrouve ces caractéristiques communes.

À noter
Dans certains sujets (voir les deux sujets ci-dessous dans le genre « écrire un dialogue romanesque ou théâtral »), le portrait physique et moral des personnages est suggéré. La description des sensations, des émotions et des sentiments n'est pas demandée explicitement.

C'est à toi de comprendre et de « deviner que dans les récits, lettres ou dialogues que tu inventeras, l'expression des émotions et des sentiments (joie, colère, tristesse, etc.) doit absolument apparaître. Le portrait physique (visage, allure) et moral (héroïsme, lâcheté, égoïsme, générosité) d'un personnage peut et doit parfois figurer dans un dialogue quand un protagoniste évoque une personne absente ou raconte une anecdote passée.

Voici quelques exemples :

Raconter une expérience ou un souvenir

Exemple : « Il vous est arrivé d'être pris dans un jeu qui vous a entraîné progressivement dans une aventure imaginaire intense. Vous raconterez cet épisode à la première personne. Vous pourrez enrichir votre récit par des descriptions, l'expression des sentiments et des sensations. » (France métropolitaine, juin 2023)

Exemple : « Vous vous sentez, vous aussi, “dépaysé(e)” en arrivant dans une ville. Racontez cette expérience. Vous décrivez les lieux que vous découvrez, vous évoquez vos impressions et vos émotions. Vous ne signerez pas votre texte de votre nom. » (France métropolitaine, juin 2017)

Écrire une lettre

Exemple : « “Sur l'asphalte on a mis des fleurs sous les affiches”. Parmi ces fleurs, la sœur de l'homme fusillé dépose une lettre d'hommage adressée à son frère.
Rédigez cette lettre, qui contiendra un portrait physique et moral du jeune homme, exprimera les sentiments de sa sœur et insistera sur son héroïsme. Vous signerez la lettre du prénom Gabrielle. » (Amérique du Nord, juin 2021)

Écrire la suite d'un récit

Exemple : « Le lendemain, le chasseur d'images se rend en ville et déambule au gré de ses envies. À la manière de Jules Renard, vous raconterez sa balade en insistant sur les sensations et les sentiments de ce personnage. » (Asie, juin 2017)

Écrire un dialogue romanesque ou théâtral

Le portrait moral, l'expression des sentiments et des émotions sont ici suggérés.

Exemple 1 : « La jeune fille annonce sa décision finale à Vladimir. Elle a pris en compte les remarques de sa grand-mère pour choisir ou non de se marier. Imaginez le dialogue des deux jeunes gens et les réactions qu'il suscite. » (Amérique du Nord, juin 2017)

Exemple 2 : « À la fin de la scène XII, Arlequin entre en scène. Interrogé par Frédéric, il raconte à ce dernier la vie de son maître Lélio. Écrivez le dialogue entre les deux personnages en vous attachant à montrer qui est vraiment Lélio. Vous respecterez les codes du genre théâtral. » (Amérique du Nord, juin 2022)

Ces observations signifient que pour bien réussir le sujet d'imagination, il faut maîtriser les procédés de la narration et de la description (description d'un paysage ou d'un cadre intérieur, d’un portrait moral et/ou physique) et connaître également le vocabulaire des sensations, des émotions et des sentiments.

III. La narration, la description et le portrait

1) La narration

Narrer quelque chose consiste à raconter : un souvenir, une histoire, une expérience, une anecdote, la suite d'un texte… La narration obéit à des règles précises et rigoureuses. En fonction du sujet et des consignes que tu auras analysés attentivement, et en t’appuyant sur le texte initial qui sert de support à la narration, il faut respecter les points suivants :

a) Écrire une suite de texte

  • commence en général par la dernière phrase du texte initial ;
  • respecte le genre et le cadre spatio-temporel du texte initial : lieu de l'action, époque (attention aux anachronismes : pas de photographie ou de télévision au XVIIe siècle) ;
  • respecte la tonalité du texte (réaliste, fantastique, policière, comique) ;
  • respecte la personnalité des personnages (âge, situation sociale, façon de s'exprimer, traits de caractère) ;
  • conserve le schéma narratif (suite logique des événements) et le(s) temps des verbes (passé simple, imparfait, passé composé) du texte initial ;
  • conserve le même registre (ou niveau) de langue : soutenu, courant, populaire. Le langage courant reste privilégié ;
  • conserve le statut du narrateur et le point de vue adopté : récit écrit à la première ou à la troisième personne, point de vue externe, interne ou omniscient ;
  • insère le cas échéant des dialogues qui peuvent rendre plus vivant le récit ;
  • insère des descriptions, un portrait, l'expression des émotions et des sentiments ;
  • ta suite de texte devra aboutir à une situation finale pertinente par rapport au sujet. La suite d'une histoire doit apporter quelque chose d'intéressant ou d'original pour convaincre et capter l'attention du lecteur.

b) Raconter une expérience ou un souvenir (récit autobiographique)

  • choisis une expérience ou un souvenir intéressant en rapport avec le sujet. Certains, trop anecdotiques ou restreints, ne se prêtent pas assez bien à l'exercice. Le sujet peut se rapporter à un lieu, un objet, un souvenir personnel, une rencontre. Cela peut éventuellement être le souvenir d'une autre personne ;
  • construis ta rédaction en trois étapes : introduction du souvenir, récit, analyse du souvenir ;
  • introduis le souvenir en soulignant dans quelles circonstances il t’est revenu à la mémoire, comme dans le célèbre récit de la madeleine de Proust : c'est en trempant une madeleine dans son thé que le narrateur, âgé, retrouve une sensation éprouvée trente ans auparavant chez sa tante, lorsqu'enfant il y buvait son thé de la même manière. Le récit utilise ici une sensation gustative pour se remémorer un temps disparu et décrire l'enchantement du souvenir. Encore une fois, il est fortement conseillé et il est même nécessaire d'employer le vocabulaire des sensations et des émotions, puisque le sujet s'y prête ;
  • insère des descriptions (cadre intérieur, paysages, portraits) ;
  • insère éventuellement des dialogues ;
  • exprime des émotions et des sentiments en t’appuyant sur le lexique approprié (« je sentais », « j'écoutais », « j'éprouvais »), ce qui permettra de réfléchir au sens et au plaisir que suscite le souvenir (introspection, analyse psychologique). Ces aspects sont valorisés parce qu'ils mettent en valeur ta maturité, ta capacité à comprendre ta propre expérience ;
  • varie le temps des verbes. Le souvenir est en général évoqué au passé (passé simple, imparfait, passé composé), mais l'analyse du souvenir plutôt au présent de l'indicatif (« aujourd'hui, je me rends compte que… »).

2) La description et le portrait

La description permet de marquer une pause afin de préciser un élément, voire un détail, qui peut avoir son importance dans le récit : décor, ameublement, paysages, contexte, vêtements, etc. Le portrait physique et moral d'un personnage remplit la même fonction. Pour réussir une bonne description, tu dois respecter les points suivants :

  • en fonction du sujet et de la consigne, ne te trompe pas de narrateur : la description peut être effectuée par un narrateur extérieur (troisième personne), un personnage du récit (première personne) ou par toi-même ;
  • décris un paysage ou une personne (portrait) en allant du général au particulier, de l'impression d'ensemble aux détails significatifs qui permettront de fixer dans l'esprit du lecteur les caractères principaux. Pour un personnage, comme dans la vie, on commence le plus souvent par considérer son aspect extérieur (portrait physique), avant de décrire ses traits de caractère (portrait moral) ;
  • utilise le lexique approprié des indicateurs de lieu (à côté, au loin, à l'horizon, en contrebas), des verbes liés à la vue et à la perception en général (apercevoir, entrevoir, distinguer, observer, percevoir), des adjectifs qualificatifs mélioratifs (beau, adorable, magnifique, attachant, sublime) ou péjoratifs (laid, hideux, sinistre, affreux, désagréable, nauséabond) ;
  • utilise un vocabulaire riche et adapté pour décrire le portrait moral : traits de caractère, tendances, démarche, vices et vertus (égoïsme, avarice, méchanceté, douceur, vanité, orgueil, courage, tempérance, hypocrisie, etc.) ;
  • utilise les figures de style que tu connais : hyperbole, métaphore, comparaison, personnification, etc.

IV. Comment écrire un dialogue ?

Insérer un dialogue dans une rédaction peut paraître facile, mais cette démarche obéit là aussi à des règles qu'il faut avoir bien en tête pour éviter la mauvaise impression que produit un dialogue maladroit ou inutile. Les règles à suivre sont les suivantes :

  • le dialogue, sauf consigne propre au sujet (dialogue théâtral), ne peut pas se prolonger indéfiniment. Le narrateur reprend le fil du récit interrompu par l'intervention des personnages ;
  • l'insertion d'un dialogue sert à rendre le récit plus vivant, à faire avancer l'intrigue ou à donner des indications supplémentaires sur le caractère d’un personnage, ses idées et sa manière de s'exprimer ;
  • le dialogue doit être riche et consistant, laisse de côté le bavardage sans intérêt ou les échanges de banalités (exemple : « Bonjour, ça va ? ») ;
  • respecte le niveau de langue des personnages (soutenu, courant, familier). On peut utiliser le langage familier si besoin est, sans tomber dans la vulgarité ;
  • respecte les règles en vigueur pour introduire un dialogue : mets deux points (:), va à la ligne et ouvre les guillemets («), utilise ensuite les tirets (-). Va à la ligne et emploie un tiret à chaque fois qu'un autre interlocuteur prend la parole ;
  • dans le cas du dialogue théâtral, il convient de respecter les usages propres au théâtre. Indique le nom du personnage à chaque réplique et des didascalies précédées d'une virgule (ex. : MARIE, souriant : Je vous l'avais bien dit…) ;
  • anime le dialogue en employant des verbes de parole en début de phrase, au milieu ou à la fin, en variant les emplacements et en mettant des guillemets au bon endroit :
    • Exemple : En début de phrase : Marie répondit : « Je suis sûre d'avoir raison. »
      Au milieu : « Mais non, répondit Marie, je suis sûre d'avoir raison… »
      À la fin : « Je suis sûre d'avoir raison », répondit Marie.

  • diversifie les verbes de parole qui ne sont pas équivalents et qui peuvent donner une indication utile sur le déroulement de l'action ou le caractère d'un personnage. Suivant le contexte et le sens du récit, essaie d'employer le verbe le plus adéquat (dire, balbutier, avouer, expliquer, affirmer, s'écrier, hurler, reprocher, rétorquer, répliquer). Insère le cas échéant un adverbe susceptible de nuancer ou d'accentuer le verbe :
    • Exemple : « Tais-toi, hurla Jacques, tu dis n'importe quoi ! » (emportement, colère).
      « Oui, affirma gentiment Céline, ce que tu dis est juste. » (douceur, compréhension).
      « Sans blague, s'écria Simon, tu me prends vraiment pour un imbécile ! » (exclamation, réaction vive, ironie ; registre familier).

  • évite de terminer ta rédaction par un dialogue. Un passage narratif fera meilleure impression.

V. Comment écrire une lettre et un article de journal ?

1) Écrire une lettre

On n'écrit pas de la même façon une lettre à un proche (ami, famille) et une lettre officielle, celle qu'on adresserait par exemple au directeur d'une entreprise (lettre de motivation) ou au représentant d'un pouvoir public (maire, député). La lettre officielle obéit à des règles de présentation formelle qu'il convient de respecter. La lettre personnelle est informelle.

Dans le cas d'une lettre officielle, la mise en page est toujours la même. Doivent clairement figurer :

  • l'émetteur (celui qui l'écrit) avec ses coordonnées personnelles ;
  • le destinataire (celui qui la reçoit) ;
  • le lieu et la date ;
  • l'objet (but) de la lettre : demande, protestation, etc.

D’autres règles doivent également être respectées dans la mise en page d'une lettre officielle comme :

  • aérer la lettre en rédigeant de courts paragraphes et en allant à la ligne presque à chaque phrase ;
  • respecter la marge et les alinéas ;
  • utiliser le vouvoiement (deuxième personne du pluriel) ;
  • employer un langage soutenu, notamment dans les formules de politesse finales : « Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus distingués » ;
  • utiliser un nom et une signature imaginaires sur ta copie d'examen (respect de l'anonymat).

L'exemple suivant permet de visualiser l'ensemble :

M. Michel Ramos
10 rue de Londres, 75009 Paris
Email : mramos@gmail.com
Tél : 07 88 99 41 32

À M. le Directeur du groupe ElectroTech

Objet : Poste d'ingénieur en génie électrique

Paris, 22 mai 2017

Monsieur le Directeur,

 Je suis très intéressé par l’offre d’emploi que vous venez de publier sur Internet.

 Depuis plus de quinze ans, j’ai acquis une expérience très large dans le domaine du génie électrique au sein de plusieurs entreprises du secteur, que ce soit en France ou à l'étranger.

 Titulaire d'un diplôme d'ingénieur obtenu à l'École Centrale de Paris en 1996, j'ai travaillé successivement pour Alstom en France pendant dix ans (1997-2007), Siemens Danemark (2007-2014) et General Electric aux États-Unis, de 2014 à aujourd'hui.

 Ces trois expériences professionnelles m'ont permis d'élargir mon champ d'activité et de développer de nouvelles compétences.
 C’est donc dans cette optique que je vous adresse ma candidature, souhaitant mettre mon expérience et mes compétences au service de votre entreprise dynamique.

 Dans l’attente de votre réponse, je reste à votre disposition pour toute demande d’informations supplémentaires, et vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Michel Ramos

(signature)

 

Une lettre personnelle ne répond à aucune mise en page conventionnelle, mais elle se présente souvent de la même façon :

  • utilise en général le tutoiement (deuxième personne du singulier) ;
  • emploie un langage courant. La familiarité n'est pas acceptée dans une rédaction, sauf exception justifiée dans un dialogue ;
  • indique le lieu et la date à droite, puis l'identité de l'émetteur (voire sa signature) au terme de la lettre ;
  • emploie au début et à la fin des formules convenues et adaptées au contenu (expression de la reconnaissance, de l'amitié ou de l'amour). Ex. : « Chère Sophie », « Amitiés », « Toutes mes amitiés », « Amicalement » ;
  • emploie « Cordialement » uniquement pour marquer une forme de respect envers quelqu'un que l'on côtoie mais qui n'est pas un intime ;
  • évite les formules trop familières : « Ma chérie », « Bisous »…

2) Écrire un article de journal

Pour rédiger un article de journal, il faut respecter une certaine présentation spécifique au journalisme :

  • comprends dans un premier temps à qui est destiné l'article. Celui-ci sera différent selon qu'il s'adresse à un lectorat jeune, adolescent ou adulte, au grand public ou à des lecteurs particuliers (économie, politique) ;
  • comprends dans quel but l'article doit être rédigé, s'il s'agit de raconter un fait (fait divers, événement) ou d'analyser un sujet de société (peine de mort, chômage). Selon le sujet, il faudra employer soit la narration et la description, soit l'argumentation ;
  • donne un titre « accrocheur » qui incite à lire l'article en utilisant des mots percutants, des jeux de mots, des formules chocs ;
  • structure l'article en paragraphes courts et lisibles qui contiennent chacun une idée principale ;
  • le corps de l'article contient en général, selon les sujets, le récit de faits ou d'événements, la présentation de protagonistes (portrait physique et moral), des passages d'analyse et d'explication, la formulation éventuelle d'un point de vue (le tien ou celui d'une personne impliquée) ;
  • insère éventuellement des sous-titres entre les paragraphes pour accrocher le lecteur ;
  • insère des paroles rapportées entre guillemets, des déclarations de personnes interviewées ou recueillies par d'autres (rapports de police), cela rend l'article plus vivant ;
  • signe l'article avec un nom ou des initiales imaginaires, jamais les tiennes (anonymat indispensable) et mentionne le nom du journal (ex. : M.R., Le Petit Journal). On peut y joindre une date, comme dans les vrais articles de presse.

Exemple :

De 7 à 77 ans… Pourquoi Tintin fascine toujours ?

[…]

Michel Ramos, Le Petit Journal, 21 octobre 2023
(ou M.R., Le Petit Journal, 21 octobre 2023)

VI. Méthodologie : comment traiter un sujet d'imagination ?

Exemple avec le sujet d'imagination suivant (Annales officielles de France métropolitaine, juin 2017) :

Sujet :
« Vous vous sentez, vous aussi, “dépaysé(e)” en arrivant dans une ville. Racontez cette expérience. Vous décrivez les lieux que vous découvrez, vous évoquez vos impressions et vos émotions. Vous ne signerez pas votre texte de votre nom. »

1) Étape 1 : cerne le type de sujet et les contraintes qui le caractérisent

Sujet : « Vous vous sentez, vous aussi, “dépaysé(e)” en arrivant dans une ville. Racontez cette expérience. Vous décrivez les lieux que vous découvrez, vous évoquez vos impressions et vos émotions. Vous ne signerez pas votre texte de votre nom. »

Le type de sujet est simple à identifier : il s'agit de raconter une expérience tout en exprimant des émotions et des impressions. Comme tu l'as vu précédemment, il convient donc de respecter les règles de la narration (énonciation, temps des verbes, descriptions) et de mobiliser le vocabulaire des sensations, des émotions et des sentiments (impressions).

Comme il s'agit de raconter une expérience personnelle, il faut veiller à en choisir une qui soit intéressante et adaptée au sujet. Le sujet évoque le dépaysement, ce qui implique une forme de désorientation, un changement radical d'état d'esprit qui peut être vécu positivement et/ou négativement.

Le sujet suppose de décrire un environnement urbain, mais tu peux éventuellement y inclure quelques portraits de gens croisés dans la rue, insérer un bref dialogue. N'oublie pas dans la description d'aller du général au particulier, d'utiliser des indicateurs de lieu (au loin, à l'horizon, en contrebas), des verbes liés à la vue et à la perception en général (apercevoir, entrevoir, distinguer, observer, percevoir), des adjectifs qualificatifs mélioratifs (beau, adorable, magnifique, attachant, sublime) ou péjoratifs (laid, hideux, sinistre, affreux, désagréable, nauséabond).

L'usage du lexique des émotions et des sentiments est bien évidemment indispensable. Par conséquent, n'oublie pas d'employer les verbes qui peuvent le mieux les exprimer : éprouver, ressentir, (se) sentir.

Comme dans tout récit, il est souhaitable de varier le temps des verbes du passé lorsque tu racontes l'expérience (imparfait, plus-que-parfait, passé simple, passé composé), puis de passer le cas échéant au présent de l'indicatif (ou du conditionnel) pour en faire une analyse. Le retour sur une expérience passée et tout ce qui relève de l'introspection mettent en valeur ta maturité.

Utilise les figures de style que tu connais bien et que tu maîtrises le mieux (métaphore, hyperbole, comparaison).

2) Étape 2 : note au brouillon toutes les idées en rapport avec le sujet

Nous allons prendre ici l’exemple de quelqu’un qui a toujours été fasciné par Paris et qui raconte son arrivée dans la ville. Le mélange d’exaltation et de malaise que le narrateur éprouve permet de varier l'expression des sensations et des sentiments (vocabulaire mélioratif et péjoratif) et de s'arrêter à la fin sur le sens que cette expérience a pu avoir pour lui (analyse, introspection).

Le dépaysement souligné par le sujet sera ici décrit de manière à la fois positive (fascination) et négative (désorientation, désillusion).

3) Étape 3 : rédige le texte au propre

Au moment du passage à la rédaction, n'hésite pas à relire plusieurs fois le sujet pour t’assurer que tu en as respecté toutes les consignes et que tu ne risques pas de faire un hors-sujet.

Soigne la syntaxe et la présentation de la copie (alinéas, paragraphes, majuscules, soin, lisibilité).

4) Étape 4 : relis la rédaction finale

L'étape de la relecture est fondamentale en français, quels que soient les types d'exercices. Un bon devoir est celui qui aura été relu attentivement pour corriger l'expression écrite (syntaxe, ponctuation, grammaire, conjugaison, majuscules) et vérifier une dernière fois que le sujet et les consignes ont été respectés.

5) Exemple de devoir rédigé

J'ai vécu les vingt premières années de ma vie dans une petite ville de province. Quand je regardais avec mes parents des films français à la télévision, beaucoup se déroulaient à Paris. La plupart des aventures, des rencontres marquantes, des intrigues et des histoires d'amour, plus palpitantes qu'ailleurs, semblaient se concentrer dans cette ville au nom mythique. Lorsque quelques années plus tard je lus de grands écrivains comme Balzac, Flaubert ou Victor Hugo, ma fascination pour Paris redoubla : je n'avais plus qu'une envie, habiter cette ville où avaient vécu tous les personnages de films et de romans auxquels je m'étais identifié.

 Les premiers jours de mon arrivée, je fus transporté comme dans un rêve. Tout était plus grand, plus beau, plus animé, plus vivant. Je déambulais, j'errais au hasard des quartiers, je flânais le long des rues, des avenues et des boulevards dont j'avais lu le nom dans mes romans et mes films préférés : boulevard Montparnasse, rue de Rivoli, rue du Faubourg Saint-Honoré. Je savais que dans ce square, à l'embranchement de ce carrefour, à l'angle de cette rue, l'un ou l'autre de mes personnages était tombé amoureux, avait prononcé telles paroles ou fait connaissance avec tel autre protagoniste. Je pouvais revivre en pensée les aventures et les intrigues qui m'avaient tant fait rêver. De sorte que chaque jour, j'étais submergé par la joie : le simple fait d'être là comme au centre du monde suffisait à mon bonheur.
La ville était magnifique. Je n'avais jamais vu autant de beautés réunies à chaque coin de rue, dans les parcs, les petites places ombragées, les cafés, les restaurants, les musées. Quand je levais les yeux le long des immeubles haussmanniens, j'apercevais des balcons en fer forgé, je distinguais des appartements luxueux, j'imaginais des vies exubérantes. Chaque quartier avait son identité propre et l'on pouvait passer de l'un à l'autre comme on aurait changé de pays. Montmartre conservait le charme d'un village de province, presque champêtre ; le Quartier latin était toujours aussi animé par sa jeunesse estudiantine ; Belleville la populaire contrastait avec le chic et élégant VIIIe arrondissement, la place Vendôme et les Champs-Élysées, triangle d'or de la haute couture et de la bijouterie-joaillerie. Comment avais-je pu vivre aussi longtemps loin de toutes ces merveilles ? Le dépaysement était total, et pour rien au monde je n'aurais voulu revenir dans ma province natale.
 Et pourtant, je dois avouer que tout ne fut pas aussi simple et enthousiasmant. Une fois retombée la première phase d’euphorie, je pris conscience des réalités beaucoup moins exaltantes de la ville. Paris était sale, polluée, bruyante, stressante, parfois dangereuse. Clochards et mendiants s'étalaient sur les trottoirs. Les rues et les appartements étaient envahis par les rats. Dans le métro, l'air vicié me prenait à la gorge et m'asphyxiait. Je voyais des gens tristes et déprimés, des regards franchement sinistres et menaçants. Je percevais chez beaucoup une absence de vie et une résignation qui dissolvaient petit à petit mon rêve parisien. Je compris qu'il régnait dans cette métropole immense une terrible solitude, un anonymat effarant, un désespoir inavouable. Il m'arrivait moi-même, au fur et à mesure de mes pérégrinations, d'éprouver une sorte d'angoisse diffuse, la crainte de m'être perdu dans une ville qui n'était pas faite pour moi, trop grande, trop dure et impitoyable.

 J'ai vécu à Paris plusieurs années et j'en suis finalement reparti. Vivre dans cette ville aura certes représenté pour moi un dépaysement radical, une expérience riche en émotions et en rencontres inoubliables. Néanmoins je me suis aperçu que je n'étais pas fait pour y rester. Me manquaient les forêts, le ciel à perte de vue, le silence des grandes plaines et la douceur des collines, une vie moins oppressante et plus en harmonie avec la nature. Le besoin d'espace et de paix intérieure est devenu une nécessité vitale qui a finalement eu raison de mon amour pour la capitale. Aujourd'hui, j'y passe quelques jours de temps en temps, toujours sous le charme de sa beauté, mais je ne voudrais plus y vivre.

Note de digiSchool
Cet exemple est donné à titre indicatif. Il représente une manière parmi tant d’autres de traiter ce sujet. Petit conseil : suis la méthodologie de cette fiche, utilise tes propres références et/ou ton vécu, et tu rendras le travail attendu !

 

Quelques remarques à propos de cet exemple :

La rédaction a-t-elle respecté les critères propres au sujet ?

    • tous les temps du récit et de la description ont été utilisés (passé simple, imparfait, passé composé, plus-que-parfait). Le présent de l’indicatif et le conditionnel passé ont quant à eux servi à analyser les sentiments éprouvés et à faire un peu d’introspection ;
    • le vocabulaire des sensations (vue, odorat, ouïe), des émotions (joie, exaltation, euphorie) et des sentiments (angoisse, peur, paix, sérénité) a été mobilisé afin d’exprimer ce que le narrateur a ressenti et a compris de son expérience. Les verbes exprimant des sensations ou des émotions ont été employés (éprouver, ressentir) ;
    • quelques figures de style ont été utilisées comme la comparaison, l’accumulation, la gradation et l’hyperbole ;
    • la description de la ville et le « portrait » de sa population ont été effectués à l’aide d’un lexique mélioratif et dépréciatif.

 

C. ALBERT