Le théâtre du Moyen-Âge au XVIIème siècle

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Dans cette fiche, nous partons à la découverte du théâtre français, à travers les époques et les traditions littéraires !

  1. Le moyen-âge et la farce
  2. Le XVIIe siècle : tragédie et comédie !

Légende de la leçon

Vert : définitions

Prérequis

Pour aborder cette fiche, tu dois...

  • Avoir quelques repères d'histoire littéraire.
  • Avoir déjà lu une ou plusieurs pièces de théâtre de ces époques.

Objectifs

À l'issue de cette fiche, tu sais...

  • Citer plusieurs mouvements de l'histoire du théâtre.
  • Repérer à quels mouvements littéraires appartiennent les dramaturges les plus célèbres !

Introduction

Les pièces de théâtre sont extrêmement différentes selon l'époque à laquelle elles ont été écrites, le mouvement littéraire auquel elles appartiennent ! Quelles sont les caractéristiques des différents mouvements de théâtre du Moyen-Âge au XVIIe siècle ? Découvrons-en certains ensemble !

I. Le moyen-âge et la farce

Au Xe siècle naît un genre théâtral particulier : la farce ! Il sera en vogue jusqu'au XVIe siècle.

1) Qu’est-ce que la farce ?

La farce est un genre théâtral comique, qui vise à faire rire les spectateurs en ayant recours à des ficelles assez grossières. Par exemple, les auteurs de farce ont souvent recours au comique de geste.

La farce est un genre populaire, qui fait rire un public peu éduqué. La plupart des farces se transmettent oralement, mais certaines sont imprimées ! Ainsi, La Farce de Maître Pathelin, publiée au XVe siècle, est restée très célèbre.

Définition

Comique de geste. Le comique de geste est un ressort comique reposant sur... le geste ! Par exemple, quand Molière fait battre Géronte par Scapin dans Les Fourberies de Scapin pour faire rire le public, il a recours au comique de geste ! On parle aussi de comique de parole.

2) Comment sont représentées les farces au Moyen-Âge ?

À l'époque, les farces ne sont pas représentées dans des théâtres, mais dans la rue, au plus près du public ! Les troupes de comédiens sont souvent itinérantes, et se déplacent de ville en ville.

Les comédiens montent la scène dans la rue, sur des tréteaux.

II. Le XVIIe siècle : tragédie et comédie !

Au XVIIe siècle, le théâtre se diversifie : la comédie, qui s'inspire de la farce, se complexifie, et la tragédie connaît son âge d'or.

1) La comédie au XVIIe siècle

a) L'héritage de la farce

Au XVIIe siècle, la farce est encore présente : de grandes troupes de théâtre vont révolutionner ses codes. C'est le cas de la célèbre commedia dell'arte, venue d'Italie. Chaque acteur de cette troupe joue toujours un même personnage : Arlequin ou Colombine par exemple. La commedia dell'arte laisse aussi une grande place à l'improvisation. Ce nouveau genre de comédies donne un nouveau souffle à la farce !

Molière, qui exécute certaines des plus grandes comédies de l'époque, s'inspire tout autant de la farce que de la commedia dell'arte.

b) Les comédies de Molière

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, commence sa carrière de dramaturge et d'acteur en s'inspirant du genre de la farce : il monte la troupe de théâtre itinérant l'Illustre Théâtre, qui joue certaines de ses farces. Des textes comme Le Médecin volant nous sont restés.

Mais petit à petit, Molière complexifie ses textes, il étoffe son style, affine les caractères de ses personnages, reprend certains éléments à la commedia dell'arte : il quitte alors le genre de la farce et écrit de véritables comédies. Il est d'ailleurs l'auteur de certaines des plus grandes comédies françaises : Les Fourberies de Scapin, L'Avare, Tartuffe, Le Misanthrope...

2) La tragédie classique

Si le XVIIe siècle voit la comédie se complexifier, c'est aussi l'âge d'or de la tragédie, avec l'émergence de la tragédie classique.

a) Qu'est-ce que la tragédie classique ?

La tragédie classique s'inspire de la tragédie antique : comme la tragédie antique, elle évoque des histoires tragiques, et accorde une large place à la fatalité ; comme la tragédie antique, elle s'inspire de la mythologie, mais aussi d'épisodes de l'histoire antique.

Cependant, la tragédie classique se fonde sur l'esthétique du classicisme.

Définition

Classicisme. Le classicisme, mouvement artistique et littéraire qui se développe en Europe au XVIIe siècle, repose sur des idéaux esthétiques, comme celui de « l’honnête homme » ou encore la recherche de la perfection.

b) Les règles de la tragédie classique

Le classicisme est un mouvement visant la perfection : c'est pourquoi des règles précises sont mises en place pour garantir la meilleure exécution de la tragédie.

  • La tragédie classique comporte toujours cinq actes.
  • Elle est rédigée en alexandrins.
  • L'exigence de vraisemblance est de mise : il s'agit de ne représenter que des actes vraisemblables, qui puissent paraître véritables.
  • La bienséance est également importante, il ne faut rien représenter sur scène qui puisse indisposer les spectateurs. Il est donc proscrit de représenter, par exemple, des combats, ou encore la mort d'un personnage sur scène.
  • Enfin, il y a la règle des trois unités : une action principale doit être représentée en un seul lieu, et en une seule journée.

Dans son Art poétique, Boileau donne cette définition de la règle des trois unités :

« Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli

Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. »

c) Racine et Corneille

Les deux grands dramaturges rédigeant des tragédies classiques à l'époque sont Racine et Corneille. Jean Racine, en particulier, n'écrit que des tragédies classiques, alors que Pierre Corneille se risquera également dans certaines comédies, comme par exemple l'Illusion comique.

Peut-être connaissez-vous Phèdre de Racine ? Dans cette tragédie, le dramaturge rapporte l'histoire mythologique de Phèdre, l'épouse de Thésée, qui est tombée amoureuse du fils de son époux, Hippolyte, et devrait faire face aux conséquences de cet amour immoral !

Dans d'autres tragédies, Racine s'inspire non plus de la mythologie, mais bien de l'histoire antique. C'est le cas dans Britannicus, où il revient sur les décisions sanguinaires de l'empereur romain Néron.

Conclusion

Du Moyen-Âge au XVIIe siècle, le théâtre se diversifie et se précise : c'est dans la farce que les grandes comédies du XVIIe siècle plongent leurs racines, tandis que la tragédie classique s'inspire de la tragédie antique. Le théâtre, d'abord populaire, gagne peu à peu les autres strates de la société, et s'impose désormais comme un genre littéraire majeur.

Le petit + dans ta copie

En citant une pièce de théâtre dans ta copie, n'oublie pas de mentionner le mouvement littéraire auquel cette œuvre se rapporte !

Pour aller plus loin ...

Nous te conseillons bien sûr de lire certains des genres théâtraux décrits ici ! Rien de tel que la lecture pour comprendre la littérature !