Légende de la leçon
Jaune : dates, chiffres.
Vert : définitions.
Introduction
Comment la IIIe République s’adapte-t-elle aux bouleversements du début du XXe siècle ?
I. Une république fragilisée
1) Le retour à la paix
Après l’armistice du 11 novembre 1918, le Parlement ratifie le traité de Versailles le 28 juin 1919. La France, dévastée par la guerre, se reconstruit.
En 1919 et 1920, les gouvernements modérés doivent faire face à une forte agitation sociale qui, à l’exemple de la révolution russe, se développe en France.
Mot-clé
La IIIe Internationale est une organisation regroupant tous les partis communistes. Elle est dirigée par le Parti communiste d’Union soviétique (PCUS).
En décembre 1920, au congrès de Tours, le parti socialiste ou SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) se scinde en deux partis : le parti communiste, qui adhère à la IIIe Internationale et qui adopte un programme révolutionnaire, et la SFIO, qui conserve un programme réformiste.
2) La France en crise (1929-1936)
En 1931, la France est touchée par la crise économique mondiale. Les exportations chutent, les faillites augmentent, mettant au chômage 300 000 personnes. Les revenus diminuent, l’inquiétude et la misère se développent.
Des scandales financiers touchent des parlementaires (affaire Stavisky), instrumentalisés par des ligues d’extrême droite qui manifestent le 6 février 1934.
Mot-clé
Le Front populaire regroupe le parti radical, la SFIO et le parti communiste. Ce dernier ne participe cependant pas au gouvernement.
La IIIe Internationale recommande l’union de la gauche pour faire barrage au fascisme. Le Front populaire résume son programme par le slogan « Pain, Paix, Liberté ». Il emporte 63 % des sièges à la Chambre des députés en mai 1936.
II. Le Front populaire (1936-1938)
1) Les réformes sociales du Front populaire
Le gouvernement du socialiste Léon Blum doit faire face à une grève générale. Les ouvriers occupent les usines, manifestant ainsi leur espoir de conquérir de nouveaux droits.
Blum organise des négociations entre patronat et syndicats. Les accords Matignon (7 juin 1936) prévoient l’extension des conventions collectives ainsi que des augmentations de salaires.
Ces mesures sont complétées par les lois sur la semaine de 40 heures de travail et les congés payés (deux semaines). Les salariés saluent ces avancées sociales avec enthousiasme.
2) Les difficultés du Front populaire
L’inflation monétaire et les augmentations de salaires se répercutent sur les prix : l’économie stagne, le chômage augmente.
Information
La guerre d’Espagne (1936‑1939) est une guerre civile opposant les partisans de la République et les nationalistes du général Franco.
L’extrême droite se déchaîne dans la presse antisémite contre certains membres du gouvernement. Le parti communiste reproche au Front populaire de ne pas intervenir dans la guerre d’Espagne aux côtés des républicains (1936).
L’unité du Front populaire se fissure : Blum perd le soutien des radicaux et des communistes. Il démissionne en juin 1937.
Les modérés reviennent au pouvoir. En septembre 1938, à la conférence de Munich, la France cède aux exigences d’Adolf Hitler sur les Sudètes .
Devant la montée du péril nazi, le réarmement de la France est accéléré.
Conclusion
Victorieuse en 1918, la France est fragile en 1939. Affaiblie par la crise économique, elle n’est pas prête militairement mais elle a réussi à maintenir un régime démocratique et a donné une place sans précédent au monde ouvrier.