📚 Objectif
Tu vas découvrir comment certaines figures de style transforment un texte simple en texte riche, vivant et expressif. En apprenant à reconnaître ces procédés, tu comprendras mieux ce que l’auteur veut te faire ressentir et penser, et tu pourras toi-même les utiliser dans tes rédactions pour créer des effets sur ton lecteur.
La comparaison : rapprocher deux réalités avec un outil
La comparaison rapproche deux éléments grâce à un mot-outil comme « comme », « tel », « semblable à », « pareil à ». On compare un élément réel (le comparé) à un autre qui sert d’image (le comparant).
Par exemple : « Ses yeux brillaient comme des étoiles ». On compare les yeux aux étoiles avec l’outil « comme ». L’effet est de rendre la beauté ou l’intensité du regard plus visible et poétique.
Dans un récit, la comparaison sert souvent à rendre une scène plus concrète. Si l’on écrit « La mer avançait telle une armée », on comprend immédiatement qu’elle est puissante et menaçante. Une simple action devient une image forte.
La comparaison peut exprimer une émotion. Dire « Il était rouge comme une tomate » insiste sur la honte ou la colère. Dire « Elle était légère comme une plume » suggère la joie ou la liberté.
🤔 Question pour toi : Dans « Il tremblait comme une feuille », quel effet produit la comparaison ?
✅ Réponse : Elle fait imaginer un tremblement très fort et fragile, ce qui renforce l’idée de peur.
À retenir
La comparaison rapproche deux réalités avec un outil.
Elle rend une image plus claire et plus vivante.
Elle sert souvent à exprimer une émotion.
La métaphore : une image plus directe et plus forte
La métaphore rapproche deux éléments, mais sans outil de comparaison. On ne dit pas « comme », on affirme directement que quelque chose est autre chose.
Dire « Cet homme est un lion » ne signifie pas qu’il est vraiment un animal. Cela suggère qu’il est courageux, fort, peut-être imposant.
La métaphore est plus frappante que la comparaison, car elle surprend le lecteur. Dans un texte, écrire « La ville était une fourmilière » montre une ville pleine de monde, en mouvement constant. Tu ne lis plus une simple description : tu vois une image.
Les métaphores peuvent créer une ambiance. « La nuit étendit son manteau » fait ressentir une atmosphère mystérieuse ou protectrice. L’auteur choisit une image qui oriente ton interprétation : rassurante, inquiétante, poétique.
🤔 Question pour toi : Pourquoi la phrase « La cour de récréation était un champ de bataille » est-elle plus forte que « La cour de récréation était bruyante » ?
✅ Réponse : Parce que la métaphore « champ de bataille » fait imaginer le désordre, le bruit et les conflits, pas seulement le bruit.
À retenir
La métaphore remplace la réalité par une image directe.
Elle est plus forte et plus surprenante que la comparaison.
Elle crée une ambiance et guide l’interprétation.
La personnification : donner une âme aux choses
La personnification donne des comportements ou des sentiments humains à des objets, des animaux, des éléments de la nature.
Par exemple : « Le vent hurlait dans la nuit » ou « Les arbres se penchaient pour écouter ». Le vent ne hurle pas vraiment, les arbres n’écoutent pas. Pourtant, ces images donnent l’impression que la nature a une présence et une volonté.
Dans un paysage, la personnification peut rendre la scène plus inquiétante ou plus douce. « La maison semblait nous regarder » crée un malaise, une impression de surveillance. Au contraire, « Le soleil caressait les toits » donne une sensation de chaleur et de bien-être.
Les auteurs utilisent souvent la personnification pour rapprocher le lecteur de ce qu’ils décrivent. Un objet devient presque un personnage. Tu t’y attaches, tu le crains, tu le comprends comme un être vivant.
🤔 Question pour toi : Quel effet produit la phrase « La ville s’endormait peu à peu » ?
✅ Réponse : Elle donne l’impression que la ville est un être vivant, ce qui rend la scène plus douce et poétique.
À retenir
La personnification donne des attitudes humaines à ce qui ne l’est pas.
Elle transforme un décor en personnage.
Elle crée une ambiance souvent poétique ou émotive.
L’hyperbole : exagérer pour frapper l’esprit
L’hyperbole est une exagération volontaire. L’auteur grossit la réalité pour choquer, faire rire, impressionner ou émouvoir.
Dire « Je t’ai appelé mille fois » ne signifie pas que la personne a vraiment appelé mille fois, mais qu’elle a insisté beaucoup. L’exagération fait sentir l’impatience ou la colère.
Dans un récit, l’hyperbole peut montrer l’intensité d’un sentiment. « Il mourait de honte » exagère, mais tu comprends qu’il est très gêné. « Cette file d’attente n’en finissait pas » te fait ressentir la lassitude du personnage.
L’hyperbole peut aussi créer un effet comique. Si un narrateur affirme « Ce sac pèse une tonne », tu sais qu’il exagère, mais tu imagines immédiatement un sac très lourd et tu peux sourire de sa réaction.
🤔 Question pour toi : Quel effet produit l’hyperbole dans « J’ai attendu une éternité » ?
✅ Réponse : Elle fait sentir une attente très longue et renforce le mécontentement ou l’ennui du personnage.
À retenir
L’hyperbole exagère volontairement la réalité.
Elle souligne la force d’un sentiment ou d’une situation.
Elle peut être dramatique ou comique.
La répétition et l’anaphore : insister sur une idée
La répétition consiste à reprendre plusieurs fois le même mot ou la même expression. Quand cette reprise se trouve au début de plusieurs phrases ou vers, on parle d’anaphore.
Par exemple : « Je me souviens du silence. Je me souviens de la lumière. Je me souviens de ta voix. » La reprise de « Je me souviens » insiste sur la mémoire et la nostalgie.
La répétition attire l’attention du lecteur sur une idée. Elle peut traduire l’obsession d’un personnage, son angoisse, sa colère, ou au contraire sa joie.
Dans un discours, l’anaphore donne aussi un rythme. Elle rend la parole plus forte et plus mémorable.
Même à l’écrit, tu entends presque la voix qui insiste. La répétition n’est pas une faute : c’est un choix qui donne de la force à un passage.
🤔 Question pour toi : Que ressent-on à la lecture de « Il marche encore, encore et encore » ?
✅ Réponse : On ressent la fatigue et la longueur de la marche grâce à la répétition.
À retenir
La répétition insiste sur une idée importante.
L’anaphore crée un rythme et renforce un message.
Elle fait entendre la voix du narrateur ou du personnage.
L’énumération : donner une impression d’abondance
L’énumération consiste à aligner plusieurs mots ou groupes de mots de même nature : une série d’objets, de qualités, de sensations.
Par exemple : « Il voyait des rues, des places, des boutiques, des fenêtres, des balcons, des lumières. » Cette suite donne l’impression d’une ville pleine, animée, presque tournante.
L’énumération peut créer une impression d’abondance, de richesse, de désordre ou parfois d’étouffement. Tout dépend du champ lexical utilisé.
Si l’auteur énumère des peurs (« cris, larmes, tremblements, sueurs froides »), tu ressens l’angoisse. S’il aligne des plaisirs (« rires, musiques, parfums, couleurs »), tu ressens la joie.
L’énumération permet aussi de donner du rythme à la phrase : ta lecture s’accélère, comme si tu suivais du regard ce que le personnage découvre.
🤔 Question pour toi : Quel effet produit l’énumération « des sacs, des cartons, des valises, des malles, des caisses » ?
✅ Réponse : Elle donne l’impression d’un énorme bazar, d’une grande quantité d’objets.
À retenir
L’énumération aligne plusieurs éléments de même nature.
Elle crée une impression d’abondance ou de surcharge.
Elle donne du rythme et renforce une ambiance.
L’antithèse : opposer deux idées
L’antithèse rapproche dans une même phrase deux mots ou expressions de sens opposé. Elle met en valeur un contraste.
Par exemple : « Il était plein de joie, elle était pleine de tristesse ». La phrase montre immédiatement l’opposition de leurs états d’âme.
Dans un portrait, l’antithèse peut montrer un personnage contradictoire ou partagé. « Il souriait, mais ses yeux restaient tristes » révèle une douleur intérieure cachée sous une apparence heureuse.
L’antithèse permet de rendre visibles les tensions d’une situation ou d’un sentiment.
Elle peut aussi servir à dénoncer une injustice. Si l’on écrit « Certains meurent de faim, d’autres meurent d’ennui », l’antithèse met en évidence un déséquilibre dans la société.
🤔 Question pour toi : Quel contraste apparaît dans la phrase « C’était le plus petit de taille, mais le plus grand par le courage » ?
✅ Réponse : On oppose sa petite taille à son grand courage, ce qui le rend admirable.
À retenir
L’antithèse met en scène une opposition.
Elle fait ressortir des contrastes importants.
Elle révèle des tensions ou des injustices.
La question rhétorique : faire réfléchir le lecteur
La question rhétorique est une question posée dans un texte, mais qui n’attend pas vraiment de réponse. Souvent, la réponse est évidente ou déjà connue.
Par exemple : « Qui pourrait accepter une telle injustice ? » L’auteur ne demande pas vraiment ton avis. Il veut te pousser à réfléchir et à réagir.
Cette figure est très utilisée dans les textes argumentatifs, les discours ou certaines lettres. Elle sert à renforcer une opinion. En te posant une question dont la réponse semble claire, l’auteur t’emmène presque sans que tu t’en rendes compte vers sa position.
La question rhétorique crée aussi un lien avec le lecteur. Tu as l’impression que l’auteur te parle directement. Tu deviens un interlocuteur et non plus un simple lecteur passif.
🤔 Question pour toi : Quel effet produit la question « Avons-nous vraiment le droit de fermer les yeux ? » dans un texte sur l’environnement ?
✅ Réponse : Elle pousse le lecteur à se sentir responsable et à réfléchir à ses actions.
À retenir
La question rhétorique ne demande pas de réponse réelle.
Elle sert à convaincre et à faire réagir.
Elle crée un lien direct avec le lecteur.
💪 Entraînons-nous !
🗺️ Repérer une figure : « Ses mains étaient glacées, son cœur était une pierre. » Quelles figures de style peux-tu identifier ?
✅ Réponse : Une métaphore (« son cœur était une pierre ») et une image qui renforce l’idée de froideur et d’insensibilité.
🎭 Comprendre un effet : « Il pleurait, encore, encore et encore. » Quel procédé et quel effet observes-tu ?
✅ Réponse : Une répétition qui montre la durée et l’intensité de la tristesse.
⚡ Analyser une exagération : « Ce sac pèse une tonne. » Quel procédé est utilisé ?
✅ Réponse : Une hyperbole qui exagère pour faire sentir que le sac est très lourd.
📚 Voir une ambiance : « La nuit avançait, silencieuse, lente, froide. » Quel procédé retrouves-tu ?
✅ Réponse : Une énumération d’adjectifs qui crée une ambiance pesante et inquiète.
Conclusion
Les figures de style sont des outils puissants qui permettent aux auteurs de créer des images, de traduire des émotions et d’orienter ton regard de lecteur. En apprenant à reconnaître la comparaison, la métaphore, la personnification, l’hyperbole, la répétition, l’énumération, l’antithèse et la question rhétorique, tu entres dans l’atelier de l’écrivain et tu deviens capable d’analyser plus finement les textes, au DNB comme dans toutes tes lectures.










