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I. Coefficient binomial
Définition de la factorielle n!
Définition : Soit n un entier naturel non nul. On appelle factorielle de n le nombre :
n!=1×2×⋯×n
Par convention, 0!=1.
Définition du coefficient binomial
Soient n et k deux entiers naturels tels que k≤n, alors :
∘ Formule du coefficient binomial : (kn)=k!(n−k)!n!.
∘Symétrie : (kn)=(n−kn).
∘ Valeurs particulières :
(0n)=1,
(1n)=n,
(2n)=2n(n−1).
∘ Relation de Pascal :
Pour tous entiers naturels n et k tels que 1≤k≤n−1, on a :
(kn)=(k−1n−1)+(kn−1).
Cette relation donne naissance au triangle de Pascal.
Démonstration combinatoire
Dans un arbre « succès-échec » à n niveaux, le nombre de chemins réalisant k succès est (kn).
Parmi ces chemins, on peut distinguer ceux qui commencent par :
Un échec : il faut donc ensuite k succès en n−1 épreuves. Leur nombre est (kn−1).
Un succès : il faut donc ensuite k−1 succès en n−1 épreuves. Leur nombre est (k−1n−1).
Donc : (kn)=(kn−1)+(k−1n−1).
Démonstration analytique :
Soient n et k deux entiers naturels tels que 1≤k≤n−1.
(k−1n−1)+(kn−1)=(k−1)!(n−k)!(n−1)!+k!(n−k−1)!(n−1)!=k!(n−k)!k(n−1)!+k!(n−k)!(n−k)(n−1)!=k!(n−k)!k(n−1)!+(n−k)(n−1)!=k!(n−k)!n(n−1)!=(kn)
II. Triangle de Pascal
On peut calculer les (kn) à l’aide du tableau ci-dessous, appelé triangle de Pascal.
Triangle de Pascal : (issu de Wikipedia)
Présenté également souvent ainsi :

À l'intersection de la ligne n et de la colonne k, on lit l'entier (nk).
On commence par écrire les « 1 » dans la 1ère colonne et sur la diagonale, puis on utilise la relation de Pascal, selon le schéma : (kn)=(kn−1)+(k−1n−1).
III. Formule du binôme de Newton
Propriété : Soient a et b deux nombres complexes. Pour tout entier naturel n, on a :
(a+b)n=k=0∑n(kn)akbn−k
Cette formule se démontre par récurrence.
Exemple d'application :
(a+b)3=k=0∑3(k3)akb3−k
(a+b)3=(03)a0b3−0+(13)a1b3−1+(23)a2b3−2+(33)a3b3−3=1⋅b3+3ab2+3a2b+1⋅a3=a3+3a2b+3ab2+b3
(a+b)3=b3+3ab2+3a2b+a3

IV. Exemple d'application
Calculer (1+i)4.
Solution :
Il est indispensable de bien connaître sans hésitations les premières puissances du complexe i.
i1=i ; i2=−1 ; i3=−i ; i4=1 ; et ainsi de suite.
Les coefficients de la ligne n=4 du triangle de Pascal sont : 1 ; 4 ; 6 ; 4 ; 1.
(1+i)4=1×10×i4+4×11×i3+6×12×i2+4×13×i1+1×14×i0=1×1×1+4×1×(−i)+6×1×(−1)+4×1×i+1×1×1=1−4i−6+4i+1=−4
Dans cet exemple, on aurait pu mener le calcul plus rapidement, ce qui ne sera pas toujours le cas, en remarquant que (1+i)2=2i.
On a alors : (1+i)4=((1+i)2)2=(2i)2=−4.
V. Pour aller plus loin : démonstration du binôme de Newton par récurrence
Énoncé :
∀n∈N,∀x,y∈R,(x+y)n=k=0∑n(kn)xkyn−k
Preuve :
Initialisation (n = 0) :
(x+y)0=1
k=0∑0(k0)xky0−k=(00)x0y0=1
Donc la formule est vraie pour n=0.
Hérédité : Supposons la formule vraie pour un entier n≥0, c'est-à-dire :
(x+y)n=k=0∑n(kn)xkyn−k
Montrons qu'elle est vraie au rang n+1 :
(x+y)n+1=(x+y)⋅(x+y)n
Par hypothèse de récurrence :
(x+y)n+1=(x+y)⋅k=0∑n(kn)xkyn−k
On développe :
=k=0∑n(kn)xk+1yn−k+;k=0∑n(kn)xkyn+1−k
Dans la première somme, on effectue le changement d'indice j=k+1 (donc j va de 1 à n+1) :
k=0∑n(kn)xk+1yn−k=j=1∑n+1(j−1n)xjyn+1−j
La deuxième somme reste :
k=0∑n(kn)xkyn+1−k
On combine les deux sommes. Les termes pour j=1 à n ont pour coefficient :
(j−1n)+(jn)
Par la formule de Pascal, (j−1n)+(jn)=(jn+1).
Le terme j=0 vient seulement de la deuxième somme (avec k=0) :
(0n)x0yn+1=(0n+1)x0yn+1
Le terme j=n+1 vient seulement de la première somme (avec k=n) :
(nn)xn+1y0=(n+1n+1)xn+1y0
Ainsi :
(x+y)n+1=j=0∑n+1(jn+1)xjyn+1−j
Ce qui est la formule au rang n+1.
Conclusion : La formule du binôme est vraie pour tout n∈N par récurrence.