Une société française transformée

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Cette période que les Français qualifièrent a posteriori de « Belle Époque » apparaissait alors comme synonyme de prospérité. Les Français étaient unis dans la célébration du progrès. Comment la société française s’est-elle transformée sous la IIIe République ?

I L’industrialisation et les progrès techniques

1 La Belle Époque : une période de croissance économique

À partir de 1895, l’économie connaît une période de croissance. Le France est la 4e puissance économique mondiale et Paris, la 2e place financière au monde.

La seconde révolution industrielle permet de nombreux progrès. L’électricité change la vie quotidienne. La France domine dans des secteurs pionniers comme l’automobile et le cinéma.

2 À la conquête des nouvelles techniques

Les Français s’enthousiasment pour la naissance de l’aviation : Louis Blériot traverse la Manche en 1909. Les progrès techniques se voient aussi à Paris : inauguration de la tour Eiffel (1889) et de la première ligne de métro (1900).

Le succès des expositions universelles (1889 et 1900) manifeste le rayonnement mondial de la France.

II Une population entre déclin et renouveau

1 La situation démographique de la France

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Selon le malthusianisme (de Robert Malthus, 1766-1864), l’augmentation trop rapide de la population, par rapport à celle des moyens de subsistance, rend nécessaire la limitation des naissances.

La France, amputée de l’Alsace et de la Lorraine, compte près de 40 millions d’habitants en 1914. Elle est loin derrière l’Allemagne (66 millions d’habitants).

Le pays est marqué par le malthusianisme. Son taux de natalité est le plus bas d’Europe. Certains s’inquiètent pour la puissance économique et militaire du pays et appellent à un réflexe nataliste.

2 L’immigration et la place des étrangers

L’immigration apparaît comme une solution face au déclin démographique. La loi de 1889 l’encourage en établissant le droit du sol. La France compte plus d’un million d’immigrés en 1914.

Originaires de Belgique, d’Italie ou d’Espagne, les étrangers se concentrent dans les régions industrielles, aux frontières et autour de Paris.

Cet afflux provoque des réflexes xénophobes, en particulier par les ouvriers, qui leur reprochent d’accepter de bas salaires.

III Les mobilités géographiques et sociales

1 L’exode rural

Les campagnes sont désenclavées par le développement des transports, le service militaire, l’école et la presse quotidienne. La ville fascine et encourage l’exode rural, notamment depuis la Bretagne et le Massif central. Des jeunes filles s’installent comme domestiques. Les ouvriers agricoles sont attirés par les salaires de l’usine.

2 L’affirmation de la bourgeoisie et l’essor des classes moyennes

Les valeurs de la bourgeoisie sont devenues les valeurs dominantes d’une société qui croit à la réussite par le travail, l’épargne et l’éducation.

Les familles de la grande bourgeoisie s’allient à celle de la noblesse. Cette haute société mène un train de vie somptueux, influence l’opinion publique et les responsables politiques.

La bourgeoisie est un modèle à atteindre pour les classes moyennes (fonctionnaires, employés et travailleurs indépendants) qui rêvent d’ascension sociale. Ces couches nouvelles, formées par l’école républicaine, sont l’assise du régime.