Quelles relations entre les organisations et leur écosystème ?

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A) Les interactions entre les organisations et leur écosystème

a) Un écosystème d’affaires

Les organisations s’intègrent dans leur environnement local et font partie d’un écosystème qui leur fournit certaines ressources nécessaires à leur fonctionnement : ressources humaines, financières et fiscales, infrastructures de transport et numériques, services publics, pépinières d’entreprises, supports techniques (centre technique industriel, laboratoire de recherche, etc.), organismes de formation, organismes consulaires.

À savoir

La notion « d’écosystème d’affaires » a été popularisée par l’économiste James F. Moore dans les années 1990. L’écosystème est alors défini comme « une communauté économique supportée par l’interaction entre des entreprises et des individus. Cette communauté va produire des biens et des services en apportant de la valeur aux clients, eux-mêmes au cœur de cet écosystème. »

Une organisation doit pouvoir saisir les opportunités que lui offre son ancrage territorial. Il s’agit par exemple de profiter de la présence d’une technopole, de développer l’activité au sein d’une pépinière d’entreprises ou encore d’obtenir des subventions ou une aide matérielle de la part de la collectivité d’accueil.

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L’association Castres-Mazamet Technopole

La communauté d’agglomération de Castres-Mazamet, les Laboratoires Pierre Fabre, la Chambre de commerce et d’industrie du Tarn et la Chambre des métiers et de l’artisanat du Tarn ont fait émerger il y a plus de 10 ans, l’association Castres-Mazamet Technopole afin de doter le territoire d’un outil spécifique de soutien à l’innovation. La Technopole développe son expertise autour de 3 missions :

  • l’animation et la mise en réseau des compétences scientifiques et industrielles ;
  • l’ingénierie de l’innovation et l’incubation ;
  • le marketing territorial et l’accueil d’entreprises innovantes.

b) La responsabilité des organisations

L’action des organisations produit simultanément de multiples effets sur son écosystème territorial, d’ordre économique, social, culturel ou encore en matière de développement d’infrastructures. La prise en compte de ces effets dans le processus de décision est l’une des dimensions de la responsabilité des organisations.

Exemple

En 2001, Bernard Arnault, président du groupe LVMH, confie à l’architecte Franck Gehry la conception d’un grand vaisseau de verre dédié à la culture, à Paris, dans le bois de Boulogne : la fondation Louis Vuitton. Cinq ans plus tard, une convention d’occupation de 55 ans est conclue avec la Ville de Paris, et permet d’engager les travaux de ce lieu d’exception pour l’art et la culture. L’édifice s’est inscrit dans le paysage culturel français et international. Il accueille chaque année plus d’un million de visiteurs venus de tous les horizons.

Les organisations peuvent ainsi façonner leur environnement local et participer activement à la vie économique, culturelle et sociale de leur commune, département ou région. Elles peuvent réaliser des actions de mécénat, participer à des aménagements locaux concertés (transports en commun…) et créer des emplois.

Exemple

Photonis est une société de haute technologie, avec 80 ans d’expérience dans la conception, la fabrication de composants électro-optiques et de capteurs de haute précision. Première entreprise du secteur privé de la Corrèze, Photonis France est implantée sur la commune de Brive-la-Gaillarde et emploie 450 collaborateurs.

B) Les stratégies d'implantation des firmes

Le bon choix d’implantation d’une entreprise peut rapidement s’avérer décisif pour l’activité de cette dernière. Une bonne implantation permet une meilleure interaction à la fois avec ses fournisseurs, ses clients mais aussi ses salariés.

Les décideurs de l’organisation recherchent d’abord un lieu d’implantation qui permet de minimiser les coûts (coûts d’installation, d’approvisionnement, de fabrication ou de distribution…).

À savoir

Une zone franche urbaine (ou ZHU) est un quartier de plus de 10 000 habitants, situé dans des zones dites « sensibles » ou « défavorisées ». Elles ont été définies à partir des critères suivants :

  • taux de chômage ;
  • proportion de personnes sorties du système scolaire sans diplôme ;
  • proportion de jeunes ;
  • potentiel fiscal par habitant.

Les entreprises implantées ou devant s’implanter dans ces quartiers, bénéficient d’un dispositif complet d’exonérations de charges fiscales et sociales durant cinq ans ; un compromis idéal pour l’implantation des entreprises en processus de création.

La localisation d’une entreprise reflète aussi son image. C’est une composante importante à prendre en compte, à la fois pour les salariés, mais aussi pour les différentes parties prenantes : prospects, clients, investisseurs, intervenants extérieurs…

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Le retour de l’industrie dans la région

L’année 2019 confirme le retour de l’industrie dans la région lyonnaise. « Nous avons choisi Lyon pour les connexions que nous pouvons établir avec ses acteurs industriels et avec ses compétences universitaires », détaille Julien Chambrillon, directeur du Data Science Lab de Konecranes à Lyon. Toujours en 2019, Safran a choisi la Métropole de Lyon pour implanter sa nouvelle usine. Un des atouts de l’offre lyonnaise, c’est la diversité et la complémentarité des territoires qu’elle propose. Si 61 % des projets prennent encore attache dans Lyon intra-muros, les autres territoires prennent de plus en plus leur place. « C’est l’illustration parfaite du savoir travailler ensemble. Un chef d’entreprise voit un bassin global et son écosystème, il ne s’attache pas à un seul bassin en particulier. Il y a des synergies à penser », commente Philippe Valentin, le président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Loire.

Plusieurs stratégies d’implantation sont donc envisageables en fonction des objectifs prioritaires de l’organisation :

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C) L'organisation au cœur de réseaux d'acteurs

Le développement du numérique permet aujourd’hui de rapprocher les organisations et d’appréhender différemment la notion d’écosystème, débordant la stricte dimension territoriale.

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La création de réseaux

Elle permet d’envisager une activité de recherche en dehors du processus d’innovation de l’entreprise via un écosystème d’innovation. Il y est fait appel lorsque les idées de produits souhaités par l’entreprise imposent des contraintes technologiques qu’elle ne peut résoudre elle-même. Lorsque c’est le cas (l’entreprise ne « sait pas faire » le produit qu’elle a imaginé correspondre aux besoins de ses clients), elle se rapproche de partenaires ou de prestataires qui ont plus de compétences ou de connaissances sur le sujet et qui, eux, « savent peut-être faire » (exemple : centres techniques). Si l’état de la technologie directement accessible ne permet pas de fabriquer ces produits imaginés par l’entreprise, alors il peut être envisagé de faire appel à des centres de recherche pour augmenter les connaissances dans le domaine et, peut-être, résoudre les problèmes techniques qui empêchaient l’entreprise de fabriquer les produits qu’elle avait imaginés.

Les organisations n’agissent pas seules et les relations de partenariat qu’elles tissent se traduisent par la création de réseaux d’acteurs (pôles de compétitivité, écosystèmes d’affaires, campus des métiers et des qualifications, etc.) qui structurent les territoires et améliorent leur attractivité.

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Les clusters

Les clusters sont des réseaux d’entreprises constitués majoritairement de PME et de TPE, fortement ancrés localement, souvent sur un même créneau de production et issus d’une même filière. Dans une économie mondialisée, les clusters permettent, en fédérant les énergies, de conquérir des marchés qui n’auraient pas été accessibles par des entreprises seules. Par raccourci, on désigne également par cluster la structure en charge du fonctionnement du réseau. En bref, le cluster regroupe : des PME en réseau, une activité dominante, un territoire de proximité, des coopérations, des liens avec le territoire.

Les pouvoirs publics locaux jouent un rôle déterminant dans la recherche de compétitivité des territoires (valorisation des ressources locales, plans d’accompagnement, ruches d’entreprises, etc.). Dans ce cadre, les inégalités d’accès au numérique ont des incidences sur la localisation des acteurs économiques.

À savoir

Un pôle de compétitivité rassemble sur un territoire bien identifié et une thématique donnée, des entreprises petites et grandes, des laboratoires de recherche et des établissements de formation. D’autres partenaires, dont les pouvoirs publics nationaux et locaux sont associés à cette dynamique. Il a vocation à soutenir l’innovation, favoriser le développement des projets collaboratifs de recherche et développement (R & D) particulièrement innovants. Il crée ainsi de la croissance et de l’emploi.