Méthodologie de la conclusion d’une dissertation

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Légende de la leçon

Rouge : sujet

Bleu : problématique

Violet : catégoriser la réponse

Vert : explications

Jaune : ouverture

Sujet

Le bonheur est-il inaccessible aux hommes ?

I. La conclusion importe tout autant que l’introduction

Attention

Ce n’est pas parce que la conclusion se situe en toute fin de copie que tu dois te dire que tout a déjà été fait et que ce n’est plus quelque chose d’essentiel.

Composer une bonne conclusion, en bonne et due forme, donne un excellent signal au correcteur, celui d’une copie bien menée, maîtrisée jusqu’au bout, dont le temps a été bien géré.

II. Les attentes formelles

1) Pas de longueurs

Attention

La conclusion ne doit pas être fleuve, son but est simplement de parachever la dissertation en répondant clairement à la question posée.

Il ne faut pas excéder 10-12 lignes selon la taille de l’écriture. Le temps pourrait d’ailleurs t’être compté au moment de la rédiger ou de la recopier : aussi, viser la concision te sera également profitable.

Le mieux est justement de la recopier, pour éviter de dévier ou d’écrire n’importe quoi si le temps presse. Auquel cas, nous te conseillons de la rédiger au brouillon juste après l’introduction, ce qui permet de rester dans la droite lignée de celle-ci sans s’éparpiller et de rester suffisamment global : ce que le développement, quant à lui, ne permet pas puisqu’on y détaille les choses.

2) Pas de répétitions

Attention

Ne surtout pas répéter ce qui a été vu dans chacun des trois grands temps, ce serait lourd et rébarbatif.

Il ne s’agit pas de ressasser ce qui a déjà été dit ou développé, mais de fournir une réponse pertinente et percutante à la question posée.

3) Pas de nouveauté

Attention

Ne surtout pas ajouter de nouvelles choses qui montreraient un oubli dans le développement.

La conclusion ne doit pas être le lieu de nouveaux exemples ou d’autres arguments ou, pire encore, de nouveaux philosophes que tu n’as pas évoqués avant. Ce serait contre-productif car cela viendrait à montrer au correcteur que tu as oublié telle ou telle chose dans le cœur de ta dissertation.

III. La conclusion, c’est le plus souvent en trois temps que ça se passe !

De la même manière que pour l’introduction, la conclusion est vissée à des attentes méthodologiques fortes. Respecter un nombre de moments est donc essentiel pour répondre aux attentes, toujours de la manière la plus fluide possible, avec des mots ou expressions de liaison.

1) Rappel du sujet ou de la problématique

Quand tu clôtures une dissertation, le but est certes d’aller au point final mais avant tout de mettre les points sur les « i » en donnant une réponse ferme à la question posée. Il va donc s’agir, en première phrase de conclusion, de préciser que tu conclus, mais aussi de rappeler la question posée, en choisissant soit de reprendre mot à mot celle du sujet, soit celle de sa problématique. Inutile de répéter les deux, ce serait trop lourd.

Exemple :

 Pour conclure / Pour clôturer, à la question de savoir si le bonheur est inaccessible aux hommes, [...]

2) Catégorisation de la réponse

Dans un second temps, il est question de catégoriser ta réponse : est-elle négative (si tu réponds « non »), positive (si tu réponds « oui »), nuancée (si tu es mitigé) ?

La seule réponse qui n’est pas envisageable est la réponse relativiste, « ça dépend ». Il faut prendre parti et donner ta réponse juste après avoir rappelé la question du sujet ou de la problématique.

Exemple :

 Pour conclure / Pour clôturer, à la question de savoir si le bonheur est inaccessible aux hommes, ma réponse est négative.

3) Explicitation concise de la réponse

Il s’agit ici d’expliquer pourquoi ta réponse est celle qu’elle est, en faisant un bilan efficace du développement mais sans répéter mot à mot le développement.

Exemple :

 En effet, si l’on considère que le bonheur ne peut être étranger à l’état d’esprit de tout un chacun, il apparaît évident que notre disposition à être heureux et la force de la volonté qui l’accompagne peuvent le consacrer comme réalité. Un tel point de vue permet d’éviter une vision angélique ou utopique qui tendrait à faire croire que rien de mal ou de fâcheux ne peut arriver dans nos existences, et ainsi d’assurer, par-delà les circonstances que le bonheur est peut-être là, non pas pour qui l’attend, mais pour qui le veut vraiment.

4) Potentielle ouverture

L’ouverture est possible mais non obligatoire. Il est tout à fait envisageable que le sujet ouvre sur une autre question.

Trop souvent les ouvertures en fin de dissertation sont si maladroites que la question posée correspond à un argument oublié par l’élève durant sa copie, et là, ça le dessert.

Attention

Il faut oublier l’ouverture si tu n’es pas absolument sûr de toi.

Par exemple, pour le sujet « le bonheur est-il inaccessible aux hommes », se demander en ouverture si le bonheur est un idéal n’irait absolument pas, étant donné que pour répondre correctement à la question du sujet on doit avoir envisagé le bonheur comme idéal... Par contre, se demander si le bonheur ne serait pas, très et/ou plus accessible aux animaux (c’est l’idée de certains philosophes), si tant est que nous n’en avons pas parlé dans la copie, fonderait une bonne ouverture.

IV. Exemple d’une conclusion de dissertation intégralement rédigée

Rappel

Il est important que toutes les attentes soient présentes et qu’elles soient parfaitement reliées entre elles (par des formules de liaison que tu trouveras ci-dessous soulignées).

Voici une conclusion pour le sujet type traité ici, intégralement présentée, ci-dessous :

[rappel du sujet et réponse à catégoriser] Pour conclure / Pour clôturer, à la question de savoir si le bonheur est inaccessible aux hommes, ma réponse est négative. [explicitation de la réponse] En effet, si l’on considère que le bonheur ne peut être étranger à l’état d’esprit de tout un chacun, il apparaît évident que notre disposition à être heureux et la force de la volonté qui l’accompagne peuvent le consacrer comme réalité. Un tel point de vue permet d’assurer l’idée que le bonheur est pour tout le monde, puisqu’il serait, par-delà les circonstances, non pas pour qui l’attend, mais pour qui le veut vraiment.

[potentielle ouverture] Nul doute que si nous étions des animaux, la question se poserait moins : si la conscience fait la force de l’homme, n’est-elle pas aussi ce qui fait sa grande faiblesse, car en pensant trop, l’humain trop vite se perd et se désespère ?