Les xénobiotiques, un facteur de perturbation du milieu intérieur

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Qu’est-ce qu’un xénobiotique ?

A) Définition

Un xénobiotique est une substance exogène, c’est-à-dire étrangère à l’organisme, et qui y est introduite.

Il peut s’agir de molécules bénéfiques introduites volontairement comme des médicaments mais également de molécules introduites accidentellement et potentiellement néfastes pour l’équilibre du milieu intérieur.

Les perturbateurs endocriniens sont un exemple de xénobiotique capable de modifier l’équilibre hormonal d’un individu.

B) Devenir du xénobiotique dans l’organisme

Un xénobiotique, lors de son incorporation dans l’organisme, passe par 4 étapes successives : absorption, distribution, métabolisme puis stockage ou élimination.

L’absorption de la substance exogène peut se faire par voies cutanée, digestive ou respiratoire.

Une fois le xénobiotique absorbé, il est distribué au sein de l’organisme et se répartit dans divers organes (le foie et les reins en particulier).

Au sein des organes, la substance introduite peut être métabolisée, c’est-à-dire subir une biotransformation pouvant avoir des conséquences sur l’organe concerné.

S’il n’est pas stocké dans les tissus (tissus adipeux en particulier), le xénobiotique est éliminé par les urines, les fèces ou l’air expiré.

Un exemple de xénobiotique, les perturbateurs endocriniens

A) Définition et mode d’action

Les perturbateurs endocriniens sont des substances susceptibles d’altérer le système hormonal et de nuire à la santé. Ces effets néfastes peuvent s’observer après exposition même à faible dose, tant sur l’organisme exposé que sur ses descendants.

Le mode d’action d’une hormone, illustré page suivante, est le suivant : l’hormone, fabriquée par une cellule endocrine, est produite à la suite d’un stimulus, transportée par la circulation sanguine jusqu’à sa cellule cible et agit par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques. La fixation au récepteur provoque une modification du métabolisme de la cellule cible.

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Mode de fonctionnement d’une hormone

Les perturbateurs endocriniens peuvent agir de diverses manières :

en se plaçant sur les récepteurs spécifiques de l’hormone et en agissant à sa place de manière soit similaire, soit antagoniste ;

en altérant l’hormone elle-même ou son récepteur ;

en perturbant la synthèse de l’hormone par les cellules endocrines ;

en empêchant, malgré l’interaction entre l’hormone et son récepteur, la modification du métabolisme de la cellule cible.

Plusieurs perturbateurs endocriniens peuvent interagir, ce qui augmente parfois l’effet néfaste de ces substances (effet cocktail).

B) Quelques exemples de perturbateurs endocriniens

De très nombreuses substances sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens. C’est le cas par exemple du bisphénol A (BPA) et du DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle), qui entrent dans la composition de nombreux produits de consommation courante (emballages alimentaires plastiques, équipements domestiques et automobiles, jouets et articles de puériculture, équipements médicaux). L’air des logements, bureaux, écoles et voitures est également une source d’exposition au BPA et au DEHP, car ces substances peuvent être émises par les équipements et le mobilier.

Le BPA peut aussi être présent dans les produits de consommation en polycarbonate (revêtements intérieurs de boîtes de conserve, canettes) et les papiers (tickets de caisse). L’exposition prénatale au BPA et au DEHP est susceptible d’altérer le développement du fœtus et d’entraîner des effets précoces pouvant avoir des conséquences pathologiques à l’âge adulte.

Remarque

À ce jour, la seule substance considérée avec certitude comme un perturbateur endocrinien est le diethylstilbestrol (DES) à l’origine de troubles de la reproduction et de cancers.