Les progrès de la connaissance du monde

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Au Moyen Âge, les textes bibliques influencent la connaissance du monde. Les mappemondes en TO – où le T figurant la croix du Christ s’inscrit à l’intérieur d’un O qui représente la Terre – en sont le symbole. Grâce aux découvertes des XVe et XVIe siècles, la connaissance du monde progresse.

I Les progrès de la cartographie

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Les portulans sont des livres d’instructions nautiques qui représentent l’espace maritime.

Les premiers portulans apparaissent au XIIIe siècle pour décrire les trajets en mer Méditerranée. Ces textes sont accompagnés de cartes, sans système de projection. Seules des lignes délimitant des espaces de 11,25° (ou rhumbs) y sont dessinées. Ce sont des représentations partielles de la Terre.

Au début du XVIe siècle, le roi du Portugal Manuel Ier interdit à l’Armazem da Guiné Mina e India, l’administration royale chargée de la production des cartes marines, de représenter la côte africaine au-delà de São Tomé-et-Principe (îles en face de l’actuel Gabon). Seul un chef cartographe assermenté met à jour le padron real, la carte-modèle, reproduite puis distribuée aux capitaines qui travaillent pour le roi.

En Espagne, la Casa de Contratacion, organisme privé en charge des relations commerciales avec le « Nouveau Monde », pratique la même politique de secret.

II Le travail des humanistes

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Une mappemonde est une carte représentant toutes les parties du globe terrestre divisé en deux hémisphères.

Au début du XVe siècle, la Géographie du savant grec Ptolémée (v. 100-v. 170) est traduite en latin. Son quadrillage du monde, selon un système de coordonnées et de lignes mathématiques (parallèles et méridiens), permet la création de mappemondes.

De nombreux récits relatant l’existence d’un nouveau monde parviennent aux Européens, tel le Mundus Novus (1503-1504) écrit par Amerigo Vespucci, un marchand florentin de haute culture qui fréquente les savants entourant les Médicis et participe vers 1500 à deux voyages d’exploration.

En 1507, Martin Waldseemüller et ses compagnons de l’académie de savants de Saint-Dié actualisent la Cosmographie de Ptolémée à partir du Mundus Novus de Vespucci. Pour la première fois, ils représentent le « nouveau » continent distinct de l’Asie et le nomment « America », en hommage à l’explorateur italien.

III Une nouvelle perception du monde

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Un planisphère est une carte représentant à plat la totalité de la Terre.

Du travail conjugué des explorateurs et des humanistes naissent de nouveaux types de cartes, les planisphères. Magellan entreprend en 1519 la première circumnavigation du monde. En 1569, Gerard De Kremer, mathématicien et cartographe flamand plus connu en français sous le nom de Gérard Mercator, réalise le premier planisphère avec des latitudes croissantes en fonction des pôles.

Dans son ouvrage Navigationi e viaggi (1550-1559), le géographe italien G. B. Ramusio ne se contente pas de décrire les nouveaux peuples et leur environnement. Il les classe et conclut à l’existence d’aires homogènes d’occupation humaine définies par Dieu. Il essaie de concilier religion et connaissance du monde.

Louis Le Roy, professeur de grec au Collège de France et traducteur de Platon et d’Aristote, affirme dans son ouvrage De la vicissitude des choses de l’univers (1575) que l’écoumène (ou œkoumène), c’est-à-dire le monde habité, correspond à l’espace terrestre.