Introduction
Entre le XVe et le XVIe siècle, l’Europe connaît une transformation culturelle et intellectuelle majeure que les historiens appellent Renaissance. Cette période marque la transition entre le Moyen Âge et les Temps modernes. Née dans les cités italiennes comme Florence, Rome ou Venise, elle s’appuie sur l’admiration pour l’Antiquité, le développement de l’humanisme, le progrès des arts et des sciences, et l’essor de l’imprimerie, inventée par Gutenberg vers 1450 à Mayence.
L’idée des caractères mobiles, inspirée d’expériences venues d’Asie, est adaptée au contexte européen avec des caractères métalliques réutilisables et une presse à vis. Venise, grâce à l’éditeur Alde Manuce, devient l’un des plus grands centres d’imprimerie et de diffusion du savoir. La Renaissance bouleverse aussi la religion, avec la Réforme protestante et la Contre-Réforme catholique, et entraîne de fortes tensions politiques et sociales.
L’humanisme : un nouveau regard sur l’homme
L’humanisme est un mouvement intellectuel né en Italie au XIVᵉ siècle, avec des figures comme Pétrarque, qui exhorte à relire et commenter les textes antiques. Il repose sur la pratique de la philologie, c’est-à-dire l’étude critique des textes anciens pour en retrouver le sens authentique. Les humanistes valorisent l’éducation, la raison et l’observation du monde, tout en cherchant à concilier foi et savoir.
Au XVIe siècle, Érasme de Rotterdam (1466-1536) incarne cet humanisme chrétien. Dans son Éloge de la folie (1509), il critique les abus de l’Église, mais reste attaché à son unité : il ne veut pas rompre avec Rome, contrairement aux réformateurs protestants. Grâce aux réseaux d’imprimeurs et à sa correspondance avec d’autres humanistes, comme Thomas More, ses idées circulent dans toute l’Europe.
À retenir
L’humanisme valorise l’étude des textes anciens, la raison et l’éducation. De Pétrarque à Érasme, il se diffuse grâce à l’imprimerie et aux réseaux de correspondance savants.
L’essor des arts : architecture, peinture et mécénat
Les artistes de la Renaissance renouent avec l’Antiquité et révolutionnent l’art en introduisant la perspective, qui permet de représenter la profondeur. Ils cherchent à rendre la beauté du corps humain et la nature avec réalisme.
À Florence, Brunelleschi construit la coupole de Santa Maria del Fiore, chef-d’œuvre architectural. Dans la peinture, Botticelli (La Naissance de Vénus) et Raphaël (L’École d’Athènes) incarnent l’idéal de beauté et d’harmonie. À Rome, Michel-Ange réalise la fresque monumentale de la Chapelle Sixtine, notamment la Création d’Adam.
Le mouvement gagne toute l’Europe : en Allemagne, Albrecht Dürer allie gravure et art humaniste ; en France, François Ier invite Léonard de Vinci et fait bâtir les châteaux de la Loire. Ces créations sont rendues possibles par le mécénat, c’est-à-dire le soutien financier de princes, papes et grandes familles comme les Médicis.
À retenir
L’art de la Renaissance s’inspire de l’Antiquité, valorise le réalisme et la perspective, et se diffuse dans toute l’Europe grâce au mécénat des élites.
Sciences, découvertes et ouverture au monde
La Renaissance est aussi une époque de découvertes scientifiques et géographiques. En 1543, Copernic publie le De revolutionibus orbium coelestium, affirmant que la Terre tourne autour du Soleil. André Vésale renouvelle la médecine par ses dissections du corps humain. À la fin du XVIᵉ siècle, Galilée observe le ciel à l’aide de la lunette astronomique et confirme les thèses coperniciennes.
Les grandes découvertes élargissent la vision du monde : Christophe Colomb atteint l’Amérique en 1492, Vasco de Gama relie l’Europe et l’Inde par mer en 1498, Magellan réalise le premier tour du monde en 1519-1522. Ces voyages nourrissent la cartographie. Amerigo Vespucci décrit le Nouveau Monde comme un continent distinct, qui prend son nom d’« America ». En 1569, Mercator invente une nouvelle projection cartographique, essentielle pour les navigateurs.
À retenir
Les sciences progressent avec Copernic, Vésale et Galilée, tandis que les grandes découvertes et les innovations cartographiques de Vespucci et Mercator renouvellent la vision du monde.
Réformes religieuses et bouleversements politiques
La Renaissance est aussi un temps de fractures religieuses. En 1517, Martin Luther déclenche la Réforme protestante en affichant ses 95 thèses contre la vente des indulgences. Ses idées se diffusent rapidement grâce à l’imprimerie. Jean Calvin à Genève insiste sur la prédestination et organise une Église réformée stricte. En Angleterre, Henri VIII rompt avec Rome et fonde l’Église anglicane.
Ces réformes divisent profondément la chrétienté et entraînent des conflits : les guerres de religion éclatent dans le Saint-Empire et en France, marquées par des violences comme le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572. En réponse, l’Église catholique lance la Contre-Réforme avec le concile de Trente (1545-1563) et l’action des jésuites, qui réaffirment la doctrine et développent l’enseignement.
À retenir
La Réforme protestante fragmente la chrétienté en donnant naissance aux Églises luthérienne, calviniste et anglicane. La Contre-Réforme catholique tente de réaffirmer l’autorité de Rome et entraîne de violents conflits religieux.
Conclusion
La Renaissance, entre le XVe et le XVIe siècle, est une période de transition entre Moyen Âge et Temps modernes. Née dans les villes italiennes, elle se diffuse dans toute l’Europe grâce aux réseaux intellectuels et à l’imprimerie. Elle se caractérise par l’humanisme, qui valorise l’homme et la critique des textes anciens, par un art renouvelé, soutenu par le mécénat, et par des progrès scientifiques et géographiques qui élargissent la vision du monde.
Mais elle est aussi une époque de bouleversements religieux : la Réforme et la Contre-Réforme divisent l’Europe et provoquent des guerres sanglantes. La Renaissance inaugure ainsi une nouvelle manière de penser et de représenter le monde, où l’homme et la raison occupent une place centrale.
