Introduction
Au cours de leur existence, les individus sont exposés à des événements qui menacent leur santé, leurs revenus ou leur autonomie. On parle de risques sociaux pour désigner ces situations qui, lorsqu’elles surviennent, entraînent une perte de ressources ou une augmentation des dépenses.
Le programme de SES en Première insiste sur quatre risques majeurs : la maladie, l’accident, la perte d’emploi et la vieillesse. Ces risques peuvent conduire à la précarité ou à la pauvreté, qui ne sont pas des risques en soi mais des conséquences possibles. C’est précisément pour faire face à ces aléas que les sociétés ont construit des systèmes de protection sociale.
Les principaux risques sociaux : santé, emploi et vieillesse
Les risques liés à la santé sont parmi les plus évidents. Une maladie grave ou un accident de la route peut empêcher de travailler et nécessiter des soins coûteux. En 2021, on a recensé en France environ 740 000 accidents du travail (Assurance maladie). Ces aléas frappent toutes les catégories sociales, mais leurs effets sont plus lourds pour les personnes aux revenus modestes, qui disposent de moins de marges financières.
Le chômage est un autre risque central. Il se traduit par la perte du salaire, principale source de revenu pour la plupart des ménages. En 2023, le taux de chômage atteignait 7,2 % en France, mais il concernait près de 18 % des 15-24 ans (Insee). Là encore, les inégalités sont fortes : les jeunes, les moins diplômés et les travailleurs précaires sont les plus exposés.
La vieillesse constitue un risque particulier : elle est certaine mais entraîne une perte de revenus d’activité. Les systèmes de retraite ont été conçus pour garantir un revenu de remplacement, mais leur financement est fragilisé par l’allongement de l’espérance de vie : en 2023, environ 21 % de la population française a plus de 65 ans (Insee). La vieillesse peut aussi s’accompagner d’un risque de dépendance, nécessitant une prise en charge par la famille ou par des dispositifs collectifs.
Ces différents risques, parce qu’ils menacent directement les moyens d’existence, justifient la mise en place de mécanismes collectifs capables de les compenser.
À retenir
Les risques sociaux majeurs sont la maladie, l’accident, le chômage et la vieillesse. Ils affectent différemment les individus selon leur âge, leur diplôme, leur métier ou leur revenu, et peuvent conduire à la précarité ou à la pauvreté.
La protection sociale : une réponse collective aux risques
Pour limiter les conséquences de ces risques, les sociétés modernes ont développé des systèmes de protection sociale. Leur logique repose sur le partage collectif des aléas : chacun contribue, par ses cotisations ou ses impôts, et peut recevoir une aide lorsqu’il est touché. C’est le principe de la mutualisation du risque et de la solidarité collective. Trois logiques complémentaires se combinent.
Face aux risques de maladie, d’accident ou de vieillesse, les sociétés ont mis en place les assurances sociales. Elles fonctionnent sur le principe contributif : les individus cotisent lorsqu’ils travaillent, et ces cotisations financent ensuite les prestations versées à ceux qui en ont besoin. Mais elles reposent aussi sur une solidarité intergénérationnelle (les actifs financent les pensions des retraités) et une solidarité interprofessionnelle (les cotisations des professions en bonne santé financent aussi les soins des professions plus exposées). C’est le cas de l’assurance maladie, de l’assurance chômage ou des retraites.
Lorsque le risque conduit à une pauvreté durable et que les personnes n’ont pas suffisamment cotisé, intervient la logique de l’assistance. Elle est financée par l’impôt et vise à garantir un minimum vital. Le Revenu de solidarité active (RSA) en est un exemple. Ici, c’est l’idée de solidarité nationale qui prime : nul ne doit être laissé sans ressources, même s’il n’a pas contribué auparavant.
Enfin, certains droits sont reconnus à tous indépendamment de la situation individuelle. C’est la logique universelle, qui s’applique notamment aux allocations familiales, versées sans condition de revenu, ou aux campagnes de vaccination accessibles à tous. Ce type de protection traduit une vision égalitaire : certains risques ou besoins concernent tout le monde, et la société choisit d’y répondre collectivement.
Ainsi, chaque type de risque justifie une logique spécifique : l’assurance protège ceux qui ont cotisé, l’assistance soutient les plus fragiles, et l’universalité garantit des droits égaux à tous.
À retenir
La protection sociale repose sur trois logiques : l’assurance sociale (cotiser pour être couvert), l’assistance (aide financée par l’impôt pour les plus démunis) et l’universalité (droits ouverts à tous). Elles incarnent la solidarité intergénérationnelle, interprofessionnelle et nationale.
Conclusion
Les risques sociaux – maladie, accident, chômage, vieillesse – menacent la sécurité économique des individus et peuvent conduire à la pauvreté. Leur répartition inégale selon l’âge, le diplôme, le genre ou la profession souligne la nécessité d’un système collectif. La protection sociale, en combinant assurance, assistance et universalité, traduit la volonté de partager ces risques et d’assurer une cohésion minimale. Elle constitue une réponse à la fragilité des parcours individuels et à la construction d’une solidarité durable entre les générations et les groupes sociaux.
