Légende de la leçon
Vert : définitions
I. Éthique et management
L’éthique au sein des organisations
Dans son sens général, l’éthique est une réflexion sur la conduite responsable de sa vie au regard des règles morales. Appliquée au management, l’éthique invite à promouvoir des règles, des pratiques, des normes en vue de la satisfaction de l’intérêt général et des différentes parties prenantes.
Pour une entreprise par exemple, il s’agit de concilier sa finalité de recherche de profit et son impératif d’efficacité avec le respect de ses salariés, fournisseurs ou autres partenaires. Il s’agit également d’avoir un impact positif sur son environnement : lutte contre la pollution, respect de la concurrence, etc.
Ce respect de soi et des autres suppose avant tout un strict respect des règles morales universelles (prohibition du vol, de la violence, du mensonge…) et de la légalité. Mais l’éthique des affaires va bien au-delà car elle vise à promouvoir des valeurs positives comme la tolérance, la loyauté, le partage ou la transparence des pratiques.
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L’entreprise Artelia
Artelia est un groupe indépendant qui exerce dans le monde une large gamme de métiers (management de projet, ingénierie, conseils et audits, ensemblier). Artelia promeut des valeurs fortes et engage ses collaborateurs à les partager, de manière à ce qu’Artelia soit :
- un groupe durable qui met l’accent sur la maîtrise de ses risques et privilégie une gestion rigoureuse pour garantir une relation durable avec ses clients et ses collaborateurs, et qui intègre les dimensions du développement durable dans ses missions ;
- un groupe proche qui veille à la satisfaction de ses clients par une relation privilégiée d’écoute et de conseil adaptée à leurs besoins et leurs attentes ;
- un groupe humain qui veille à la sécurité et la sûreté des personnes, qui s’engage dans le développement de l’employabilité de ses collaborateurs, qui favorise une relation franche et positive entre les personnes et un travail en équipe efficace, enfin qui prend pleinement ses responsabilités en matière sociale et sociétale […]
Le questionnement généralisé sur l’éthique dans les organisations trouve son origine dans la dénonciation et la médiatisation de certaines pratiques de corruption, de fraude fiscale, de destruction de l’écosystème ou du travail des enfants, à partir des années 1980. Ce questionnement a notamment permis de mettre en lumière la finalité sociale des entreprises, l’impératif de transparence et d’intégrité des administrations publiques ou encore l’importance du rôle sociétal des organisations à but non lucratif (aide humanitaire, médicale, banque alimentaire…).
L’éthique des affaires repose ainsi sur quelques principes fondamentaux :
II. Éthique et déontologie
On confond parfois éthique et déontologie. La déontologie s’applique au monde professionnel en établissant une série de règles et de devoirs auxquels sont obligatoirement soumis les membres d’une même activité professionnelle ou d’un corps de métier. Ainsi, à la différence de l’éthique professionnelle, qui définit ce qu’un individu particulier estime comme moralement correct dans sa profession, la déontologie professionnelle est un code de conduite qui s’applique à tous les membres d’une même profession.
Exemple
Quelques règles déontologiques
• Le secret médical dans les professions de la santé et l’interdiction de dévoiler des informations sur leurs patients.
• Le secret professionnel pour les avocats et l’interdiction de dévoiler des informations sur leurs clients.
• L’interdiction pour un policier de profiter de sa fonction afin d’obtenir des avantages en sa faveur.
III. La mise en œuvre de comportements éthiques dans les organisations
1) Des comportements parfois contraires aux règles éthiques
De nos jours, la plupart des entreprises affichent des préoccupations éthiques, mais les actions sont parfois en décalage avec les principes revendiqués. Ainsi, plusieurs pratiques contraires aux règles éthiques ont été observées, principalement dans des grandes organisations :
- la pratique d’un lobbying agressif constitue l’une d’entre elles. Le lobbying est un ensemble d’actions d’influence menées par un groupe de pression pour défendre ses intérêts face à des institutions ou individus pouvant prendre des décisions qui pourraient l’affecter. Les actions de lobbying sont surtout menées à destination des décideurs politiques et particulièrement auprès des institutions européennes à Bruxelles. Mais parfois, elles peuvent viser des autorités locales ou des établissements publics ;
Exemple
Alors que l’Europe travaille à se donner des objectifs climatiques ambitieux pour 2030 et 2050, l’influence des industries dites « fossiles » sur les décideurs bruxellois s’intensifie. Plusieurs associations de défense de l’environnement pointent du doigt des pratiques « sournoises » de lobbying : rendez-vous privés, « pantouflage », sponsoring et collaborations avec les institutions de l’Union européenne… les moyens d’influence sont nombreux.
- le green washing, ou en français, l’écoblanchiment, consiste pour une entreprise à orienter ses actions marketing et sa communication vers un positionnement écologique. Cette entreprise se présente comme écoresponsable alors qu’elle pollue excessivement la nature et l’environnement. Un produit peut aussi être abusivement vanté comme « écologique » ou « protégeant l’environnement ». Fort heureusement, de plus en plus d’entreprises intègrent dans leurs pratiques de véritables préoccupations écologiques.
Dans le même ordre d’idées, le social washing consiste à masquer de mauvaises pratiques internes managériales et des conditions de travail pénibles, par des services aux salariés sur lesquels l’entreprise s’appuie pour développer une politique de communication valorisante.
2) Un contrôle plus rigoureux des pratiques
De nombreuses règles juridiques ont pour but d’éliminer certaines pratiques contraires à l’éthique. Il s’agit de protéger la vie privée de salariés, de lutter contre les discriminations sexistes, raciales ou sociales, et de prendre en compte les situations de handicap.
L’éthique incite également les organisations publiques ou privées à diffuser une image transparente de leur activité, notamment par une information financière fiable. L’évolution des normes comptables permet de mieux encadrer cette communication financière et de garantir une meilleure transparence des informations destinées aux investisseurs, aux marchés financiers et aux autorités de contrôle.
IV. Une organisation peut-elle intégrer des préoccupations civiques ?
Le concept de civisme fait référence aux qualités d’un bon citoyen, zélé et montrant un réel dévouement pour le bien commun et l’intérêt public.
Exemples
Pendant la crise sanitaire de mars 2020, le groupe de luxe LVMH a fabriqué « en grande quantité » du gel hydroalcoolique sur trois de ses sites de production français dédiés normalement à ses parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain et Givenchy), pour l’offrir aux hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
Dans le même temps, Thomas Huriez, fondateur de la marque « 1083 », a modifié sa ligne de production de jeans pour fabriquer des masques et aider les professionnels de santé à se protéger.
Une organisation doit concilier des préoccupations civiques avec ses propres objectifs :
Pour mieux s’ancrer dans sont environnement local, soigner son image et concrétiser ses préoccupations sociétales, une entreprise peut avoir recours au mécénat, au sponsoring ou à des partenariats avec certaines associations culturelles ou caritatives. Les salariés peuvent utilement être associés à la réflexion et à la mise en œuvre des « bonnes pratiques » au sein de l’organisation.
Exemple
Sous-traitant d’Airbus, Team Plastique habille les sièges des pilotes. La société a créé des groupes où les salariés réfléchissent à la manière de mieux travailler ensemble. Un groupe de réflexion et d’action de huit salariés travaille sur l’innovation (clients, matières, nouvelles technologies…). Pendant deux jours, l’entreprise a réuni tous ses salariés. L’objectif était de faire émerger ce qui constituait les fondements de l’entreprise et de réfléchir à la manière dont chacun voyait son avenir.
À savoir
Le mécénat d’entreprise se définit comme un soutien financier ou matériel, sans contrepartie directe, apporté par une entreprise au profit d’une cause d’intérêt général. Il peut concerner des domaines divers tels que l’éducation, la recherche, l’humanitaire, la culture, l’art, la protection de l’environnement… Le sponsoring se différencie du mécénat : le sponsoring est une action publicitaire tandis que le mécénat correspond à une préoccupation civique.