Les inégalités socio-économiques en France

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Les inégalités en France sont très vivement ressenties, alors qu’elles ont moins augmenté qu’ailleurs. Elles se manifestent par des phénomènes croissants de pauvreté et d’exclusion.

I Inégalités et pauvreté en France

1 Des inégalités globalement croissantes

Repère
Mot clé

Le seuil de pauvreté (norme UE) est fixé à 60 % du revenu médian, soit 1 026 €/mois. D'après l'INSEE, « la France privilégie également ce seuil, mais publie des taux de pauvreté selon d’autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %) ».

Entre 2006 et 2016, le nombre de pauvres au seuil de 50 % est passé de 4,4 à 5 millions et le taux de pauvreté de 7,3 % à 8 % de la population (14 % norme UE).

La crise de 2008 a fait progresser le phénomène, mais les années récentes ont permis une amélioration sensible.

2 Être pauvre en France

Les pauvres sont souvent des jeunes, en situation de précarité familiale, peu diplômés et habitant dans les grandes villes et banlieues. Les actifs ne sont pas à l’abri, avec plus d’un million de travailleurs pauvres (moins de 800 €/mois).

La pauvreté s’accompagne de phénomènes de marginalisation sociospatiale : vie dans la rue (SDF) ou dans des squats, voire dans de véritables bidonvilles.

3 Le traitement de la pauvreté

Néanmoins, la pauvreté fait l’objet d’un traitement social massif. Impôts et cotisations sociales redistribuent 29 % du PIB.

Sans cela, le taux de pauvreté doublerait presque ! Au final, on constate surtout une augmentation du nombre de personnes qui décrochent du niveau de vie des classes moyennes.

II Des inégalités à de multiples échelles spatiales

1 Des inégalités multiscalaires

Les inégalités les plus marquées sont à grande échelle (ville, quartier). En effet, à l’échelle des régions et départements, l’action de l’État et des collectivités locales permet de limiter des inégalités trop fortes.

En revanche, à l’échelle des aires urbaines, le creusement des inégalités est très fortement marqué : la métropolisation exclut des quartiers centraux les populations à faible revenu.

2 Des inégalités sensibles à petite échelle

Les inégalités économiques à l’échelle nationale opposent des régions aux revenus médians élevés (Île-de-France, Alsace) à des régions aux revenus inférieurs et à forte composante de prestations sociales (Hauts-de-France, Occitanie).

Les départements et régions d’outre-mer (DROM) sont relégués en bas de classement, en particulier Mayotte, malgré les aides de l’UE aux « régions ultrapériphériques ».

3 Des inégalités violentes à grande échelle

L’Île-de-France est la région où les inégalités augmentent le plus vite. Dans les quartiers des zones urbaines sensibles, le taux de pauvreté est trois fois supérieur à la moyenne…

Ainsi, ces inégalités sont d’autant plus visibles que l’on est près du terrain, alimentant rancœurs et frustrations, qui parfois dégénèrent en flambées de violence. L’accroissement des inégalités menace la cohésion du tissu social.

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Riches en France, riches en Europe

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Les 1 % des Français les plus riches sont particulièrement bien placés par rapport à leurs homologues européens. Ils parviennent à réduire leur imposition par des montages défiscalisants, ce qui explique leur classement en Europe.