Les efforts mis en place pour une gouvernance mondiale

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Dans cette leçon, tu apprendras comment le monde a évolué depuis la fin de la guerre froide, avec la montée de la mondialisation et l'émergence de nouveaux défis globaux. Tu découvriras les tentatives des États et des organisations internationales pour réorganiser le système mondial, faire face aux crises et renforcer la gouvernance collective, tout en tenant compte des nouvelles puissances et des défis contemporains comme le changement climatique et les pandémies. Mots-clés : gouvernance mondiale, mondialisation, Nations Unies, OMC, crise financière asiatique, terrorisme international, Objectifs de développement durable.

Introduction

Depuis la fin de la guerre froide, le monde connaît une recomposition profonde des relations internationales. Avec la disparition de la bipolarité Est-Ouest, de nouvelles dynamiques se mettent en place, marquées par l'intensification de la mondialisation et la recherche d'une gouvernance mondiale plus structurée. Cette leçon explore comment, depuis les années 1990, les États et les organisations internationales ont tenté de faire face collectivement aux défis globaux.

La réorganisation du système international après la guerre froide

La chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement de l'Union soviétique en 1991 bouleversent l'ordre mondial. L'ancien affrontement Est-Ouest laisse place à une période où les États-Unis dominent la scène internationale, dans ce que l'on qualifie parfois d'unipolarité.

Cependant, dès les années 1990, de nouveaux acteurs commencent à émerger. L'ascension de la Chine est amorcée dès cette décennie, notamment grâce aux réformes économiques accélérées après 1992, et se poursuit de manière plus visible dans les années 2000. L'Inde suit une trajectoire similaire, avec une ouverture progressive de son économie.

Dans ce contexte, les Nations Unies retrouvent une place centrale. La conférence de Rio en 1992 témoigne d'une nouvelle volonté de coopération face aux enjeux planétaires, notamment environnementaux, en adoptant la Déclaration de Rio et en lançant la Convention-cadre sur les changements climatiques.

Les institutions financières internationales et la mondialisation économique

Au cœur de la mondialisation économique, les institutions financières internationales renforcent leur influence.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale imposent des programmes d'ajustement structurel aux pays en développement, souvent en échange d'aides financières. Ces programmes, exigeant des réformes économiques libérales, suscitent de fortes critiques pour leurs impacts sociaux négatifs (réductions des budgets de santé, d'éducation...).

La crise financière asiatique de 1997 illustre les limites de ce modèle. Les politiques d'austérité imposées par le FMI, notamment en Thaïlande et en Indonésie, sont accusées d'avoir aggravé la crise au lieu de l'atténuer.

Dans le domaine commercial, la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995 marque un tournant : pour la première fois, une institution internationale dispose d'un véritable pouvoir de règlement des différends commerciaux, ce qui donne un cadre plus formel à la libéralisation des échanges mondiaux.

La gestion des crises et la sécurité collective

Malgré les espoirs nés de la fin de la guerre froide, les années 1990 sont marquées par des conflits violents.

Les guerres en ex-Yougoslavie (1991-1999) révèlent la difficulté de construire une paix durable sans intervention extérieure. L'intervention de l'OTAN au Kosovo en 1999, réalisée sans mandat explicite de l'ONU, pose de nouvelles questions sur la légitimité internationale des interventions humanitaires.

Le génocide au Rwanda en 1994 est une tragédie majeure pour la communauté internationale. L'ONU, paralysée par les divisions au sein du Conseil de sécurité et un manque de volonté politique, échoue à empêcher le massacre de centaines de milliers de personnes.

Dans ce contexte, les organisations régionales tentent aussi de se renforcer. Toutefois, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), active jusqu'en 2002, est largement perçue comme inefficace dans la gestion des crises africaines majeures (Rwanda, Sierra Leone, Libéria). Ce constat d'échec motive sa transformation en Union africaine, dotée de structures plus adaptées aux enjeux de sécurité collective.

L'Union européenne aussi s'engage dans le développement d'une politique étrangère et de sécurité commune, bien que ses moyens restent encore limités.

Les nouveaux défis de la gouvernance mondiale

À partir des années 2000, de nouveaux défis globaux émergent.

Le terrorisme international, révélé de manière spectaculaire par les attentats du 11 septembre 2001, pousse les États à renforcer leur coopération sécuritaire. Toutefois, les interventions en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) révèlent aussi les divisions persistantes au sein de la communauté internationale.

Le changement climatique s'impose comme un enjeu mondial majeur. Les accords de Paris sur le climat en 2015 constituent une avancée importante, engageant presque tous les États à limiter la hausse des températures mondiales. Toutefois, il faut noter que ces accords reposent sur des engagements volontaires des États, sans contrainte juridiquement obligatoire ni mécanisme de sanction en cas de non-respect.

La pandémie de Covid-19 à partir de 2020 démontre, quant à elle, l'importance mais aussi les limites de la gouvernance mondiale en matière de santé. L'inégale répartition des vaccins souligne les fractures entre Nord et Sud, malgré les initiatives de coopération comme COVAX.

Par ailleurs, la montée en puissance de la Chine, notamment via l'initiative des Nouvelles routes de la soie, montre l'émergence de modèles alternatifs de gouvernance économique, concurrençant l'ordre international dominé par l'Occident.

Enfin, l'adoption par l'ONU des Objectifs de développement durable (ODD) en 2015 symbolise une tentative de coordination globale autour de défis communs comme l'éradication de la pauvreté, la réduction des inégalités ou la lutte contre la dégradation environnementale.

Conclusion

Depuis les années 1990, la gouvernance mondiale a progressé à travers de nouvelles institutions, de nouveaux accords et une conscience accrue des enjeux globaux. Toutefois, elle reste marquée par de fortes limites : poids des intérêts nationaux, déséquilibres Nord-Sud, montée des puissances émergentes et crises multiformes.

Face aux défis du XXIe siècle — environnementaux, sanitaires, sécuritaires —, renforcer la coopération internationale, réformer les grandes organisations multilatérales et promouvoir un ordre mondial plus juste et plus inclusif apparaissent plus nécessaires que jamais.