Les dynamiques démographiques en France

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Les dynamiques démographiques témoignent de mutations profondes dans l’évolution et la structure de la population française, qui voit les enfants du baby boom prendre de l’âge.

I Les paradoxes démographiques français

1 Le moteur démographique européen…

En 2018, la France (outre-mer inclus) compte 67 millions de personnes, soit 13 % de la population de l’Union européenne (UE). C’est le 2e pays derrière ­l’Allemagne (82 millions). Mais, à elle seule, elle représente 26 % de la croissance démographique de l’UE (+ 0,57 % par an sur les dix dernières années) !

2 … en voie d’essoufflement

Cependant, le taux de natalité diminue depuis 2010 (de 12,8 à 11,2 ‰). La fécondité est en baisse (1,85) en raison de la diminution du nombre de femmes en âge de procréer et de l’âge de plus en plus tardif du premier enfant (30,7 ans).

La structure de la population va en effet connaître une passe moins favorable : les baby boomers forment de forts contingents de personnes âgées. Le taux de mortalité est donc en augmentation : 8,4 ‰ en 2007, 9,1 ‰ en 2017. L’accroissement naturel est en baisse.

3 Dans l’hiver démographique

La population française se caractérise en effet par un vieillissement de plus en plus rapide. Les moins de 20 ans diminuent à la fois en valeurs absolue et relative, alors que les plus de 60 ans progressent.

Le vieillissement s’explique aussi par la baisse de la mortalité aux âges élevés : l’espérance de vie continue de progresser à un rythme ralenti, avec parfois des reculs conjoncturels (2015). La France – à l’exception de son outre-mer – tend désormais à s’aligner sur le modèle européen d’un « hiver démographique ».

INFO + Les chiffres clés de la population française en 2018

Population : 65 millions d’habitants (67 millions avec les DROM).

Moins de 20 ans : 24 %. Plus de 65 ans : 26 %.

Taux de natalité : 11,2 ‰. Mortalité : 9,1 ‰.

Fécondité : 1,85 enfant par femme.

Âge moyen à la maternité : 30,7 ans.

Espérance de vie : 79,5 ans (hommes), 85,4 ans (femmes).

II Une société qui change

1 Les mutations des modèles marital et familial

Le taux de nuptialité (mariages) poursuit lentement sa baisse. Mais cela ne semble pas vraiment affecter la natalité : les naissances hors mariage représentent aujourd’hui près de 60 % du total, un record en Europe !

Les divorces diminuent également : un peu moins d’un mariage sur deux. La rupture des unions, autrefois surtout par veuvage, est désormais volontaire.

La taille des ménages a sensiblement diminué : 3,1 personnes en 1968, 2,2 aujourd’hui. Le nombre de familles monoparentales augmente (2,6 millions) et concerne 23 % des enfants. Or, ces familles connaissent un taux de pauvreté trois fois supérieur à celui des couples avec enfants.

Toutefois, 9 % des familles sont aujourd’hui recomposées.

2 Les mutations du modèle migratoire

Repère
Mots clés

Un étranger a une autre nationalité que la nationalité française. Un immigré est né à l’étranger, mais a pu acquérir la nationalité française par la suite.

En France vivent environ 6,2 millions d’immigrés et 4,5 millions d’étrangers. Le solde migratoire est de 50 à 100 000 par an.

Les entrées viennent surtout du Maghreb et d’Afrique noire (58 %), surtout pour motifs familiaux (50 %) ou études (25 %). La France apparaît toutefois de moins en moins attractive.

Zoom

Métropole et outre-mer : pyramide des âges (2017)

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La pyramide métropolitaine montre les baby boomers en passe d’entrer dans le 3e âge. Notez la reprise de natalité entre 2000 et 2015.

En outre-mer, la natalité reste nettement plus élevée, contribuant ainsi sensiblement à freiner le vieillissement national.