Les accords entre le sujet et le verbe

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Tu vas apprendre comment accorder correctement un verbe avec son sujet même lorsqu’il est inversé, éloigné ou complexe. Tu verras comment repérer le vrai sujet et gérer les cas particuliers pour écrire des phrases claires et correctes. Cette leçon va t’aider à éviter les pièges les plus fréquents et à maîtriser des accords essentiels. accord sujet verbe, grammaire, sujet inversé, noms collectifs, pronoms indéfinis, accord singulier pluriel

Introduction

Les accords entre le sujet et le verbe constituent l’une des bases essentielles de la grammaire française. Le verbe doit toujours s’accorder en nombre et en personne avec son sujet, même lorsque celui-ci est éloigné, inversé, multiple ou difficile à repérer. Cette règle garantit la cohérence de la phrase et permet de comprendre qui accomplit l’action. Pour appliquer correctement ces accords, il faut savoir identifier le sujet réel et interpréter les cas particuliers. Comment reconnaître précisément le sujet et adapter la forme du verbe en conséquence ?

Repérer le sujet

Le sujet commande l’accord

Pour trouver le sujet, on pose la question « qui est-ce qui ? » suivie du verbe.

Exemples :

« Les enfants jouent » → Qui est-ce qui joue ? Les enfants.

« Lire est un plaisir » → Qui est-ce qui est un plaisir ? Lire.

Dans chaque cas, le verbe s’accorde avec le sujet identifié, qu’il soit un nom commun, un pronom ou un infinitif.

Le sujet peut être éloigné ou inversé

Le sujet n’est pas toujours placé avant le verbe.

« Derrière la colline apparaissent les maisons » → Le sujet est « les maisons », même s’il vient après le verbe.

Dans les questions, l’inversion complique parfois l’analyse :

« Que signifie cette phrase ? » → Sujet : « cette phrase ».

À retenir

Le verbe s’accorde avec le sujet réel, quelle que soit sa position.

L’accord avec un sujet simple ou coordonné

Sujet simple

Singulier → verbe au singulier :

« La voiture avance. »

Pluriel → verbe au pluriel :

« Les voitures avancent. »

Cette règle vaut même si le sujet semble regroupé autour de plusieurs mots mais reste grammaticalement singulier :

« Un bouquet de fleurs décore la table. »

Le noyau du sujet est « bouquet », donc singulier.

Sujets coordonnés

Lorsque plusieurs sujets sont reliés par « et », l’accord se fait au pluriel.

« Le vent et la pluie frappent les vitres. »

Même si chaque élément est singulier, l’ensemble forme un sujet pluriel.

Avec « ou » ou « ni », l’accord dépend du sens.

  • Si l’alternative est exclusive → singulier :

« Le chat ou le chien entrera. »

  • Si les deux éléments sont considérés ensemble → pluriel :

« L’angoisse ou la fatigue l’envahissent. »

Avec « ni », l’accord est généralement pluriel :

« Ni Paul ni Sophie ne viennent aujourd’hui. »

À retenir

La nature de la conjonction influence l’accord. « Et » entraîne presque toujours le pluriel, tandis que « ou » dépend du sens.

Cas particuliers fréquents

Sujet réel et sujet apparent

Dans certaines structures, le sujet grammatical visible n’est pas le sujet réel.

« Il est venu trois élèves »

→ Le verbe s’accorde avec « trois élèves » (pluriel) et non avec « il », simple remplissage syntaxique.

On parle alors de sujet apparent.

Noms collectifs

Les noms collectifs comme « foule », « groupe », « troupeau » désignent plusieurs éléments mais restent grammatiquement singuliers.

« Une foule avance. »

Même si la foule contient plusieurs personnes, c’est le nom « foule » qui commande l’accord.

Cependant, si le nom collectif est suivi d’un complément qui devient le véritable sujet sémantique, le sens peut influencer la perception, mais la règle grammaticale reste : accord avec le nom collectif.

Pronoms indéfinis

Certains pronoms sont toujours singuliers : « chacun », « tout le monde », « personne ».

« Chacun doit participer. »

D’autres sont toujours pluriels : « certains », « plusieurs ».

« Plusieurs sont absents. »

Cette distinction aide à éviter des erreurs fréquentes, notamment dans les copies où l’on confond parfois la valeur collective d’« tout le monde » (singulier) avec une pluralité réelle.

Noms propres géographiques

Le verbe s’accorde selon la forme du nom propre.

Singulier → verbe au singulier :

« Paris accueille des visiteurs. »

« L’Italie remporte la finale. »

Pluriel → verbe au pluriel :

« Les États-Unis publient un communiqué. »

« Les Pays-Bas organisent un tournoi. »

La forme du nom suffit pour déterminer l’accord grammatical.

Titres d’œuvres au pluriel

Lorsqu’un titre d’œuvre au pluriel constitue un sujet unique, l’accord se fait au singulier, car il désigne une œuvre et non plusieurs entités.

« Les Misérables est un roman majeur du XIXᵉ siècle. »

« Les Fleurs du mal demeure un recueil essentiel. »

Même si la forme est plurielle, le titre renvoie à une œuvre unique et commande donc un accord singulier.

À retenir

Dans les cas particuliers, on accorde toujours le verbe avec le sujet réel. Noms propres, noms collectifs et titres d’œuvres doivent être interprétés grammaticalement, pas intuitivement.

Conclusion

Les accords entre le sujet et le verbe reposent sur la reconnaissance sûre du sujet, qu’il soit simple, inversé, coordonné ou complexe. Les conjonctions, les noms collectifs, les pronoms indéfinis, les noms propres géographiques et les titres d’œuvres exigent une attention particulière. En maîtrisant ces cas, on garantit la cohérence grammaticale, la précision et la clarté de l’expression écrite. Cette rigueur rend la phrase plus solide et facilite l’analyse de la structure de tout texte littéraire ou argumentatif.