Le fascisme italien

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Plonge dans l’histoire du fascisme italien, de son émergence dans l’Italie d’après-guerre jusqu’à sa chute en 1945. Tu verras comment Mussolini impose un régime autoritaire, étend son influence en Europe et participe à la marche vers la Seconde Guerre mondiale. Mots-clés : fascisme italien, Mussolini, régime autoritaire, totalitarisme, lois raciales, Seconde Guerre mondiale.

Introduction

Le fascisme italien, dirigé par Benito Mussolini, est un phénomène politique majeur du XXe siècle. Il transforme profondément l’Italie et exerce une influence significative sur la scène internationale. Cette leçon explore les origines du fascisme italien, sa transformation en régime autoritaire à visée totalitaire, ainsi que ses répercussions extérieures. Comprendre le fascisme italien, c’est saisir les logiques d’un régime qui cherche à encadrer l’ensemble de la vie publique et privée au nom de la nation.

Les origines du fascisme italien

Le fascisme émerge dans le contexte troublé de l’après-guerre. Bien que victorieuse, l’Italie sort affaiblie de la Première Guerre mondiale, frustrée par les résultats du traité de Versailles et les « victoires mutilées ». Si elle obtient le Trentin-Haut-Adige et Trieste, des différends demeurent, notamment autour de Fiume, finalement annexée en 1924 après avoir été proclamée État libre. Ce sentiment d’humiliation s’ajoute à une grave crise économique, des conflits sociaux violents, et la montée du mouvement ouvrier, fortement influencé par le bolchevisme.

Dans ce contexte d’instabilité, Benito Mussolini fonde en mars 1919 les Faisceaux italiens de combat (Fasci di combattimento), un mouvement mêlant nationalisme, violence paramilitaire et rejet du socialisme. En 1921, il devient le Parti national fasciste (PNF), qui séduit une partie des classes moyennes, des élites conservatrices et des anciens combattants par son discours anticommuniste, nationaliste et autoritaire.

Le fascisme au pouvoir : l’instauration d’un régime autoritaire à visée totalitaire

La marche sur Rome d’octobre 1922, manifestation de force orchestrée par les milices fascistes (squadristi), permet à Mussolini d’être nommé président du Conseil par le roi Victor-Emmanuel III. Le régime fasciste s’installe progressivement, en recourant à une stratégie de légalisation de l’illégalité : les violences des milices sont entérinées par des lois d’exception qui institutionnalisent la répression.

Le régime met rapidement fin au pluralisme politique. À partir de 1925-1926, les partis sont dissous, la presse est censurée et les libertés publiques supprimées. L’OVRA, police politique fondée en 1927, surveille et pourchasse les opposants. Les antifascistes sont arrêtés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

La volonté de contrôle social s’exprime par un encadrement idéologique systématique. L’école est instrumentalisée, les programmes réécrits, et la jeunesse embrigadée à travers les organisations comme les Balilla ou les jeunesses fascistes. Le régime glorifie l’histoire impériale de Rome et cultive le culte du Duce, présenté comme le chef infaillible incarnant la nation.

Cependant, le fascisme italien n’atteint pas le degré de totalitarisme observé en Allemagne nazie ou en URSS. Il demeure contraint par des pouvoirs concurrents, tels que l’Église catholique (avec laquelle le régime signe les accords du Latran en 1929), la monarchie, les élites économiques, et ne parvient jamais à instaurer une mobilisation de masse permanente comparable à celle des autres régimes totalitaires.

En 1938, dans le contexte du rapprochement avec l’Allemagne nazie, le régime promulgue les lois raciales. Elles instituent une discrimination antisémite d’État : exclusion des Juifs de l’école, de la fonction publique et de l’armée, interdiction des mariages mixtes. Ces mesures marquent une inflexion idéologique majeure, intégrant l’antisémitisme dans l’appareil législatif fasciste.

L’impact du fascisme italien sur le monde

Le fascisme italien influence durablement la politique européenne de l’entre-deux-guerres. Il constitue un modèle de référence pour d’autres régimes autoritaires, notamment pour le national-socialisme allemand, bien qu’Hitler radicalise l’idéologie fasciste en y intégrant un racisme biologique central. L’idéologie fasciste inspire également des régimes ou mouvements en Espagne (Franco), au Portugal (Salazar), en Hongrie ou en Roumanie.

Sur le plan diplomatique, le régime revendique une grandeur impériale. Après l’annexion de la Libye et de la Somalie italienne, Mussolini lance une politique expansionniste : en 1935-1936, l’Italie envahit l’Éthiopie, au mépris de la SDN, ce qui entraîne des sanctions inefficaces. En 1939, elle annexe l’Albanie. Ces actions, doublées d’un rapprochement avec l’Allemagne, marquent l’entrée dans une logique de révision de l’ordre international établi en 1919.

Le Pacte d’Acier signé en mai 1939 scelle l’alliance militaire avec l’Allemagne nazie. L’Italie fasciste entre en guerre en juin 1940 aux côtés du Troisième Reich, mais sa participation se solde par une série de défaites militaires. En juillet 1943, à la suite du débarquement allié en Sicile, Mussolini est destitué. L’Italie signe l’armistice avec les Alliés en septembre 1943.

Dans le nord du pays occupé par les nazis, Mussolini dirige alors la République sociale italienne (1943-1945), régime satellite imposé par l’Allemagne. Celle-ci met en œuvre une politique antisémite plus radicale, avec l’arrestation, la déportation et la livraison de milliers de Juifs italiens vers les camps d’extermination nazis.

Conclusion

Le fascisme italien, premier régime à revendiquer l’instauration d’un État autoritaire à visée totalitaire, constitue une expérience politique fondatrice dans l’histoire des dictatures européennes du XXᵉ siècle. Issu de la crise de l’après-guerre, il tire sa légitimité d’un discours nationaliste, anticommuniste et antiparlementaire. S’il ne parvient pas à contrôler entièrement la société italienne, il en transforme profondément les structures politiques, culturelles et sociales.

Par son influence idéologique, son rôle dans la montée des tensions internationales et son alliance avec l’Allemagne nazie, le fascisme italien contribue activement à l’instabilité européenne et à la genèse de la Seconde Guerre mondiale. Analyser ce régime permet de mieux comprendre les dynamiques autoritaires et les fragilités des démocraties confrontées aux crises majeures.