La romanisation des territoires conquis

icône de pdf
Signaler

L’influence de Rome est particulièrement forte entre le Ier et le IIe siècle ap. J.-C. Ce phénomène multiforme, appelé romanisation, est parfois battu en brèche.

I Les outils de la romanisation

1 Une organisation politique calquée sur celle de Rome

À Rome, les fonctions politiques sont exercées par des magistrats qui, une fois leur fonction annuelle terminée, se rassemblent dans le Sénat qui vote les décisions majeures.

Dans les cités de l’Empire romain, des hommes sont élus pour un an pour gérer les affaires de la ville. Ils se nomment édiles et duumvirs. Ils deviennent ensuite décurions et siègent au Sénat de la ville qui décide des finances, de la vie religieuse et des condamnations.

En 212, Caracalla accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l’Empire et achève ainsi la romanisation politique.

2 Des villes construites sur un modèle identique

Le centre des villes comprend les mêmes bâtiments que ceux de Rome : le forum, place publique entourée d’un portique qui accueille des boutiques, une basilique où les décurions rendent la justice et un temple dédié au culte impérial. Les arcs de triomphe célèbrent les victoires militaires de l’empereur ou de ses généraux.

Les édiles font construire d’autres édifices caractéristiques du mode de vie romain, tels des odéons pour les concerts, des cirques pour les courses de chars, des thermes (ou bains publics) alimentés en eau par des aqueducs.

3 La transformation des paysages ruraux

À partir de deux axes qui se croisent dans un centre urbain (cardo et decumanus), les Romains découpent les terres agricoles environnantes en parcelles géométriques (cadastration) encore visibles aujourd’hui grâce aux photographies aériennes.

INFO + Constantin, premier empereur romain converti au christianisme

05288_C01_06

Constantin (306-337) déplace la capitale de l’Empire à Byzance – qu’il baptise Constantinople, ville de Constantin – pour mieux contrôler les provinces d’Orient et fait bâtir de nombreuses églises chrétiennes à Jérusalem.

II Le brassage culturel et religieux dans l’Empire

1 La persistance des langues locales

Le latin s’impose comme langue de commandement et d’apprentissage. Il sert à diriger les troupes auxiliaires et à éduquer les jeunes enfants. Il devient une langue internationale qui permet à des peuples d’origines diverses de communiquer.

Le grec reste utilisé dans la moitié orientale de l’Empire. Les archéologues ont également découvert des inscriptions bilingues rédigées en latin et en punique, dialecte de l’Afrique occidentale romaine.

2 Une grande tolérance religieuse

Rome se montre tolérante et ouverte face à la diversité religieuse qui caractérise l’Empire. Les divinités étrangères prennent ainsi un nom latin. Ainsi les dieux gaulois Teutatès, Taranis et Bélénos deviennent Mercure, Jupiter et Apollon.

Les Romains adoptent aussi les cultes orientaux. L’empereur Caligula fait construire sur le Champ-de-Mars un temple dédié à la déesse égyptienne Isis.

3 Les résistances face à la romanisation

Malgré la très large autonomie que les Romains laissent aux peuples conquis, certains refusent de perdre leur indépendance politique. Ainsi, en 60 ap. J.-C., la reine Boudicca fédère l’opposition des peuples celtes et cherche à repousser les envahisseurs hors d’Angleterre.

Les juifs puis les chrétiens, qui refusent de pratiquer le culte impérial, incompatible avec la croyance en un Dieu unique, sont persécutés au cours des premiers siècles. En 313, par l’édit de Milan, Constantin autorise le christianisme.