La France et l’unité italienne

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Napoléon III entend remettre en cause les traités de 1815 qui ont réduit la place de la France en Europe. Pour ce faire, il soutient les nationalités face aux dominations étrangères. Son action en faveur de l’unité italienne s’inscrit dans cette politique.

I L’Italie au milieu du XIXe siècle

Au lendemain du printemps des peuples, les Italiens restent divisés en huit États. L’Empire d’Autriche-Hongrie occupe la Lombardie-Vénétie.

Le royaume de Piémont-Sardaigne se présente comme le champion de l’unité italienne contre l’Autriche. Dirigé par le roi Victor-Emmanuel II et le Premier ministre Cavour, c’est la seule monarchie constitutionnelle de la région.

Les deux hommes en font un État moderne. Ils mettent sur pied une armée nombreuse et bien équipée, mais qui pèse peu face à la puissante armée autrichienne. Cavour recherche donc et obtient, en 1859, l’assurance d’un soutien militaire de Napoléon III en cas de conflit.

II La France actrice de l’unité italienne (1859-1866)

1 L’unification de l’Italie du nord et du centre (1859-1860)

En 1859, Cavour pousse l’Autriche à la guerre. Fidèle à son engagement, la France intervient aux côtés du Piémont-Sardaigne et contribue aux victoires de Magenta puis de Solferino. L’Autriche cède la Lombardie au Piémont.

En 1860, à la suite de soulèvements encouragés par Cavour, les États d’Italie centrale sont rattachés au Piémont. En échange de son aide, la France obtient Nice et la Savoie.

2 Le rattachement de l’Italie du Sud (1860-1861)

En 1860, l’expédition en Sicile et en Italie du Sud de Garibaldi, patriote soutenu par Cavour, permet de chasser du pouvoir le roi de Naples. Le royaume de Naples est alors rattaché au Piémont.

En 1861, un Parlement réuni à Turin, capitale du Piémont, proclame Victor Emmanuel II roi d’Italie. Mais l’unité italienne est inachevée : Rome et sa région restent sous souveraineté pontificale ; la Vénétie aux mains des Autrichiens.

3 Le rattachement de la Vénétie

À l’aube d’une guerre entre l’Autriche et la Prusse, Napoléon III demande au chancelier prussien Bismarck d’accepter l’alliance de l’Italie et de lui accorder la Vénétie, en cas de victoire.

La guerre austro-prussienne débute en 1866. Elle est marquée par de graves défaites italiennes face à l’Autriche. Cependant, grâce à la victoire de la Prusse, Napoléon III oblige l’Autriche à céder la Vénétie à l’Italie.

III La France, obstacle à l’unité italienne (1867-1870)

1 L’épineuse question romaine

Repère
Mot clé

Les États pontificaux sont les États dirigés par le pape et ayant pour capitale la ville de Rome.

Pour conserver l’appui de l’Église, Napoléon III exige du Piémont que le pape reste maître des États pontificaux défendus par une armée française.

Pour les patriotes italiens, Rome doit être la capitale de l’Italie unifiée.

2 La France devant le fait accompli

En 1867, la France intervient dans le Latium pour empêcher des troupes de Garibaldi de se rendre maîtres de Rome. Les troupes françaises écrasent celles des patriotes italiens à Mentana. Ces derniers se sentent trahis.

En 1870, la France alors en guerre contre la Prusse rappelle ses troupes stationnées à Rome. Les Italiens en profitent pour prendre possession des États pontificaux. L’unité italienne est alors achevée avec Rome pour capitale.

Zoom

Les étapes de l’unité italienne

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D’une péninsule divisée jusqu’en 1859, Cavour et les patriotes font de l’Italie un État unifié dès 1861 avec l’aide de la France. Restent la Vénétie, encore autrichienne, et les États de l’Église.