La constitution d’empires coloniaux

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En 1914, la France possède le second Empire colonial, derrière la Grande Bretagne. D’une superficie de 10 millions de km² et regroupant 55 millions d’habitants, son Empire s’étend sur les cinq continents. Comment s’est constitué l’Empire colonial français ?

I Les étapes de l’expansion coloniale

1 L’Empires colonial français en 1870

Au milieu du XIXe siècle, la colonisation marque un temps d’arrêt. L’esclavage et la traite négrière sont abolis, ce qui entrave l’économie de plantation. La conquête de l’Algérie amorcée en 1830 est décidée sans enthousiasme et se heurte aux réticences de l’opinion.

Sous le Second Empire, les Français renforcent leur présence en Afrique de l’Ouest (Sénégal, 1854), dans le Pacifique (Nouvelle-Calédonie, 1853), en Asie (Cochinchine, 1862). En 1870, l’Empire colonial couvre 900 000 km².

2 La « course aux colonies »

La possession de l’Algérie amène la France à achever la conquête du Maghreb. La France s’établit en Tunisie (1881), aux dépens de l’Italie, et au Maroc (1912).

Brazza (1875‑1884) prend possession des territoires situés sur la rive droite du Congo. Le Soudan, le Dahomey et Madagascar sont conquis à la fin du siècle.

En Extrême-Orient, sous l’impulsion de Jules Ferry, la France s’installe au Tonkin. En 1885, l’Indochine est sous souveraineté française.

II Impérialisme et tensions internationales

Mot clé

Au XIXe siècle, l’impérialisme qualifie la domination culturelle, politique, économique et militaire exercée par les nations industrialisées sur les autres États, notamment par la conquête coloniale.

L’impérialisme devient un enjeu de puissance entre États européens. La conférence de ­Berlin (1884‑1885) tente d’organiser le partage de l’Afrique et de moraliser la colonisation. Ce continent est presque entièrement colonisé en 1914.

L’essor colonial engendre des rivalités. En 1898, Français et Anglais s’opposent à Fachoda, pour l’occupation du Soudan. Face à un risque de guerre, la France abandonne ses prétentions sur le bassin du Nil.

L’empereur Guillaume II veut empêcher les Français d’étendre leur influence au Maroc. À la suite des crises de Tanger en 1905‑1906 et d’Agadir en 1911, le Maroc revient à la France. En échange, des territoires français sont accordés à l’Allemagne en Afrique centrale.

III Une domination aux modalités diverses

1 Les formes d’administration

Repère
Mot clé

Un protectorat est un territoire ou un État dépendant d’une métropole, mais qui possède ses propres institutions et un gouvernement autonome.

La plupart des territoires sont des colonies d’exploitation. Placées sous la souveraineté française, elles ne comptent qu’une faible population européenne.

La République recourt également au régime du protectorat en maintenant les institutions et un gouvernement autonome (Tunisie, Maroc, Cambodge ou Laos).

2 Assimilation ou association des peuples colonisés ?

L’assimilation est la doctrine officielle de la IIIe République. Elle devait conduire les indigènes à adopter progressivement la langue, la culture, les valeurs de la métropole et leur permettre d’obtenir l’égalité juridique avec les citoyens français.

La politique d’association est privilégiée par les Anglais. Elle reconnaît les particularismes des peuples soumis et cherche à les associer plus activement au développement de la colonie.

3 L’Algérie, une colonie de peuplement

L’Algérie accueille de nombreux colons européens. Beaucoup exploitent des terres comme les Alsaciens et Lorrains, arrivés après 1870.

Elle est organisée en trois départements français et dépend du ministère de l’Intérieur. Les colons obtiennent une représentation au Parlement.