Humanisme et Renaissance

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Les XVe et XVIe siècles marquent une rupture dans le système de pensée médiéval entièrement basé sur Dieu. La redécouverte des textes antiques amène la naissance de nouveaux modes de pensée et d’expression.

I Une nouvelle philosophie : l’humanisme

1 L’humanisme

La culture grecque inspire des penseurs comme Pic de la Mirandole (1463-1494) qui pose les bases de l’humanisme, une philosophie qui affirme sa confiance dans l’être humain : si l’Homme est une image imparfaite de Dieu, il peut atteindre la perfection grâce aux savoirs.

Érasme, célèbre philosophe hollandais, rédige l’Éloge de la Folie, un sermon qui réconcilie la culture antique et chrétienne. Comme tous les humanistes, Érasme se passionne pour l’éducation et devient précepteur de jeunes princes italiens.

2 La diffusion des idées nouvelles grâce à l’imprimerie

Vers 1450, dans la vallée du Rhin, à Mayence, Johannes Gutenberg met au point la presse à imprimer qui permet de reproduire les textes sans erreur et à volonté, grâce à l’utilisation du papier et de caractères mobiles encrés en métal.

Les imprimeurs s’entourent d’humanistes afin de reproduire les traductions des œuvres de l’Antiquité. L’imprimeur parisien Robert Estienne édite ainsi une nouvelle version du Nouveau Testament en 1527. Érasme publie ses nombreuses traductions des auteurs grecs et latins.

La noblesse et la bourgeoisie se passionnent pour la culture humaniste et constituent des bibliothèques privées à partir des ouvrages imprimés.

II La Renaissance des arts

1 L’influence des modèles antiques

De même, les artistes s’inspirent des statues et des monuments gréco-romains antiques. Peintres et sculpteurs introduisent la nudité dans leur art.

Michel-Ange (1475-1564), considéré comme le plus grand artiste de la Renaissance, peint à partir de 1508 la fresque du Jugement dernier sur le mur de l’autel de la chapelle Sixtine au Vatican à Rome, à la demande du pape Jules II. Le successeur de ce dernier, Paul III, s’offusque que les âmes soient représentées sous la forme d’êtres humains nus.

2 Un art centré sur l’Homme

Reprenant les idées des humanistes, les artistes mettent l’Homme au centre de leurs créations. Sur le plafond de la chapelle Sixtine, Michel-Ange représente la Genèse : Dieu et Adam se font face. La forme de leurs corps et leur posture sont semblables, illustrant l’idée selon laquelle Dieu a créé l’Homme à son image.

3 Une nouvelle place donnée à l’artiste

À partir du XVe siècle, les artistes ne réalisent plus seulement les commandes mais créent selon leur propre sensibilité. Ils signent leurs œuvres et réalisent des autoportraits. Ainsi, Michel-Ange se serait représenté sur la fresque du Jugement dernier comme une silhouette pendante, le visage triste et les mains molles.

Repère
Mot clé

Un mécène est une personne qui soutient l’activité d’un artiste ou d’un savant par une aide financière (commande d’œuvres).

Les rois, les princes et les marchands cherchent à s’entourer d’artistes, capables de mettre en scène leur gloire. Ils deviennent mécènes : Michel-Ange travaille d’abord pour la famille Médicis à Florence puis pour le pape à Rome.

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Érasme, un humaniste européen

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Érasme (1467-1536) naît à Rotterdam aux Pays-Bas. Dès ses études à la Sorbonne à Paris (1494-1495), il veut avant tout débarrasser le texte biblique de tous les commentaires inutiles accumulés pendant le Moyen Âge.

De retour aux Pays-Bas, il prépare une traduction de la Bible. Les catholiques lui reprochent d’avoir favorisé la naissance de la Réforme. Pour échapper aux querelles, il se réfugie à Bâle en Suisse en 1521.