Introduction
Une fois le diagnostic stratégique réalisé, l’organisation doit en tirer des enseignements pour orienter ses décisions. Il ne suffit pas de connaître ses forces, ses faiblesses, ses opportunités et ses menaces : encore faut-il transformer cette analyse en objectifs concrets et cohérents avec sa finalité. Ces objectifs donnent une direction à l’action collective et servent de repères pour mesurer les progrès accomplis. Comment le management transforme-t-il le diagnostic stratégique en objectifs clairs, réalistes et partagés ?
Du diagnostic aux objectifs stratégiques
Les objectifs stratégiques découlent directement de la finalité de l’organisation et des conclusions du diagnostic stratégique.
La finalité exprime le but global qui justifie l’existence de l’organisation : la recherche du profit pour une entreprise privée, la satisfaction de l’intérêt général pour une organisation publique, ou la réalisation d’une cause pour une association.
Le diagnostic met en lumière les forces sur lesquelles s’appuyer, les faiblesses à corriger, les opportunités à saisir et les menaces à anticiper.
L’art du management consiste à interpréter ces éléments pour formuler des objectifs stratégiques cohérents (en lien avec la finalité), réalistes (compatibles avec les ressources disponibles) et ambitieux (sources de progrès et de motivation).
Exemple : après avoir constaté une baisse de part de marché (diagnostic externe) et identifié un savoir-faire solide en innovation (diagnostic interne), une entreprise comme L’Oréal peut se fixer comme objectif stratégique de renforcer sa présence sur le marché des cosmétiques écoresponsables.
À retenir
Les objectifs stratégiques traduisent la finalité de l’organisation en orientations concrètes, issues de l’interprétation du diagnostic interne et externe.
L’intégration de la responsabilité sociétale des organisations (RSE)
La responsabilité sociétale des organisations (RSE) désigne l’intégration volontaire de préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans les décisions et activités d’une organisation.
Aujourd’hui, la RSE influence la manière dont les objectifs stratégiques sont définis et mis en œuvre. Elle ne modifie pas la finalité d’une entreprise — qui demeure lucrative —, mais oriente la manière d’atteindre ses objectifs.
Ainsi, une entreprise peut chercher à être rentable tout en réduisant son empreinte écologique, en garantissant de bonnes conditions de travail à ses salariés ou en soutenant des projets locaux.
Exemple : Danone associe la recherche de profit à des engagements concrets en matière de nutrition et d’environnement.
Dans les organisations publiques ou associatives, la RSE s’exprime différemment, mais elle reste essentielle : transparence des décisions, équité sociale, achats responsables ou réduction de l’impact environnemental.
À retenir
La RSE oriente la manière dont les objectifs stratégiques sont atteints : elle encourage des pratiques responsables, sans modifier la finalité de l’organisation.
Conflits, consensus et appropriation des objectifs
Les objectifs stratégiques ne sont pas fixés isolément par la direction : ils impliquent de nombreux acteurs, appelés parties prenantes. Ces acteurs — dirigeants, salariés, syndicats, actionnaires, usagers, clients, pouvoirs publics — peuvent avoir des intérêts divergents.
Par exemple :
Les actionnaires souhaitent une rentabilité élevée.
Les salariés recherchent la sécurité de l’emploi et de meilleures conditions de travail.
Les clients attendent des produits de qualité à un prix raisonnable.
Les citoyens exigent des pratiques éthiques et respectueuses de l’environnement.
Ces différences peuvent être sources de conflits, mais aussi de dialogue et de négociation. Le rôle du management est alors d’assurer une régulation managériale : trouver un consensus entre ces intérêts pour favoriser l’adhésion collective aux objectifs stratégiques.
Une fois ces objectifs partagés et compris, ils deviennent un levier de motivation et un gage de réussite.
Exemple : chez SNCF Réseau, la fixation d’objectifs de modernisation du réseau ferroviaire suppose un équilibre entre les exigences budgétaires de l’État, les conditions de travail des salariés et la qualité du service rendu aux usagers.
À retenir
L’appropriation des objectifs stratégiques par les différentes parties prenantes est essentielle. Elle suppose un équilibre entre intérêts individuels et intérêt collectif, obtenu grâce au dialogue et à la concertation.
Conclusion
Le management transforme le diagnostic stratégique en objectifs clairs et cohérents, en lien avec la finalité de l’organisation et les résultats de son analyse interne et externe. Ces objectifs doivent être réalistes, partagés et intégrés dans une démarche responsable qui tienne compte des enjeux sociaux et environnementaux. Leur réussite dépend autant de la qualité du diagnostic que de la mobilisation des acteurs autour d’une vision commune. Dans un contexte de changements rapides, la capacité du management à concilier performance, responsabilité et adhésion collective devient un facteur déterminant de la réussite stratégique.
