Une recomposition des dynamiques urbaines

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Les mobilités s’accentuent aussi bien entre les métropoles françaises qu’à l’intérieur de celles-ci. Malgré les politiques de la ville, qui tentent de proposer une mixité sociale et fonctionnelle, ces espaces urbains semblent de plus en plus fragmentés.

I Des mobilités de plus en plus intenses

1 Des mobilités entre les métropoles

La concentration des emplois et des activités dans les métropoles en fait des lieux attractifs pour les flux migratoires, internes ou internationaux. Les mobilités temporaires sont de plus en plus fréquentes et rapides. Les connexions autoroutières et ferroviaires permettent des migrations quotidiennes entre les métropoles. Le « ­tourisme de week-end » se développe considérablement, notamment d’une métropole à l’autre.

Les métropoles sont toujours mieux connectées, tandis que certains espaces périphériques sont moins desservis voire délaissés. En effet, des territoires, notamment situés dans une diagonale allant des Ardennes aux Pyrénées occidentales, bénéficient d’un maillage de réseaux de transports et de communication moins dense : éloignement des accès autoroutiers, disparition ou rareté de la desserte ferroviaire, moindre couverture par les réseaux numériques (« fracture numérique ») ou de téléphonie mobile.

2 Des mobilités intra-urbaines

L’accroissement des mobilités se vérifie également à l’intérieur des métropoles. Différents mécanismes comme le prix de l’immobilier et la recherche d’un cadre de vie plus vert et moins urbanisé poussent les citadins à s’éloigner des villes-centres des agglomérations.

Ainsi, les couronnes périurbaines des métropoles s’étendent chaque jour davantage, accentuant le phénomène d’étalement urbain. En parallèle, les territoires ruraux s’artificialisent de plus en plus : on parle de mitage des espaces ruraux.

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Le report modal désigne le fait de changer de mode de transport au cours d’un trajet, en général de passer de la voiture à un transport en commun.

L’étalement urbain entraîne des migrations quotidiennes de plus en plus longues et motorisées, engendrant pollutions et saturation du trafic routier dans plusieurs métropoles françaises (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux). Des projets d’aménagement, tel le Grand Paris Express, visent à améliorer les connexions en transports en commun entre les différents territoires des métropoles et à favoriser le report modal.

II Des espaces urbains fragmentés

1 Une fragmentation fonctionnelle

L’étalement urbain s’accompagne d’une spécialisation fonctionnelle. Aux différents territoires urbains correspondent des fonctions particulières : logement, commerce, activité industrielle…

Une concentration de services dans les centres-villes des métropoles est visible (90 % des actifs travaillent dans le secteur tertiaire à Nantes).

2 La fragmentation sociospatiale et gentrification

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Le revenu médian est le revenu tel que 50 % de la population active considérée gagne moins et 50 % gagne plus.

Les métropoles présentent de fortes ­inégalités sociales. Le revenu médian des actifs résidant à l’ouest de l’agglomération parisienne est 1,5 fois supérieur à celui des actifs résidant dans le nord et le nord-est.

Ces inégalités entraînent souvent des inégalités spatiales, avec des territoires moins bien reliés, rendant l’accès à l’emploi plus difficile.

Ce processus de conquête spatiale par des catégories aisées repousse progressivement les catégories populaires vers d’autres quartiers, surtout périphériques.

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