L’évolution du rôle et de la place des villes petites et moyennes

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En dehors des métropoles, les villes petites (entre 2 000 et 20 000 habi­tants) et moyennes (entre 20 000 et 100 000 habitants) connaissent des itinéraires variés : certaines sont dynamiques et ­attractives, d’autres voient leur population diminuer.

I Pour certaines villes, un renouveau

1 La proximité avec les métropoles : un atout majeur

Au-delà de la couronne périurbaine des métropoles, des villes bénéficient de la proximité avec ces dernières et connaissent un spectaculaire développement de la fonction résidentielle. Ablis, au sud des Yvelines, a vu sa population tripler en 30 ans, avec une diminution des résidences secondaires et une augmentation des résidences principales.

Cette dynamique correspond aussi au mouvement d’accession à la propriété d’urbains, qui n’hésitent pas à rallonger leurs trajets quotidiens pour un cadre de vie plus vert. Les prix de l’immobilier, plus accessibles, permettent aux nouveaux arrivants d’acheter leur logement, souvent une maison ou un pavillon.

Repère
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La tertiarisation est le dévelop­pement des emplois de services.

L’économie de ces villes (qui sont parfois d’anciennes communes rurales) est liée à celle de la métropole, avec une forte tertiarisation des emplois des actifs résidents. La part de l’emploi agricole y est sensiblement la même qu’à l’échelle nationale, tandis que les fonctions tertiaires (services, fonction publique, distribution…) sont majoritaires.

2 Une économique locale dynamique

L’attractivité et le dynamisme des villes peuvent reposer sur des raisons variées (politiques, économiques, culturelles). Ils sont souvent liés à la combinaison de plusieurs fonctions (résidentielle, productive, touristique…). Ainsi, le statut de préfecture de département et la présence d’un certain nombre de services associés permettent un rayonnement à une échelle réduite (Limoges).

Les ressources patrimoniales peuvent contribuer au dynamisme : monument, musée, parc d’attractions (Poitiers et le Futuroscope), proximité d’un parc naturel régional ou national, d’un site exceptionnel ou de sources thermales… Les initiatives locales peuvent également permettre de valoriser à la fois les ressources et le cadre de vie : vente directe, produits locaux et régionaux, développement d’un écotourisme…

Enfin, certaines villes choisissent de développer ou de se spécialiser dans une fonction particulière (Albi dans l’enseignement supérieur).

II Pour d’autres, une mise à l’écart progressive

1 Une diminution de la population et des services

Dans d’anciens bassins industriels ou dans des régions agricoles, un recul démographique des villes petites et moyennes est visible. Les reconversions économiques difficiles se traduisent en effet souvent par le départ de jeunes actifs. Ainsi, Charleville-Mézières a perdu 10 000 habitants en 25 ans.

La baisse de la population s’accompagne souvent d’une dévitalisation des centres-villes. Parfois, l’intervention des pouvoirs publics est nécessaire, notamment pour réduire la fracture numérique ou accompagner le retour à l’emploi.

2 Des territoires urbains enclavés

Repère
Mot clé

Le maillage territorial indique l’appropriation, la gestion et/ou l’aménagement d’un territoire. Les villes constituent des points centraux et des nœuds dans les réseaux de transports.

Les villes petites et moyennes participent au maillage territorial, mais certaines sont enclavées ou isolées à cause de la faible connexion aux réseaux de transports (accès lointain à une bretelle d’autoroute ou à une gare TGV).

Cet enclavement est parfois renforcé par la fermeture de lignes ferroviaires ou de dessertes moins fréquentées, peu rentables ou déficitaires.

Zoom

Guérande, une petite ville dynamique et attractive

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Vérifiez que vous avez bien compris les points clés des fiches 33 à 35.