Introduction
Quand une personne consulte un médecin, se rend à l’hôpital, puis reçoit des soins à domicile, elle suit ce qu’on appelle un parcours de santé. Ce parcours comprend non seulement les soins médicaux, mais aussi des actions de prévention, de rééducation, de soutien psychologique ou social. Il mobilise de nombreux acteurs du système de soins, aux statuts variés : publics, privés ou associatifs. Chacun intervient à un moment donné, avec des missions spécifiques, mais leur complémentarité est indispensable pour garantir une prise en charge cohérente, continue et adaptée aux besoins de chaque usager.
Des acteurs multiples aux statuts et missions complémentaires
Le système de soins français repose sur la coexistence de plusieurs catégories d’acteurs, qui interviennent à différents moments du parcours de santé. Ces acteurs appartiennent au secteur public, au secteur privé lucratif, ou au secteur privé non lucratif (dont font partie les associations). Chacun a des missions propres, mais tous concourent à la prise en charge des patients.
Le secteur public
Le secteur public inclut principalement les hôpitaux publics (centres hospitaliers, centres hospitalo-universitaires) qui assurent des soins spécialisés, l’urgence, mais aussi des missions de formation et de recherche. Il comprend aussi :
Les centres de santé publics, souvent gérés par des communes ou des organismes de Sécurité sociale.
Certaines structures médico-sociales comme les EHPAD publics.
Ces établissements fonctionnent avec des professionnels salariés, et sont financés par des budgets publics.
Exemple : un hôpital public peut prendre en charge une personne victime d’un AVC, avec une équipe pluridisciplinaire (neurologue, rééducateur, assistant social), avant de l’orienter vers des soins de suite ou un retour à domicile accompagné.
Le secteur privé
Le secteur privé regroupe :
Les établissements de santé privés à but lucratif (cliniques), qui assurent des soins programmés, notamment chirurgicaux.
Les professionnels de santé libéraux (médecins, kinésithérapeutes, infirmiers, etc.), qui exercent en cabinet ou en domicile.
Ce secteur fonctionne majoritairement avec des actes à l’acte, remboursés par l’Assurance maladie. Les professionnels y jouent un rôle crucial dans le suivi quotidien des patients.
Exemple : une clinique privée peut assurer une intervention chirurgicale programmée, réalisée par un chirurgien libéral, puis assurer le suivi post-opératoire en lien avec le médecin traitant.
Le secteur associatif (privé non lucratif)
Les associations de santé relèvent du secteur privé non lucratif. Elles ont un rôle précieux, notamment auprès des publics fragiles ou dans des domaines peu couverts par les autres acteurs. Elles peuvent gérer :
Des établissements de soins (cliniques associatives, centres de réadaptation).
Des services d’accompagnement (soins infirmiers à domicile, accompagnement psychologique).
Des actions de prévention ou de réduction des risques (exemple : prévention du VIH, santé des personnes sans domicile).
Des structures d’accueil et d’écoute, comme les maisons des usagers dans les hôpitaux.
Exemple : une association peut intervenir pour aider une personne atteinte de cancer à concilier ses soins avec sa vie professionnelle, en lien avec les professionnels de santé et les services sociaux.
À retenir
Le système de soins comprend des acteurs publics, privés lucratifs et privés non lucratifs. Chacun a des missions spécifiques, mais tous participent à la prise en charge globale du patient à différentes étapes du parcours de santé.
Une complémentarité indispensable pour un parcours fluide
La complémentarité entre les acteurs est essentielle pour assurer un parcours de santé continu, sans rupture entre les soins, la prévention et l’accompagnement. Cette coordination repose sur des outils et des structures conçus pour faciliter le travail commun entre professionnels.
Le parcours de soins coordonné autour du médecin traitant permet une prise en charge suivie, notamment pour les maladies chroniques.
Les équipes de soins primaires favorisent la coopération en ville entre généralistes, infirmiers, pharmaciens, etc.
Les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) regroupent plusieurs professionnels sur un même site pour favoriser le travail d’équipe.
Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) organisent la coordination des acteurs sur un territoire donné (gestion des urgences non vitales, accompagnement des sorties d’hospitalisation).
Le dossier médical partagé (DMP) permet aux professionnels autorisés de consulter les informations utiles, dans le respect du secret médical.
Exemple : une personne diabétique peut consulter en ville un médecin généraliste pour le suivi quotidien, un endocrinologue en clinique pour un bilan annuel, un infirmier libéral à domicile pour des soins réguliers, et recevoir des conseils nutritionnels via une association locale. Cette diversité fonctionne efficacement si les professionnels échangent et travaillent ensemble.
À retenir
La coordination entre les acteurs du système de soins permet d’éviter les ruptures dans la prise en charge. Grâce aux outils numériques, aux structures collaboratives et à la reconnaissance de chaque mission, le parcours de santé devient plus fluide et mieux adapté à chaque situation.
Conclusion
Le système de soins repose sur une pluralité d’acteurs aux statuts et missions complémentaires. Qu’ils soient publics, privés ou associatifs, ils interviennent à différents moments du parcours de santé, qui inclut les soins, la prévention, l’éducation et l’accompagnement. Leur coopération est la condition d’un système plus efficace, plus humain et plus équitable, capable de répondre aux besoins variés de la population.
