Sujet d'étude : La guerre d'Algérie

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Dans cette leçon, tu vas explorer la guerre d’Algérie, un conflit brutal entre la France et des nationalistes algériens qui revendiquaient l’indépendance. Ce conflit, qui a profondément marqué les relations entre les deux pays, a aussi bouleversé la société française. Mots-clés : guerre d’Algérie, FLN, décolonisation, accords d’Évian, Charles de Gaulle, pieds-noirs, harkis.

Introduction

En 1954, un conflit débute entre la France et des nationalistes algériens qui revendiquent l’indépendance. L’Algérie n’est alors pas un État indépendant mais un territoire administré comme trois départements français depuis 1848. Pourtant, une majorité de sa population musulmane vit dans des conditions très inégalitaires. La guerre qui suit est longue, violente et profondément marquante, tant pour les Algériens que pour les Français. Pourquoi ce conflit a-t-il été si intense ? Comment a-t-il transformé les relations entre la France et l’Algérie ? Comprendre la guerre d’Algérie, c’est éclairer une période essentielle de l’histoire contemporaine marquée par la décolonisation et par des mémoires opposées encore présentes aujourd’hui.

Une guerre de décolonisation

Le 1er novembre 1954, des attaques organisées par le FLN (Front de libération nationale) marquent le début de l’insurrection. Le FLN réclame l’indépendance de l’Algérie, qui est alors peuplée d’environ un million d’Européens (les pieds-noirs) et de neuf millions de musulmans algériens, souvent privés de droits politiques et sociaux.

La France refuse de parler de guerre et évoque des « opérations de maintien de l’ordre ». Le conflit s’intensifie pourtant rapidement. Plusieurs centaines de milliers de soldats français sont envoyés sur place. Le FLN mène une guerre de guérilla, avec des attentats et des embuscades. L’armée française répond par une répression très violente, notamment lors de la bataille d’Alger en 1957, en ayant recours de manière massive à la torture, aux arrestations arbitraires et à la destruction de villages.

À retenir

Le conflit commence en 1954 entre l’armée française et le FLN. C’est une guerre de décolonisation marquée par une forte inégalité entre une armée régulière et un mouvement indépendantiste.

Une guerre qui divise la France

En métropole, le conflit mobilise chaque année des milliers de jeunes appelés du contingent. À partir de la fin des années 1950, l’opinion publique commence à se diviser. Une partie des Français soutient la guerre, l’autre dénonce les violences, en particulier la torture.

Des intellectuels comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac ou Pierre Vidal-Naquet s’opposent publiquement à la politique française. Dans le même temps, des militants de l’Algérie française s’organisent, parfois de manière radicale, comme le montre la création de l’OAS (Organisation armée secrète) en 1961.

La guerre provoque une crise politique majeure. En mai 1958, la situation dégénère à Alger, où des militaires et des colons réclament l’intervention de Charles de Gaulle. La IVe République s’effondre. De Gaulle revient au pouvoir, fonde la Ve République, et entame des négociations avec le FLN malgré les résistances.

À retenir

En France, la guerre d’Algérie divise profondément l’opinion et provoque la chute de la IVᵉ République. Le retour de De Gaulle permet d’envisager une solution politique.

L’indépendance et ses conséquences

En mars 1962, les accords d’Évian sont signés entre la France et le FLN. Ils instaurent un cessez-le-feu et préparent l’organisation d’un référendum d’autodétermination. En juillet 1962, l’Algérie devient officiellement indépendante.

Mais la fin du conflit ne signifie pas la fin des violences. L’OAS multiplie les attentats. Plus de 800 000 pieds-noirs fuient l’Algérie pour s’installer en France. Les harkis, Algériens ayant combattu pour la France, sont victimes de représailles. Des milliers sont massacrés, d’autres abandonnés sans protection. Leur accueil en métropole reste longtemps difficile.

Le bilan humain est lourd. Selon les estimations les plus courantes, le conflit aurait fait entre 250 000 et 500 000 morts, principalement du côté algérien. En France, ce conflit reste longtemps silencieux : il n’est reconnu comme une guerre qu’en 1999. Ce tabou alimente des mémoires blessées et des tensions toujours présentes dans les débats publics.

À retenir

L’indépendance de l’Algérie est acquise en 1962, mais elle provoque des drames humains et un long silence en France. Le bilan humain reste sujet à débat.

Conclusion

La guerre d’Algérie est un conflit de décolonisation aux conséquences profondes. Elle transforme la société française, provoque une crise politique majeure, et laisse des traces durables dans les mémoires. Encore aujourd’hui, elle reste au cœur des débats sur l’histoire, la justice, et les relations entre la France et l’Algérie. En comprendre les enjeux, c’est mieux saisir les racines de certaines tensions contemporaines.