Introduction
Face à une menace immédiate — douleur, agression, situation perçue comme dangereuse — l’organisme réagit par une réponse de stress aigu. Cette réaction physiologique rapide, coordonnée par le système nerveux autonome et le système endocrinien, permet à l’individu de faire face à une situation d’urgence par la fuite ou la lutte. Elle mobilise rapidement les ressources de l’organisme pour assurer sa survie. Comprendre ses mécanismes permet de mieux saisir comment le corps s’adapte à un danger.
Activation nerveuse immédiate et coordination par l’hypothalamus
La détection d’un danger par les organes sensoriels active le système nerveux sympathique, une branche du système nerveux autonome. L’hypothalamus, centre de contrôle intégré, coordonne cette réponse en activant la voie sympathique, sans nécessairement relayer directement le message sensoriel.
Cette activation entraîne :
Une accélération du rythme cardiaque et de la respiration.
Une vasodilatation (élargissement des vaisseaux) dans les muscles pour les irriguer davantage.
Une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux) dans les zones moins prioritaires comme la peau ou le tube digestif.
Une dilatation des bronches pour faciliter l’entrée d’oxygène.
À retenir
L’hypothalamus coordonne une réponse rapide par activation du système nerveux sympathique.
Les organes sont modifiés pour prioriser l’action et l’oxygénation des muscles.
Sécrétion d’adrénaline par la médullosurrénale
En parallèle de l’activation nerveuse, l’hypothalamus stimule la médullosurrénale (moelle de la glande surrénale), qui sécrète de l’adrénaline, une catécholamine. Cette hormone circule dans le sang et renforce les effets du système nerveux sympathique.
Les effets de l’adrénaline se chevauchent avec ceux du système nerveux, mais leurs origines diffèrent : l’un est nerveux, l’autre hormonal. Cette redondance permet une action rapide et prolongée.
L’adrénaline :
Renforce le rythme cardiaque.
Stimule la libération de glucose par le foie (glycogénolyse).
Favorise l’utilisation de substrats énergétiques dans les muscles.
Complète l’effet de dilatation bronchique initié par l’activation nerveuse.
À retenir
L’adrénaline, produite par la médullosurrénale, renforce les effets nerveux par une voie hormonale.
Ce chevauchement permet une réponse efficace et durable à l’urgence.
Réponse hormonale prolongée par l’axe HHS
Lorsque le stress se prolonge, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) prend le relais. L’hypothalamus sécrète la CRH (hormone de libération de la corticotropine), qui stimule l’hypophyse. Celle-ci produit à son tour l’ACTH (hormone corticotrope), qui agit sur la corticosurrénale pour libérer du cortisol.
Le cortisol :
Stimule la néoglucogenèse (synthèse de glucose à partir d’acides aminés ou de glycérol).
Favorise la lipolyse (libération d’acides gras) et le catabolisme (dégradation) des protéines.
Inhibe certaines fonctions non prioritaires (croissance, reproduction, immunité).
Le cortisol exerce aussi un rétrocontrôle négatif sur l’axe HHS. Par exemple, quand le taux de cortisol s’élève, il réduit la production de CRH et d’ACTH, ce qui permet de freiner sa propre sécrétion : c’est un mécanisme de régulation pour éviter un excès prolongé.
À retenir
Le cortisol, libéré par la corticosurrénale, soutient l’organisme en stress prolongé.
Il s’autorégule par rétrocontrôle pour éviter une réponse excessive.
Bilan de la réponse adaptative
La réponse au stress aigu repose sur deux systèmes complémentaires :
Le système nerveux sympathique et l’adrénaline assurent une réaction immédiate.
L’axe HHS et le cortisol prolongent cette réponse en mobilisant durablement les ressources.
Ces réponses adaptatives suspendent temporairement certaines fonctions pour prioriser l’apport énergétique, la respiration, et l’irrigation musculaire. Une fois le danger écarté, l’organisme tend à revenir à l’homéostasie, c’est-à-dire aux constantes physiologiques de repos (glycémie, fréquence cardiaque, température, etc.).
À retenir
La réponse au stress mobilise deux systèmes : nerveux et hormonal.
Le retour à l’homéostasie marque la fin de la réponse adaptative.
Conclusion
La réponse adaptative au stress aigu repose sur l’intégration rapide du danger, l’activation du système nerveux sympathique, la libération d’adrénaline par la médullosurrénale et de cortisol par la corticosurrénale. Cette double action permet de répondre efficacement à une situation menaçante. Toutefois, un stress prolongé peut avoir des effets délétères sur l’organisme, comme l’épuisement des réserves, la baisse de l’immunité ou des troubles métaboliques. La régulation de cette réponse est donc essentielle pour préserver l’équilibre du corps.
