Quelles sont les limites écologiques de la croissance ?

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La croissance économique porte la promesse d’une augmentation des quantités de biens et services à notre disposition, des emplois nécessaires à les produire et de notre confort de vie. Pourtant, elle fait peser un certain nombre de risques sur nos écosystèmes.

I Les risques écologiques de la croissance

1 La croissance épuise les ressources

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L’empreinte écologique mesure la surface terrestre dont l’humanité a besoin pour produire les biens et services qu’elle consomme et pour absorber ses déchets.

La production de biens et services implique des prélèvements dans les stocks de ressources naturelles : forêts, minerais, pétrole, etc. Parce qu’elle favorise ­l’accélération de ce mouvement, elle augmente l’empreinte écologique des activités humaines.

Il en résulte une destruction de notre écosystème, de la faune et de la flore, pourtant essentielles à notre survie : disparition des abeilles, désertification, etc.

2 La croissance est une source de pollution

Les activités productrices de biens et services sont à l’origine de nombreuses pollutions : contamination des nappes phréatiques, pollution de l’air, du sol et de l’eau par des combustibles fossiles, déchets chimiques et nucléaires.

Ainsi, les huit millions de tonnes de détritus plastiques charriés chaque année par les égouts du monde ont donné naissance à un nouveau continent, une « île poubelle » de la taille de la France au milieu du Pacifique ; elle risque de bouleverser les équilibres environnementaux.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution serait responsable de sept millions de morts par an, soit une mort sur huit.

3 La croissance accélère le changement climatique

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique est dû à l’activité humaine, notamment à ses rejets de gaz à effet de serre. Il peut être tenu responsable de la fonte des glaces et de nombreux événements climatiques extrêmes (cyclones, inondations, etc.).

À plus ou moins brève échéance, ce sont les conditions de vie de l’espèce humaine qui sont menacées.

II Le développement durable, une solution ?

1 Concilier croissance et durabilité

Le rapport Brundtland (1987) définit le développement durable (DD) à travers trois objectifs à poursuivre : le bien-être des générations futures doit être au moins égal à celui des générations présentes ; la prudence environnementale doit être de mise ; l’efficacité économique doit être recherchée.

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Les éco-activités désignent les activités de gestion des ressources naturelles (production d’énergies renouvelables, traitement des eaux usées…).

Ainsi, le développement durable vise à concilier croissance et durabilité. La croissance doit permettre le financement d’écoles et d’hôpitaux, par exemple, et des investissements « verts ». Elle doit également se fonder sur de nouvelles activités productives, comme les éco-activités.

2 Un objectif impossible à atteindre ?

Pour l’économiste Serge Latouche, la notion de DD est contradictoire dans ses termes : le développement implique une hausse de la production qui ne peut se réaliser sans accroître les prélèvements et les nuisances environnementales.

Le DD serait alors une formulation plus acceptable de l’incitation à croître, mais resterait incompatible avec certaines dimensions du bien-être.

Zoom

Pouvons-nous croître sans cesse dans un monde fini ?

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Notre empreinte écologique, qui s’accroît depuis les années 1960, est aujourd’hui de 3 hectares par être humain.

Or la biocapacité de la planète, c’est-à-dire la surface dont dispose celle-ci pour satisfaire les besoins de l’humanité et recevoir ses déchets, est en recul : elle n’est plus que de 1,7 hectare par personne…