Qu'est-ce qu'un marché ?

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Nous obtenons des produits de consommation de diverses manières. Nous pouvons les produire nous-mêmes, les recevoir des administrations, ou bien nous les procurer sur les marchés. Mais toute chose peut-elle être échangée sur un marché ?

I Quelles formes peut prendre un marché ?

Un marché est un lieu de rencontre entre des vendeurs qui offrent une marchandise et des demandeurs qui souhaitent l’acheter. Cette rencontre permet de déterminer le prix de la marchandise et la quantité échangée.

1 Un marché peut être physique ou immatériel

Offreurs et demandeurs peuvent se rencontrer physiquement. C’est le cas sur le marché du village, où les clients se déplacent d’étal en étal pour choisir leurs produits et régler leurs achats « de la main à la main ».

Certains échanges peuvent se faire à distance. Ces marchés immatériels peuvent, par exemple, prendre la forme de sites Internet, où les clients sélectionnent leurs produits avant de payer en ligne par carte bancaire.

2 Il existe autant de marchés que de marchandises

Le marché de la pomme de terre ou le marché du livre sont des marchés de biens. Le marché des cours privés ou le marché bancaire sont des marchés de services.

Repère
Mots clés

L’acheteur d’une action devient associé de l’entreprise qui l’a émise. L’acheteur d’une obligation devient créancier de l’entreprise qui l’a émise.

Sur les marchés de capitaux, les entreprises peuvent vendre des actions et obligations en échange de sommes d’argent dont elles ont besoin pour investir.

Sur le marché du travail s’échange la force de travail (facultés physiques et intellectuelles du travailleur) : les individus en recherche d’emploi sont offreurs, et les employeurs sont demandeurs.

II Quels sont les enjeux du marché ?

1 Un moyen efficace d’orienter les comportements économiques ?

Pour les économistes néoclassiques, le marché permet de repérer l’usage le plus efficace d’une ressource. Comment savoir, par exemple, qui doit consommer les pommes disponibles ? Les néoclassiques répondent que ce sont ceux qui en tirent la plus grande satisfaction. Comment les identifier ? Ce sont ceux qui, sur le marché des pommes, sont prêts à payer le plus cher.

De même, comment savoir qui doit accéder aux facteurs de production ? Les néoclassiques répondent que ce sont ceux qui créent le plus de profit. Comment les identifier ? Ce sont ceux qui, sur le marché des capitaux, sont prêts à rémunérer le plus les épargnants qui mettront de l’argent à leur disposition.

Selon la vision néoclassique, toute autre modalité de répartition entraînerait moins de bien-être et de profits. Par exemple, la coutume ou l’État, en décidant, à la place du marché, qui doit avoir accès aux pommes ou à l’argent, risqueraient de les mettre à la disposition d’agents qui n’en feraient pas le meilleur usage.

2 Les risques d’une marchandisation du monde

Il est tentant de soumettre toute chose à la logique de valorisation par le marché. Par exemple, pour savoir qui doit utiliser l’eau potable de certaines régions arides, il suffirait de créer un marché où chacun enchérirait. Celui qui serait prêt à payer le plus aurait accès à la ressource.

Repère
Mot clé

La marchandisation consiste à confier au marché l’allocation d’une ressource dont l’usage, jusqu’alors, faisait l’objet d’un autre mode de gestion.

Le danger de cette marchandisation est double : non seulement ceux qui n’ont pas les moyens d’enchérir peuvent se voir privés d’une ressource vitale ; mais en plus, il n’est pas garanti que ceux qui peuvent payer ne la gaspillent pas…

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La marchandisation est-elle toujours une bonne idée ?

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Photographie promotionnelle de l’application « Experiences » d’Airbnb.

La société américaine Airbnb a créé en 2007 un marché de l’hébergement touristique entre particuliers. Depuis 2017, la plateforme propose en France son offre « Experiences », qui permet aux voyageurs de payer des habitants pour partager et découvrir leur quotidien.

D’un côté, l’expérience permet aux voyageurs de mieux connaître les destinations d’accueil. De l’autre, on peut regretter qu’aux rencontres libres et gratuites se substitue une relation où l’un se subordonne à l’autre contre argent.