Quelles options stratégiques pour les entreprises ?

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Cette leçon présente les principales options stratégiques dont disposent les entreprises pour assurer leur croissance et renforcer leur compétitivité. Tu y verras la distinction entre stratégie globale et stratégie de domaine, l’importance de la chaîne de valeur, les formes de développement (interne, externe, partenariats, internationalisation) et l’impact du numérique sur la stratégie et la transparence. Mots-clés : stratégie, avantage concurrentiel, chaîne de valeur, croissance, diversification, numérique.

Introduction

Dans un environnement économique en constante mutation, les entreprises doivent faire des choix déterminants pour se développer, se différencier et rester compétitives. Ces choix stratégiques engagent leur avenir et influencent leur position sur le marché. Ils concernent à la fois les domaines d’activité dans lesquels elles souhaitent agir et les moyens mobilisés pour atteindre leurs objectifs. Quelles sont les principales options stratégiques dont disposent les entreprises pour assurer leur croissance et renforcer leur avantage concurrentiel ?

Définir les domaines d’activité stratégique (DAS)

Une entreprise peut exercer plusieurs activités différentes. Pour orienter efficacement sa stratégie, elle segmente ses activités en domaines d’activité stratégique (DAS).

Un DAS correspond à un ensemble homogène d’activités partageant les mêmes ressources, technologies, marchés ou concurrents.

Chaque domaine fait l’objet d’une stratégie adaptée à ses spécificités.

Exemple : le groupe LVMH distingue plusieurs DAS : la mode et la maroquinerie, les parfums et cosmétiques, les vins et spiritueux ou encore la distribution sélective. Chacun possède ses propres objectifs, ses marchés et ses concurrents.

Cette segmentation permet à l’entreprise :

  • D’adapter ses choix à la réalité de chaque marché.

  • D’identifier les activités les plus rentables.

  • De mieux répartir ses ressources et ses investissements.

À retenir

Le domaine d’activité stratégique (DAS) désigne un ensemble d’activités homogènes pour lesquelles l’entreprise définit une stratégie propre.

Stratégie globale et stratégie de domaine

Les entreprises prennent leurs décisions à deux niveaux : la stratégie globale et la stratégie de domaine.

La stratégie globale

La stratégie globale concerne l’ensemble de l’entreprise. Elle fixe ses grandes orientations et répond à la question : « Dans quels domaines d’activité voulons-nous être présents ? »

Deux grandes options se présentent :

  • La spécialisation, qui consiste à concentrer les ressources sur une seule activité ou un seul marché. Elle permet de renforcer un savoir-faire unique, mais rend l’entreprise plus vulnérable face aux crises sectorielles.

Exemple : Bic s’est spécialisée dans les produits jetables (stylos, rasoirs, briquets).

  • La diversification, qui consiste à développer de nouvelles activités, complémentaires ou non à l’activité principale. Elle permet de répartir les risques et d’exploiter des synergies.

Exemple : Virgin s’est diversifié du secteur musical vers l’aérien et la téléphonie.

La stratégie de domaine

La stratégie de domaine détermine comment une entreprise va se positionner sur un marché spécifique pour y obtenir un avantage concurrentiel.

Deux approches dominent :

  • La domination par les coûts : proposer un prix inférieur à celui des concurrents grâce à une maîtrise des coûts de production.

Exemple : Aldi ou Ryanair cherchent à offrir des prix bas en simplifiant leurs services et en réduisant leurs dépenses.

  • La différenciation : offrir un produit ou un service perçu comme unique (qualité, design, innovation, image de marque).

Exemple : Apple se distingue par son design, sa fiabilité et son univers de marque cohérent.

Ces choix dépendent des ressources, des compétences et des valeurs de l’entreprise, mais aussi de la nature de son marché.

À retenir

La stratégie globale fixe les orientations de développement (spécialisation ou diversification), tandis que la stratégie de domaine définit comment se démarquer sur un marché (coût ou différenciation).

La chaîne de valeur et les modalités de développement

La chaîne de valeur : maîtriser ou déléguer

La chaîne de valeur regroupe l’ensemble des activités créatrices de valeur pour l’entreprise : conception, production, logistique, distribution, service après-vente.

L’entreprise doit décider quelles activités elle souhaite intégrer et lesquelles elle préfère externaliser :

  • L’intégration consiste à maîtriser directement plusieurs étapes de la production ou de la distribution afin de garantir la qualité et la cohérence.

Exemple : Ferrero produit lui-même une partie de ses ingrédients pour contrôler la qualité de ses produits.

  • L’externalisation consiste à confier certaines tâches à des prestataires spécialisés pour réduire les coûts et se concentrer sur le cœur de métier.

Exemple : Nike externalise la fabrication de ses chaussures, mais conserve la conception et le marketing.

Les modalités de développement

Pour se développer, une entreprise peut emprunter plusieurs voies :

  • La croissance interne, qui repose sur le développement des moyens existants (nouveaux produits, ouverture de sites, embauches). Elle est progressive et maîtrisée.

Exemple : Decathlon crée ses propres marques et ouvre de nouveaux magasins.

  • La croissance externe, qui passe par le rachat ou la fusion avec d’autres entreprises afin d’élargir rapidement ses marchés ou ses compétences.

Exemple : Disney a racheté Pixar et Marvel pour diversifier ses contenus et conquérir de nouveaux publics.

  • Les partenariats, qui permettent de coopérer avec d’autres organisations tout en conservant son indépendance.

Exemple : Renault et Nissan partagent leurs technologies pour développer des véhicules électriques.

  • L’internationalisation, qui vise à conquérir de nouveaux marchés étrangers ou à réduire les coûts de production.

Exemple : IKEA s’est implantée dans plus de cinquante pays pour adapter son offre aux cultures locales.

À retenir

Les entreprises peuvent créer de la valeur en intégrant ou externalisant certaines activités, et se développer par la croissance interne, externe, les partenariats ou l’internationalisation.

Le numérique et la transparence dans la stratégie d’entreprise

La numérisation de l’économie a profondément transformé les stratégies des entreprises. Les technologies numériques ont modifié les modes de production, de communication et de distribution.

Elles offrent de nouvelles opportunités de croissance et de proximité avec les clients (vente en ligne, automatisation, communication instantanée), mais elles imposent aussi des défis : sécurisation des données, adaptation des compétences, réorganisation du travail.

Exemple : La Redoute, en se digitalisant, a transformé son modèle de vente par catalogue en un site de commerce en ligne performant, tout en réorganisant sa logistique.

Dans ce contexte, les entreprises doivent aussi trouver un équilibre entre transparence et secret stratégique.

Les parties prenantes (clients, salariés, actionnaires, pouvoirs publics) exigent davantage de transparence sur les objectifs, les méthodes de production ou les engagements environnementaux. Cependant, cette exigence connaît des limites : certaines informations doivent rester confidentielles pour préserver la compétitivité et la sécurité économique.

Exemple : une entreprise peut communiquer sur ses engagements écologiques tout en gardant secret le détail de ses innovations technologiques.

À retenir

Le numérique influence directement les stratégies des entreprises en transformant leurs modes d’action et leurs relations avec les parties prenantes. La transparence est devenue une exigence forte, mais elle doit être conciliée avec le respect du secret stratégique.

Conclusion

Les entreprises disposent de nombreuses options stratégiques pour assurer leur développement et leur compétitivité : choix des domaines d’activité, orientation globale, avantage concurrentiel, maîtrise de la chaîne de valeur et modalités de croissance. Ces décisions doivent rester cohérentes avec les ressources et les valeurs de l’entreprise. Dans un univers concurrentiel marqué par la transformation numérique, la réussite repose sur la capacité à innover, à s’adapter rapidement et à maintenir un équilibre entre transparence et secret, garant de la confiance et de la performance durable.