Introduction
Chaque jour, tu profites du résultat de nombreuses activités de production : ton petit-déjeuner acheté à la boulangerie, ton trajet en bus, ton cours au lycée, la musique que tu écoutes sur ton téléphone. Toutes ces choses existent parce que des personnes, des entreprises ou des institutions ont produit des biens et des services pour répondre à des besoins humains.
Mais toutes les productions ne fonctionnent pas de la même façon. Certaines sont marchandes, c’est-à-dire vendues sur un marché à un prix, tandis que d’autres sont non marchandes, c’est-à-dire gratuites ou presque, financées par la collectivité. Comprendre cette distinction est essentiel pour saisir le rôle des différents acteurs de l’économie — entreprises, administrations publiques et associations — dans la création de richesse nationale.
Qu’est-ce que la production ?
La production est une activité économique qui consiste à créer des biens et des services ayant une valeur économique, c’est-à-dire qui peuvent être échangés ou procurer une utilité à quelqu’un.
Un bien est un objet matériel que l’on peut toucher et conserver : une voiture, un livre, un ordinateur. Un service, au contraire, est immatériel : il ne se stocke pas et s’utilise au moment où il est produit, comme un cours, un soin médical ou un transport.
Pour qu’une activité soit considérée comme de la production économique, elle doit créer de la valeur ajoutée. Celle-ci se calcule ainsi : valeur ajoutée = valeur de la production – valeur des consommations intermédiaires. Les consommations intermédiaires représentent ce que le producteur a dû acheter pour produire (matières premières, énergie, composants).
Exemple : une entreprise fabrique un vélo qu’elle vend 1 000 €. Elle dépense 600 € pour les pièces et l’énergie. Sa valeur ajoutée est donc de 400 € (1 000 – 600). C’est cette richesse nouvelle qui sert ensuite à payer les salaires, les impôts et, éventuellement, à dégager un bénéfice.
À retenir
Produire, c’est créer des biens et des services ayant une valeur économique. La richesse produite se mesure par la valeur ajoutée, calculée grâce à la formule : VA = production – consommations intermédiaires.
Production marchande et production non marchande
La production marchande correspond à la production de biens et de services vendus sur un marché à un prix supérieur ou égal à leur coût de production. Elle est réalisée principalement par les entreprises, dont l’objectif est de faire un bénéfice. Par exemple, une boulangerie qui vend ses baguettes, une entreprise automobile qui commercialise ses voitures ou une plateforme de streaming payante. En France, la production marchande représente environ 85 % du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire la majorité de la richesse créée.
Le PIB, ou produit intérieur brut, est la somme de toutes les valeurs ajoutées produites sur le territoire en une année. Il mesure la richesse nationale : en 2024, le PIB de la France s’élevait à environ 2 900 milliards d’euros.
La production non marchande, elle, est gratuite ou vendue à un prix très inférieur à son coût réel. Elle ne vise pas le profit, mais la satisfaction de besoins collectifs comme la santé, l’éducation ou la sécurité. Elle est assurée par les administrations publiques (État, communes, hôpitaux, écoles) et par certaines organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Comme ces services ne sont pas vendus, leur valeur est mesurée dans le PIB au coût de production, c’est-à-dire la somme des salaires, des achats de matériel et des dépenses nécessaires pour les fournir. Par exemple, un cours dans un lycée public ou une consultation à l’hôpital n’ont pas de prix de vente : leur valeur est comptabilisée selon le coût supporté par l’État et financée par les impôts et les cotisations sociales.
Les cotisations sociales sont des sommes versées par les salariés et les employeurs pour financer la Sécurité sociale, créée en 1945. Celle-ci assure la protection sociale des citoyens en couvrant les risques liés à la maladie, à la vieillesse, à la famille ou au chômage.
À retenir
La production marchande est vendue sur un marché et mesurée à son prix de vente. La production non marchande est gratuite ou presque et mesurée dans le PIB selon son coût de production.
Les trois grands types d’organisations productives
Dans une économie, trois grands types d’organisations produisent de la richesse : les entreprises, les administrations publiques et les associations.
Les entreprises produisent des biens et des services marchands. Leur objectif est de vendre leur production à un prix couvrant leurs coûts et permettant de réaliser un bénéfice. Ce bénéfice sert à rémunérer les propriétaires, à investir et à développer l’activité. Par exemple, une boulangerie, Renault ou Orange participent toutes à la création de richesse.
Les administrations publiques produisent des services non marchands d’intérêt général : enseignement, santé, sécurité, justice, infrastructures. Leur but n’est pas le profit, mais l’accès de tous aux services essentiels. Elles sont financées par les impôts et les cotisations sociales, et leur production est mesurée par le coût des services qu’elles fournissent.
Les associations, qui appartiennent à l’économie sociale et solidaire (ESS), produisent aussi des biens et des services, mais avec un objectif social et non lucratif. Elles répondent à des besoins que ni les entreprises ni l’État ne couvrent entièrement : aide alimentaire, sport, culture, insertion professionnelle. Lorsqu’elles réalisent un excédent, celui-ci est réinvesti dans leurs projets au lieu d’être distribué à des actionnaires. En France, l’ESS représente environ 10 % de l’emploi total, soit près de 2,5 millions de travailleurs.
Ces trois types d’organisations sont complémentaires : les entreprises dynamisent la croissance et l’emploi, les administrations publiques garantissent la justice sociale, et les associations renforcent la solidarité.
À retenir
Trois types d’organisations produisent de la richesse : les entreprises (production marchande), les administrations publiques (production non marchande) et les associations (production solidaire et sans but lucratif).
Une production au service de la richesse nationale
Toutes ces productions, qu’elles soient marchandes ou non marchandes, contribuent à la richesse nationale. Lorsqu’on additionne les valeurs ajoutées créées par les entreprises, les administrations et les associations, on obtient le PIB, indicateur central de la production d’un pays.
Le PIB intègre à la fois les biens et services vendus sur les marchés et les services publics gratuits. En 2024, la France a produit environ 2 900 milliards d’euros de richesses, dont la grande majorité provient des entreprises, mais aussi des écoles, hôpitaux et associations.
Ainsi, même une école publique ou un hôpital, qui ne vendent rien, participent pleinement à la richesse du pays, car leur activité crée de la valeur économique pour la société.
À retenir
Le PIB additionne toutes les valeurs ajoutées produites dans le pays. Il mesure la richesse nationale issue à la fois de la production marchande et de la production non marchande évaluée à son coût de production.
Conclusion
Produire, c’est transformer des ressources pour créer des biens et des services qui ont de la valeur et qui répondent à des besoins. Cette production peut être marchande, lorsqu’elle est vendue sur un marché, ou non marchande, lorsqu’elle est financée collectivement.
Les entreprises, les administrations publiques et les associations participent ensemble à cette production, chacune selon ses objectifs. La somme de toutes leurs valeurs ajoutées correspond au produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire la richesse nationale.
Comprendre la production, c’est donc comprendre comment les activités économiques transforment le travail et les ressources en richesses utiles à tous — qu’il s’agisse d’un bien vendu, d’un service public gratuit ou d’une action solidaire.
