L’outil « produit scalaire » permet de résoudre de nouveaux problèmes de géométrie, par exemple calculer une mesure d’angle ou la longueur d’un segment.
I. Définition
Soit u et v deux vecteurs du plan. Leur produit scalaire est un nombre réel noté \overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v (on lit « u scalaireν »).
Si l’un des vecteurs u ou v est le vecteur nul, alors \overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v = 0.
Si aucun des vecteurs u et v n’est le vecteur nul, alors on considère trois points A, B et C tels que u=AB et v=AC. On a alors : A ≠ B et A ≠ C.
On appelle H le projeté orthogonal de C sur la droite (AB), alors :
\overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v = AB\times AH si AB et AH sont de même sens
{\phantom{\overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v }=-AB\times AH} si AB et AH sont de sens opposés.
Cas particulier : si u et v sont colinéaires et u=0 et v=0, alors :
\overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v = ||\overrightarrow u||\times ||\overrightarrow v|| si u et v sont de même sens
{\phantom{\overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v }= -||\overrightarrow u||\times ||\overrightarrow v||} si u et v sont de sens contraire.
Mot clé
\overrightarrow u \;.\; \overrightarrow u est le carré scalaire de u ; \overrightarrow u \;.\; \overrightarrow u=||\overrightarrow u||^2.
II. Propriétés
Symétrie : pour tous vecteurs u et v, \overrightarrow u \;.\; \overrightarrow v = \overrightarrow v \;.\; \overrightarrow u
Bilinéarité : pour tous vecteurs u, v et w et tout réel k :
u.(v+w)=u.v+u.w
u.(kv)=k(u.v)
III. Expression dans une base orthonormée
Si les vecteurs u et v ont pour coordonnées (x ; y) et (x′ ; y′) dans une même base orthonormée du plan, alors :
u.v=xx′+yy′
Norme d’un vecteur : pour tout vecteur u de coordonnées (x ; y) dans une base orthonormée :
∣∣u∣∣2=x2+y2
Méthode
Calculer des produits scalaires
Sur la figure ci-contre, ABCD est un rectangle tel que AB = 4 et BC = 3, ABE est un triangle équilatéral, H est le milieu du segment [AB].
Calculer les produits scalaires suivants :
a.BC.CDb.DC.DHc.AB.ACd.BA.AEe.AB.EC
Conseil
a. Considérez les directions des deux vecteurs.
b. Décomposez le vecteur DH en utilisant la relation de Chasles.
c. Considérez le projeté orthogonal de C sur la droite (AB).
d. Remarquez que BA=−AB, puis considérez le projeté orthogonal de E sur la droite (AB).
e. Utilisez les résultats des deux questions précédentes.
Solution
a. Les droites (BC) et (CD) sont perpendiculaires, donc les vecteurs BC et CD sont orthogonaux, donc BC.CD=0.
b. DH=DA+AH, donc \overrightarrow{DC}\;.\; \overrightarrow{DH}=\overrightarrow{DC}\;.\; ( \overrightarrow{ DA}+\overrightarrow{AH})
=DC.DA+DC.AH
Les vecteurs DC et DA sont orthogonaux (les droites (DC) et (DA) sont perpendiculaires), donc DC.DA=0.
DC.AH=DC×AH car les vecteurs DC et AH sont colinéaires de même sens.
Or DC = AB = 4 et AH=2, donc \overrightarrow{DC}\;.\; \overrightarrow{AH}=4×2=8.
D’où DC.DH=0+8, soit DC.DH=8
c. Le projeté orthogonal de C sur la droite (AB) est B, donc AB.AC=AB×AB, donc AB.AC=16.
d. On a BA.AE=−AB.AE. Le triangle ABE est équilatéral, donc (EH) est la médiatrice du segment [AB]. Le projeté orthogonal de E sur la droite (AB) est donc H. Les vecteurs AB et AH sont colinéaires de même sens, donc AB.AE=AB×AH, donc BA.AE=−AB×AH, soit BA.AE=−8.
e. Par la relation de Chasles : AB.EC=AB.(EA+AC)=AB.EA+AB.AC.
AB.EA=(−BA).(−AE)=BA.AE, donc AB.EA=−8. De plus AB.AC=16.