Mouvement d'un système

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Découvre comment le mouvement d'un système est lié aux forces qui s'exercent sur lui ! Tu vas apprendre à repérer la position et la vitesse d'un mobile, comprendre comment calculer la variation de vitesse, et explorer la deuxième loi de Newton qui relie les forces et les variations de vitesse. Applique ces concepts à des exemples concrets comme le décollage d'une fusée ou la chute libre, et comprends pourquoi tous les objets tombent de la même manière dans le vide. Mots-clés : centre d'inertie, vecteur vitesse, variation de vitesse, deuxième loi de Newton, chute libre, mouvement rectiligne.

Après quelques rappels de cinématique, cette fiche précise le lien entre le mouvement d'un système et les actions mécaniques qu'il subit.

I. Rappels des notions abordées en seconde

1. Centre d'inertie

  • Définition :

    Le centre d'inertie d'un système est le point qui a la trajectoire la plus simple au cours du mouvement. Il est appelé aussi centre de masse.

  • Remarque : si on ne s'intéresse qu'au mouvement général d'un système, on peut se limiter à l'étude de la trajectoire de son centre d'inertie.

2. Position d'un mobile

  • Sur la figure suivante est représenté le mouvement d'un mobile par une suite de points :

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  • Pour repérer le mobile dans l'espace, on utilise le repère (O,i,j)(O,\overrightarrow{i},\overrightarrow{j}).

  • Le point M1M_1 est la position de MM à l'instant t1t_1 ; elle peut s'exprimer de deux façons différentes (mais équivalentes) dans (O,i,j)(O,\overrightarrow{i},\overrightarrow{j}) :

    \circ\quad 1)\textcolor{purple}{\text{1)}} par les coordonnées du point que l'on note : M1(5 ; 7)M_1 (5~ ;~ 7) ou encore M1(57)M_1 \begin{pmatrix}5\\7\end{pmatrix} ;

    \circ\quad 2)\textcolor{purple}{\text{2)}} par le vecteur position OM1=5i+7j\overrightarrow{OM_{1}} = 5 \overrightarrow{i} + 7 \overrightarrow{j} qui s'écrit aussi : OM1(5 ; 7)\overrightarrow{OM_{1}}(5~ ;~7) ou encore OM1(57)\overrightarrow{OM_{1}} \begin{pmatrix}5\\7\end{pmatrix}.

3. Vecteur vitesse

  • Définition :

    Le vecteur vitesse, noté v\overrightarrow{v}, est une grandeur orientée permettant de connaître la direction, le sens et la valeur de la vitesse d'un point MM à un instant tt donné.

    Il est caractérisé par :

    \circ\quad Son point d'application : le point MM où se trouve le système à l'instant tt ;

    \circ\quad Sa direction : la tangente à la trajectoire en MM ;

    \circ\quad Son sens : celui du mouvement ;

    \circ\quad Sa norme : la valeur de la vitesse.

  • Dans le système international, l'unité de la vitesse est le m/s\text{m/s}.

  • Il existe d'autres unités de vitesse comme le km/h\text{km/h} par exemple. Il faut alors procéder à des conversions d'unité.

4. Détermination graphique d'une vitesse

  • La vitesse d'un point mobile à un instant tt peut être assimilée à sa vitesse moyenne sur un intervalle très court encadrant l'instant tt.

  • Considérons par exemple le mouvement d'une balle, représentée par le point MM sur l'enregistrement suivant :

picture-in-text

  • Pour évaluer le vecteur vitesse v1\overrightarrow{v_{1}} du mobile en M1M_1 on peut écrire :

    v1=M1M2δt\boxed{ \overrightarrow{v_{1}} = \dfrac{\overrightarrow{M_{1}M_{2}}}{\delta t}}

  • On en déduit ses caractéristiques :

    \circ\quad Point d'application : M1M_1 ;

    \circ\quad Direction : la droite M1M2M_1M_2 ;

    \circ\quad Sens : de M1M_1 vers M2M_2 (sens du mouvement) ;

    \circ\quad Norme : v1=M1M2δtv_{1} = \dfrac{M_{1}M_{2}}{\delta t}

  • Si on mesure M1M2=5cmM_{1}M_{2} = 5 \: cm sur le schéma alors, en tenant compte des diverses échelles, on trouve :

    v1=0,05×20,1=1m/sv_{1} = \dfrac{0,05 \times 2 }{0,1} = 1 \: m/s

    (soit 3 cm sur la figure)

  • Remarque : certains énoncés définissent une autre formule approchée pour évaluer la vitesse en un point MiM_i :

    vi=Mi1Mi+12δt\boxed{ \overrightarrow{v_{i}} = \dfrac{\overrightarrow{M_{i-1}M_{i+1}}}{2\delta t}}

    Il faut alors adapter le raisonnement : ainsi en M2M_2 (donc pour i=2i = 2) on obtient la relation :

    v2=M1M32δt\boxed{ \overrightarrow{v_{2}} = \dfrac{\overrightarrow{M_{1}M_{3}}}{2\delta t}}

    \circ\quad La direction est alors : la droite M1M3M_1M_3 ;

    \circ\quad Et la norme est : v2=M1M32δtv_{2} = \dfrac{M_{1}M_{3}}{2 \delta t}.

II. Détermination de la variation de vitesse

  • Pour caractériser le mouvement d'un système, il faut s'intéresser non seulement à la vitesse du centre de masse, mais aussi à la variation du vecteur vitesse au cours du temps.

  • Considérons par exemple la chute libre d'une balle, représentée par le point M sur la figure suivante :

picture-in-text

  • Le vecteur vitesse du mobile MM est déjà indiqué sur la figure et on remarque que ce vecteur varie d'un point à l'autre sous l'effet du poids P\overrightarrow{P} (qui est l'unique force que subit la balle).

  • Cherchons la variation du vecteur vitesse en M3M_3, notée Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} : cette variation est la différence entre les vitesses v3\overrightarrow{v_3} et v2\overrightarrow{v_2}, ce qu'on écrit :

    Δv3=v3v2\boxed{\Delta \overrightarrow{v_3} = \overrightarrow{v_3} - \overrightarrow{v_2}}

    Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} est donc un vecteur : sa norme s'exprime dans les mêmes unités qu'une vitesse.

  • Attention à bien distinguer le vecteur vitesse v3\overrightarrow{v_3} du vecteur variation de vitesse Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} !

  • Pour tracer Δv3\Delta \overrightarrow{v_3}, c'est-à-dire la différence entre v3\overrightarrow{v_3} et v2\overrightarrow{v_2}, on peut procéder de la façon suivante :

    \circ\quad On reporte v3\overrightarrow{v_3} en un point AA quelconque (à droite sur la figure) ;

    \circ\quad Puis l'opposé de v2\overrightarrow{v_2} (c'est-à-dire v2-\overrightarrow{v_2}) à l'extrémité de v3\overrightarrow{v_3} ;

    \circ\quad Et on rejoint AA à l'extrémité de v2-\overrightarrow{v_2} pour obtenir Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} ;

    \circ\quad On reporte enfin Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} en M3M_3 (si la figure le permet, il est possible de faire la construction directement en M3M_3).

III. Lien entre forces et variation de vitesse

1. Deuxième loi de Newton

  • Lors du mouvement d'un système, il existe un lien direct entre :

    \circ\quad Le vecteur variation de vitesse du centre de masse ;

    \circ\quad Et la résultante des forces appliquées au système.

  • Ceci constitue la deuxième loi de Newton appelée aussi loi (ou principe) fondamentale de la dynamique.

  • Deuxième loi de Newton :

    Au cours du mouvement d'un système de masse mm,

    \circ\quad La variation de vitesse Δv\Delta \overrightarrow{v} de son centre de masse ;

    \circ\quad Et la résultante F\sum \overrightarrow{F} des forces appliquées ;

    sont reliées à tout instant par la relation approchée suivante :

    FmΔvΔt\boxed{\sum \overrightarrow{F} \approx m \dfrac{\Delta\overrightarrow{v}}{ \Delta t}}

    Cette loi n'est toutefois valable que si le référentiel choisi pour l'étude est galiléen.

  • Remarque : cette relation est valable en tout point MM de la trajectoire du centre de masse : Δv\Delta \overrightarrow{v} correspond alors à la variation de vitesse en MM, calculée à l'aide de deux points voisins séparés par un intervalle de temps Δt\Delta t.

2. Conséquences de la deuxième loi de Newton

  • Dans ce paragraphe, les termes trajectoire et vitesse désignent la trajectoire ou la vitesse du centre de masse du système.

  • Contrairement à ce que nous dicte l'intuition, les forces ne déterminent pas directement la vitesse, mais la variation de vitesse. Une force résultante nulle implique soit l'immobilité, soit un mouvement rectiligne uniforme : dans ce dernier cas, le vecteur vitesse ne varie pas (Δv=0\Delta \overrightarrow{v} = \overrightarrow{0}), mais il n'est pas nul (v0\overrightarrow{v} \neq \overrightarrow{0}).

  • En tout point de la trajectoire, le vecteur variation de vitesse est toujours colinéaire à la résultante des forces et de même sens (car m et Δt\Delta t sont positifs).

  • Si les forces subies par le système sont connues à tout instant, il est possible de calculer comment varie la vitesse et donc de déterminer la trajectoire du centre de masse (si on connaît la position et la vitesse de départ) ; c'est l'énorme intérêt de cette loi.

  • Si au contraire la trajectoire est connue, on peut alors en déduire des informations sur les forces.

  • On retrouve le principe d'inertie (et sa réciproque) : en effet, si le vecteur vitesse est constant, sa variation est nulle et donc la résultante des forces aussi ; et réciproquement. On retrouve donc l'équivalence suivante :

    F=0Δv=0\boxed{\sum \overrightarrow{F} = \overrightarrow{0} \Leftrightarrow \Delta\overrightarrow{v} = \overrightarrow{0}}

  • Enfin, la masse mm intervenant dans la relation caractérise en fait l'inertie du système. Plus mm est grand, plus l'effet d'une force donnée (c'est-à-dire la variation de vitesse) sera petit. Il est en effet plus difficile de pousser un camion qu'une voiture !

IV. Applications

  • Pour illustrer la 2e loi de Newton, nous allons l'appliquer successivement :

    \circ\quad Au mouvement d'une fusée au décollage ;

    \circ\quad Et à la chute libre, qui est un mouvement très particulier qu'il faut connaître.

1. Mouvement d'une fusée

  • On considère une fusée de masse m=1 400 tm = 1~400~t au décollage ; 1 t1~t (tonne) =1 000 kg= 1~000~kg.

  • On se place dans le référentiel terrestre supposé galiléen.

  • La figure suivante montre les premières secondes du décollage de la fusée assimilée à son centre d'inertie G, ainsi que les forces appliquées à la fusée :

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  • Le mouvement est rectiligne et accéléré (la vitesse augmente au cours du temps).

  • Le bilan des forces est le suivant :

    \circ\quad Le poids de la fusée P\overrightarrow{P}, vertical et orienté vers le bas, de norme :

    P=mg=14001039,81=13,7106 NP = m \cdot g = 1400 \cdot 10^3 \cdot 9,81 = 13,7 \cdot 10^6~N

    N.B. : on négligera les variations de masse de la fusée durant cette phase très courte du décollage ;

    \circ\quad La poussée des moteurs F\overrightarrow{F} verticale, orientée vers le haut et supposée constante :

    F=23,7×106 NF = 23,7 \times 10^6~N

    (donnée du constructeur)

    \circ\quad La résultante des forces R=P+F\overrightarrow{R} = \overrightarrow{P} + \overrightarrow{F} est donc aussi verticale et sa valeur constante :

    R=FP=107 NR = F - P = 10^7~N

  • Remarque : la résultante des forces n'est pas notée F\sum \overrightarrow{F} pour éviter toute confusion avec la poussée F\overrightarrow{F}.

  • Nous allons vérifier la deuxième loi de Newton, en traçant les variations de vitesse en G2G_2 et G3G_3.

  • Les vecteurs Δv2\Delta \overrightarrow{v_2} et Δv3\Delta \overrightarrow{v_3} obtenus sur la figure sont bien colinéaires à la résultante des forces R\overrightarrow{R} et de même sens.

  • Nous pouvons calculer leur valeur en appliquant la formule de la 2e loi de Newton :

    \circ\quad En G2G_2 :

    R=mΔv2ΔtR = \dfrac{m \cdot \Delta v_{2}}{\Delta t}

    donc Δv2=RΔtm\Delta v_{2} = \dfrac{R \cdot \Delta t}{m}

    \circ\quad Comme Δv2\overrightarrow{\Delta v_{2}} a été calculé à partir de 2 points successifs (M1M_1 et M2M_2), Δt\Delta t vaut ici 1 s1~s et on trouve :

    Δv2=RΔtm=107×11,4106=7,1m/s\Delta v_{2} = \dfrac{R \cdot \Delta t}{m} = \dfrac{10^{7} \times 1 }{1,4 \: 10^{6}} = 7,1 \: m/s

    Ce qui correspond bien à un vecteur Δv2\Delta \overrightarrow{v_2} de longueur 7,1/71 cm7,1 / 7 \approx 1~cm sur la figure.

    \circ\quad En G3G_3 : le calcul donne exactement le même résultat car RR, mm et Δt\Delta t ne varient pas, donc Δv3=Δv2\Delta \overrightarrow{v_3} = \Delta \overrightarrow{v_2}, ce que l'on constate aussi sur la figure.

2. Étude de la chute libre

  • Définition :

    Un système est en chute libre s'il n'est soumis qu'à son poids.

  • Rappel : à la surface du globe (ou encore à basse altitude) le poids est une force verticale dirigée vers le bas et de norme :

    P=m×g\boxed{P = m \times g}

    (gg étant l'intensité de la pesanteur, de valeur g=9,81 N/kgg = 9,81~N/kg à Paris)

  • Considérons par exemple la chute libre d'une balle, représentée par le point MM sur la figure suivante :

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  • Nous avons expliqué plus haut comment tracer les vecteurs variation de vitesse Δv\Delta \overrightarrow{v} représentés sur la figure, en M1M_1, M2M_2 et M3M_3.

  • On remarque immédiatement que Δv\Delta \overrightarrow{v} est bien colinéaire à P\overrightarrow{P} (qui est ici la résultante des forces) et de même sens.

  • Calculons la valeur de la variation de vitesse :

    \circ\quad D'après la 2e loi de Newton nous pouvons écrire en M1M_1 :

    P=mΔv1ΔtP = \dfrac{m \cdot \Delta v_{1}}{\Delta t}

    \circ\quad Mais P=mgP = m \cdot g donc on obtient :

    mg=mΔv1Δtg=Δv1Δtm \cdot g = \dfrac{m \cdot \Delta v_{1}}{\Delta t} \Leftrightarrow g = \dfrac{ \Delta v_{1}}{\Delta t}

    après simplification par mm

    \circ\quad On en déduit un résultat remarquable : la variation de vitesse, lors d'une chute libre, ne dépend pas de la masse du système !

  • Le même raisonnement en un autre point MM montrerait que nous avons toujours la relation :

    ΔvΔt=g\boxed{ \dfrac{ \Delta v}{\Delta t} = g}

  • Et nous pouvons généraliser le résultat de la façon suivante :

    Propriété de la chute libre

    Si un système est en chute libre, en tout point M de la trajectoire de son centre de masse, la variation de vitesse est donnée par la relation :

    ΔvΔt=g\boxed{ \dfrac{ \Delta \overrightarrow{v}}{\Delta t} = \overrightarrow{g}}

  • Il suffit donc de connaître le champ de pesanteur (g\overrightarrow{g}) d'un astre pour déterminer le mouvement d'un corps en chute libre quelle que soit sa masse : on dit que la chute libre est universelle.

  • La vidéo suivante montre qu'effectivement une boule de bowling et une plume tombent de la même façon dans le vide :

Boule de bowling vs plume

  • Remarques :

    \circ\quad En toute rigueur ce résultat n'est valable que si la masse du système est négligeable devant celle de la terre (ou de l'astre concerné).

    \circ\quad Le mouvement de chute libre dépend aussi de la façon dont le système est lancé. On distingue ainsi la chute libre verticale, la chute libre parabolique et l'orbite d'un satellite.

    \circ\quad Sur Terre, l'atmosphère empêche la chute libre car l'air s'oppose au déplacement. Pour les chutes à faible vitesse, on peut toutefois négliger la résistance de l'air, par exemple : chute d'une pomme ou mouvement d'une boule de pétanque (en l'air, pas au sol !). En revanche l'approximation n'est plus du tout valable pour le mouvement d'une balle de golf.

    \circ\quad Dans l'espace (ou sur la Lune) il n'y a pas d'atmosphère et les corps peuvent donc être en chute libre : par exemple les sondes spatiales ou les satellites.

    \circ\quad Enfin, les planètes sont en chute libre autour du Soleil et les satellites naturels sont en chute libre autour de leur astre respectif (par exemple la Lune autour de la Terre).

= Merci à krinn / Skops pour avoir contribué à l'élaboration de cette fiche =