Les réformes protestante et catholique

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Au Moyen Âge, toutes les croyances et pratiques religieuses sont contrôlées par le clergé. Certains chrétiens, s’inspirant du mouvement humaniste qui accorde une plus grande importance à la réflexion personnelle, veulent s’émanciper de cette tutelle.

I Les causes de la Réforme protestante

La grande épidémie de peste (1347-1352), qui emporte 50 % de la population européenne et les ravages de la guerre de Cent Ans (1337-1453), ont accentué les angoisses des chrétiens au sujet de la vie après la mort. Les danses macabres, motifs artistiques qui représentent un défilé de squelettes, témoignent de ce désarroi.

Dès le XVe siècle, Jean Hus en Bohème et John Wycliff en Angleterre en appellent au retour à la simplicité du message biblique : une vie sans péchés dans l’attente du Jugement dernier.

Pour accroître leur richesse, les prêtres vendent des indulgences : il s’agit d’un pardon qui permettrait de raccourcir ou annuler le temps passé au purgatoire, lieu où l’âme séjourne avant d’aller au Paradis. Plus on paie, plus l’accès à l’éternité est rapide.

II Les réformes protestantes

1 Martin Luther

Comme tous ses contemporains, le moine allemand Martin Luther est obsédé par la question du salut. En 1517, il publie un texte, appelé les 95 thèses, où il fait des propositions pour réformer l’Église. Il y affirme notamment que l’Homme ne peut gagner le paradis que par la foi et que l’action des intermédiaires avec Dieu (clergé, saints…) est inutile.

Repère
Mot clé

Un sacrement est un rite qui permet la rencontre entre Dieu et le fidèle. L’eucharistie, ou communion, est le partage du pain et du vin, rappel du dernier repas du Christ.

En 1520, il est excommunié par le pape. Il donne alors naissance à une nouvelle forme de christianisme, le protestantisme ou Réforme. Le culte est pratiqué en langue locale et seuls deux sacrements – le baptême et l’eucharistie – sont conservés.

2 Jean Calvin

Vers 1532, Jean Calvin, élève en droit à Paris, se convertit au protestantisme. Il adopte un point de vue encore plus radical sur le salut. Selon lui, Dieu choisit ceux qui iront au paradis (prédestination). En 1541, il s’installe à Genève, en Suisse, où il organise la cité selon une morale très stricte.

III La Contre-Réforme, ou réforme catholique

Pour contrer la réforme protestante, le pape Paul III convoque en 1545 un concile à Trente en Italie. Les évêques y réaffirment les dogmes du catholicisme : l’importance des bonnes actions pour obtenir le salut, le rôle fondamental du clergé pour comprendre la Bible et la reconnaissance des sept sacrements.

Pour diffuser ces croyances, Paul III s’appuie sur la compagnie de Jésus (les Jésuites), fondée en 1540. Ces moines, particulièrement bien formés, sont capables de répondre aux polémiques soulevées par les luthériens et les calvinistes.

L’art baroque est une réponse à l’austérité des temples protestants. La surcharge des décors tente de ramener les fidèles dans les églises.

En Espagne et en Italie, les protestants sont persécutés par les tribunaux ecclésiastiques de l’Inquisition. Au contraire, dans les pays du nord de l’Europe, les réformés obtiennent le soutien des souverains.