Introduction
L’État joue un rôle essentiel pour réduire les inégalités et protéger les individus contre les risques sociaux. Ces risques (maladie, accident, chômage, vieillesse...) peuvent empêcher une personne de travailler ou de subvenir à ses besoins. Pour y répondre, l’État met en place des politiques sociales qui aident les personnes en difficulté, garantissent un revenu de remplacement ou facilitent l’accès à certains services. Ces politiques reposent sur différents mécanismes de redistribution. Cette leçon permet de comprendre comment fonctionnent les politiques sociales, comment elles sont financées, et pourquoi elles font aujourd’hui l’objet de discussions.
À quoi servent les politiques sociales ?
Les politiques sociales remplissent deux grandes fonctions :
La protection contre les risques sociaux (maladie, chômage, vieillesse, handicap…). Cela correspond à la redistribution horizontale, c’est-à-dire une solidarité entre personnes confrontées aux mêmes types de risques.
Exemple : les cotisations des actifs financent les pensions des retraités, ou les bien-portants financent les soins des malades.La réduction des inégalités économiques entre les individus. C’est la redistribution verticale : les plus riches contribuent davantage pour aider les plus modestes.
Exemple : impôt progressif, aides versées sous conditions de ressources.
Ces politiques passent principalement par deux leviers :
La protection sociale (versement d’aides, organisation de services publics).
La fiscalité redistributive (impôts plus élevés sur les revenus ou les patrimoines les plus importants).
À retenir
Les politiques sociales reposent sur deux types de redistribution : la solidarité entre assurés face aux risques (horizontale), et la réduction des inégalités entre riches et pauvres (verticale).
Comment fonctionne la protection sociale ?
La protection sociale est l’un des piliers des politiques sociales. Elle repose sur deux logiques complémentaires :
La logique d’assurance : chacun cotise à un système (ex. : sécurité sociale), et reçoit une aide lorsqu’un risque se réalise (maladie, chômage, vieillesse…).
Exemple : une personne en arrêt maladie perçoit des indemnités proportionnelles à son salaire.La logique d’assistance : l’aide est accordée à ceux qui en ont besoin, sans condition de cotisation préalable.
Exemple : le RSA ou l’aide au logement.
La protection sociale prend deux formes :
Des prestations pécuniaires (versements en argent) comme les allocations familiales, les retraites ou les indemnités chômage.
Des prestations en nature (services gratuits ou à tarif réduit) comme les soins hospitaliers ou les places en crèche.
Le financement repose :
Sur les cotisations sociales, payées par les salariés et les employeurs.
Sur l’impôt, en particulier pour les aides non contributives (ex : RSA, CMU).
À retenir
La protection sociale repose à la fois sur des systèmes d’assurance (pour les cotisants) et d’assistance (pour les plus démunis). Elle offre des aides en argent ou en services, financées par les cotisations et l’impôt.
Quel est le rôle de la fiscalité dans la redistribution ?
La fiscalité permet à l’État de collecter les ressources nécessaires au financement de la protection sociale et des politiques d’aide.
Certains impôts sont progressifs : plus le revenu est élevé, plus le taux d’imposition est important. Cela contribue à la redistribution verticale.
Exemple : l’impôt sur le revenu en France comprend plusieurs tranches, de 0 % à plus de 40 %.
Mais tous les impôts ne sont pas progressifs. Certains, comme la TVA, s’appliquent de façon identique à tous, quel que soit le niveau de revenu. Ils sont donc proportionnels et peuvent peser davantage sur les ménages modestes.
La fiscalité permet donc à l’État :
De financer les prestations sociales.
De corriger les écarts de revenus entre les citoyens.
À retenir
La fiscalité est un levier important de redistribution. Les impôts progressifs permettent de réduire les inégalités et de financer les aides sociales.
Conclusion
Les politiques sociales ont pour but de protéger chacun contre les risques sociaux et de réduire les inégalités économiques. Elles reposent sur des systèmes d’assurance et d’assistance, financés par les cotisations sociales et les impôts. Si ces politiques ont permis de nombreux progrès, elles sont aujourd’hui questionnées : le vieillissement de la population, la hausse du chômage ou encore la précarisation de certains travailleurs rendent leur financement plus difficile et relancent les débats sur leur efficacité et leur adaptation aux évolutions de la société.