Introduction
L’économie d’un pays traverse des périodes de croissance, de ralentissement ou de crise. Cela peut provoquer du chômage, de l’inflation ou une baisse des investissements. Pour y faire face, l’État met en place différentes politiques économiques. Certaines sont conçues pour agir rapidement en cas de déséquilibre, d’autres visent à renforcer durablement l’économie. Dans la zone euro, plusieurs de ces politiques sont aussi coordonnées au niveau européen. Cette leçon t’aide à comprendre comment l’État et l’Europe cherchent à stabiliser l’économie, soutenir la croissance et organiser le développement sur le long terme.
Quelles politiques l’État utilise-t-il pour stabiliser l’économie ?
L’économie suit des cycles : expansion, ralentissement, crise, puis reprise. Pour limiter les effets négatifs de ces fluctuations, l’État peut utiliser des politiques conjoncturelles, dites aussi contracycliques.
La politique budgétaire
La politique budgétaire utilise les recettes et les dépenses de l’État pour agir sur l’activité économique.
En période de crise, l’État peut augmenter ses dépenses (investissements publics, aides sociales) ou réduire les impôts pour relancer la consommation. On parle alors de politique de relance.
En période d’inflation, il peut réduire les dépenses ou augmenter les impôts pour limiter la demande. C’est une politique de stabilisation.
La politique monétaire
La politique monétaire agit sur les taux d’intérêt et la quantité de monnaie en circulation.
Quand les taux sont bas, il est plus facile d’emprunter : cela encourage l’investissement et la consommation.
Quand les taux augmentent, les crédits deviennent plus chers.
Exemple : si les taux montent, les prêts immobiliers coûtent plus cher, donc les ménages peuvent retarder leur projet d’achat.
Dans la zone euro, cette politique est décidée par la Banque centrale européenne (BCE) pour l’ensemble des pays membres.
À retenir
L’État peut réagir à la conjoncture avec la politique budgétaire (impôts, dépenses) ou la politique monétaire (taux d’intérêt). Ces politiques visent à atténuer les effets des cycles économiques.
Quelles politiques à long terme soutiennent la croissance ?
L’État mène aussi des politiques structurelles pour améliorer l’économie à long terme. L’objectif est de rendre l’économie plus efficace, plus compétitive et plus innovante.
Les politiques de l’offre
Elles cherchent à améliorer les conditions de production des entreprises en baissant certains coûts ou en simplifiant les démarches.
Exemples : baisse des charges sur les salaires, aides à l’investissement, simplification des formalités administratives.
Les politiques de recherche et d’innovation
Elles soutiennent la technologie et la création de nouvelles activités. Cela rend les entreprises plus compétitives et crée de la croissance.
Exemple : l’État peut financer un laboratoire de recherche médicale ou aider une start-up à développer un nouveau logiciel. Si l’innovation réussit, elle génère des emplois et des exportations.
Les politiques de la concurrence
Elles visent à éviter les abus de position dominante et à maintenir des prix justes. L’État peut intervenir pour sanctionner des ententes entre entreprises qui faussent la concurrence.
L’ouverture à la concurrence
Certains secteurs (comme l’énergie ou les télécommunications) étaient autrefois des monopoles publics. Ils ont été ouverts à la concurrence pour améliorer la qualité des services et faire baisser les prix.
À retenir
Les politiques structurelles soutiennent l’innovation, la compétitivité et l’investissement. Elles visent à moderniser l’économie sur le long terme.
Quelle est la place de l’Europe dans les politiques économiques ?
Les pays de la zone euro doivent coordonner une partie de leurs politiques économiques au niveau européen.
La politique monétaire européenne
Depuis l’introduction de l’euro, c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui fixe les taux d’intérêt pour tous les pays de la zone. Son objectif principal est de maintenir la stabilité des prix (limiter l’inflation).
Exemple : si la BCE baisse les taux, cela facilite l’accès au crédit pour les ménages et les entreprises dans tous les pays concernés.
Les États membres ne peuvent donc plus fixer seuls leurs taux d’intérêt.
Les règles budgétaires communes
Les politiques budgétaires restent décidées par chaque pays, mais elles doivent respecter des limites communes fixées dans un ensemble de règles appelé le Pacte de stabilité et de croissance.
Ce pacte impose deux grands critères :
Un déficit public inférieur à 3 % du PIB (PIB = richesse produite dans un pays).
Une dette publique inférieure à 60 % du PIB.
Ces règles visent à éviter les dérives budgétaires dans un pays qui pourraient mettre en danger la stabilité de toute la zone euro.
L’Union européenne mène aussi des politiques de soutien dans certains domaines comme :
L’agriculture.
L’innovation.
L’aménagement du territoire pour réduire les inégalités entre régions.
À retenir
Dans la zone euro, la BCE décide des taux d’intérêt pour tous les pays. Les États doivent suivre les règles du Pacte de stabilité pour maîtriser leur déficit et leur dette.
Conclusion
Pour faire face aux crises ou améliorer durablement l’économie, l’État utilise différents outils : budget, fiscalité, innovation, réglementation… Il agit à court et à long terme pour soutenir l’activité et préparer l’avenir. Dans la zone euro, ces politiques doivent aussi respecter des règles communes et s’articuler avec les décisions de la Banque centrale européenne. L’enjeu est de coordonner efficacement l’action publique à l’échelle nationale et européenne pour favoriser une croissance stable et partagée.
