Introduction
Les organisations de la société civile (OSC) occupent une place essentielle dans la vie sociale, économique et démocratique. Associations, syndicats, fondations ou ONG poursuivent toutes un but non lucratif et œuvrent au service d’une cause : solidarité, santé, environnement, éducation, culture… Longtemps fondées sur l’engagement et la conviction, elles évoluent aujourd’hui dans un contexte plus exigeant : diminution des financements publics, multiplication des acteurs et attentes accrues des citoyens. Pour continuer à agir efficacement, elles doivent désormais penser leur développement de façon structurée. Peuvent-elles encore se passer d’une véritable stratégie ?
Des organisations guidées par un objet social et un but non lucratif
Chaque organisation de la société civile se définit par son objet social, c’est-à-dire la raison d’être inscrite dans ses statuts. Cet objet fixe le cadre de ses actions et les publics qu’elle cherche à aider.
Exemple : Les Restos du Cœur ont pour objet la lutte contre la précarité alimentaire, tandis qu’Emmaüs agit pour la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté.
Ces organisations appartiennent au secteur non marchand : elles ne recherchent pas le profit, mais la réalisation d’une mission d’utilité sociale. Toutefois, comme toute organisation, elles doivent assurer la cohérence et la continuité de leurs activités. Définir une stratégie leur permet de mieux planifier leurs actions, de mobiliser leurs ressources et de faire face aux imprévus.
À retenir
Les organisations de la société civile poursuivent un but non lucratif défini par leur objet social, mais elles ont besoin d’une stratégie pour organiser et pérenniser leurs actions.
La nécessité d’une stratégie pour assurer la pérennité
Même sans finalité économique, les organisations de la société civile rencontrent des contraintes comparables à celles des entreprises : elles doivent trouver des financements, gérer leurs équipes et démontrer l’efficacité de leurs projets.
Elles adoptent donc une démarche stratégique pour :
Pérenniser leurs ressources humaines et financières : fidéliser les bénévoles, motiver les salariés, diversifier leurs sources de financement (dons, subventions, mécénat).
Développer leurs activités : élargir leur champ d’action, adapter leurs programmes aux nouveaux besoins, améliorer leur visibilité.
Préserver leur indépendance : éviter une dépendance excessive à un unique financeur ou à des aides publiques.
Exemple : l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) cherche à renforcer son indépendance en diversifiant ses donateurs particuliers et en limitant la part des subventions publiques dans son budget.
À retenir
La stratégie permet aux organisations de la société civile d’assurer leur stabilité, de planifier leurs projets et de préserver leur autonomie dans un contexte concurrentiel.
Des logiques d’action de plus en plus hybrides
Les contraintes financières et la multiplication des acteurs du secteur associatif conduisent de nombreuses organisations à adopter des formes d’action hybrides, situées entre le monde associatif et le monde économique.
Certaines développent des activités marchandes pour financer leurs projets : vente d’objets, organisation d’événements, prestations de services. D’autres tissent des partenariats avec des entreprises ou des institutions publiques pour mener à bien leurs missions.
Exemple : l’association Envie, spécialisée dans le recyclage d’électroménager, combine activité commerciale et projet social d’insertion professionnelle.
Cette évolution montre que les organisations de la société civile s’adaptent : elles innovent, modernisent leurs pratiques et cherchent de nouvelles sources de financement, tout en restant fidèles à leur objet social.
À retenir
Face à la concurrence et à la baisse des financements, les organisations de la société civile adoptent des stratégies hybrides qui allient efficacité économique et mission sociale.
L’exigence de transparence : un gage de confiance
Pour être crédibles et conserver la confiance du public, les organisations de la société civile doivent faire preuve de transparence dans la gestion de leurs ressources.
Cette exigence est d’autant plus forte qu’elles reçoivent souvent des dons, des subventions publiques ou font appel à la générosité du grand public. Les citoyens et les financeurs veulent savoir comment l’argent est utilisé et quels résultats ont été obtenus.
Concrètement, cela signifie que les associations doivent expliquer clairement leurs actions : publier un bilan d’activités, présenter les dépenses réalisées et les projets financés, communiquer de façon honnête sur leurs résultats.
Exemple : la Croix-Rouge française rend régulièrement compte de ses missions et de l’utilisation des dons reçus, ce qui renforce la confiance de ses donateurs.
La transparence n’est pas seulement une obligation : elle est aussi un levier de confiance et un moyen de montrer la valeur du travail accompli. Lorsqu’une organisation communique avec clarté, elle renforce son image et encourage le soutien du public.
À retenir
Être transparent, c’est expliquer clairement comment sont utilisées les ressources. Cette clarté renforce la confiance, la légitimité et la crédibilité des organisations.
Conclusion
Même si elles ne recherchent pas le profit, les organisations de la société civile ne peuvent plus se passer de stratégie. Dans un environnement marqué par la rareté des ressources et la montée des attentes sociales, la stratégie leur permet d’assurer la pérennité de leurs actions, d’adapter leurs pratiques et de rendre compte de leur utilité. En adoptant une démarche structurée, transparente et fidèle à leurs valeurs, ces organisations montrent qu’il est possible d’allier engagement citoyen et gestion responsable au service de l’intérêt collectif.
