Les modalités de financement de l’activité économique

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Dans cette leçon, tu apprendras à distinguer les différents modes de financement de l’économie : autofinancement, financement direct sur les marchés et financement indirect par les banques. Tu verras aussi comment l’État et la BCE soutiennent l’investissement et la transition écologique à travers des politiques ciblées. Mots-clés : financement, autofinancement, banques, marchés financiers, investissement, BCE.

Introduction

Pour produire, investir ou innover, les entreprises et les administrations ont besoin de financements. Ces ressources peuvent provenir de leurs propres moyens ou de l’extérieur. Le financement de l’activité économique repose ainsi sur deux grands modes : l’autofinancement et le financement externe, qui peut être direct (marchés financiers) ou indirect (banques). Chacun de ces circuits joue un rôle essentiel dans la croissance économique et dans la stabilité du système financier. Nous allons illustrer chacun de ces modes par un exemple concret en France.

L’autofinancement : financer sa croissance par ses propres moyens

L’autofinancement correspond à la capacité d’une entreprise à financer ses investissements à partir de ses ressources internes, sans recourir à des capitaux extérieurs. Concrètement, il s’agit de la part du bénéfice non distribuée aux actionnaires et conservée pour financer de nouveaux projets : modernisation des équipements, innovation, recherche et développement.

Par exemple, le taux d’autofinancement des sociétés non financières françaises s’élevait à environ 89 % en 2020 selon l’INSEE, ce qui montre que les entreprises françaises financent majoritairement leurs investissements sur leurs propres ressources.

À retenir

L’autofinancement permet de financer l’investissement grâce aux ressources internes. Il garantit l’indépendance financière de l’entreprise mais reste limité par sa rentabilité.

Le financement externe : recourir à des ressources extérieures

Quand l’autofinancement ne suffit pas, les agents économiques — entreprises, ménages ou administrations — font appel à des financements externes. Ces ressources peuvent être obtenues par deux circuits : direct ou indirect.

Le financement direct : les marchés financiers et les titres

Dans le financement direct, l’agent à besoin de financement s’adresse directement aux agents à capacité de financement sur les marchés financiers, sans passer par une banque. Il émet pour cela des titres financiers, c’est-à-dire des droits de propriété ou de créance.

Un exemple récent illustre ce mécanisme : en 2025, plusieurs grandes entreprises françaises comme Orange, Engie ou Danone ont levé des capitaux en émettant des obligations sur les marchés financiers pour financer leurs investissements. Ce type d’opération montre comment les grandes entreprises recourent au financement direct pour mobiliser rapidement des fonds importants.

À retenir

Le financement direct met en relation les agents économiques avec les épargnants par l’émission de titres (actions ou obligations). Il offre une alternative aux prêts bancaires, surtout pour les grandes entreprises.

Le financement indirect : le rôle des banques et des institutions financières

Le financement indirect passe par un intermédiaire, la banque, qui collecte l’épargne des ménages et la redistribue sous forme de crédits aux agents à besoin de financement. Les banques assurent ainsi la transformation de l’épargne en investissement et prennent en charge les risques de non-remboursement.

En 2025, l’encours total des crédits bancaires aux entreprises françaises atteignait environ 1 388 milliards d’euros, en hausse de 2,4 % sur un an. Cette croissance du crédit illustre le rôle central du système bancaire dans le financement indirect de l’économie.

Les banques créent ainsi des actifs financiers (les prêts accordés) et des passifs financiers (les dépôts collectés). Ces opérations sont encadrées par la Banque centrale européenne (BCE), qui fixe les taux directeurs et influence le coût du crédit. Une baisse des taux stimule l’investissement, tandis qu’une hausse permet de maîtriser l’inflation.

À retenir

Dans le financement indirect, les banques collectent l’épargne et accordent des prêts. Elles prennent en charge le risque et facilitent l’accès au financement, sous la supervision de la BCE.

Les politiques de financement et le soutien à l’investissement

L’État intervient également pour faciliter le financement et encourager l’investissement. Pendant la crise sanitaire de 2020, les prêts garantis par l’État (PGE) ont permis à des milliers d’entreprises françaises de maintenir leur activité malgré la baisse de la demande. Plus récemment, le plan France 2030 mobilise plus de 50 milliards d’euros pour soutenir l’innovation, la transition énergétique et la relocalisation industrielle. De même, Bpifrance a financé près de 20 milliards d’euros d’investissements depuis 2020 dans le cadre de son plan climat, soutenant la décarbonation de l’économie.

À retenir

L’État et les institutions publiques soutiennent le financement de l’économie par des politiques d’investissement ciblées, afin de favoriser la croissance, l’emploi et la transition écologique.

Conclusion

Le financement de l’activité économique repose sur la complémentarité entre autofinancement, financement direct et financement indirect. Les entreprises, les banques, les marchés financiers et les pouvoirs publics forment un ensemble interdépendant qui assure la circulation des capitaux et soutient la croissance économique. Qu’il provienne de l’épargne, du crédit ou de l’investissement public, le financement reste un levier essentiel du développement, mais aussi un enjeu de régulation pour préserver la stabilité financière et accompagner la transition écologique.