Les évolutions numériques sont-elles exemptes de risques ?

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Dans cette leçon, tu vas comprendre comment le numérique peut être à la fois un moteur de performance et une source de risques pour les organisations. Tu verras comment intégrer une utilisation responsable et sécurisée, en abordant la cybersécurité, la protection des données (RGPD) et la réduction de l’empreinte environnementale. Mots-clés : numérique responsable, cybersécurité, RGPD, protection des données, RSE, empreinte écologique

Introduction

Le numérique a profondément transformé notre manière de travailler, de communiquer et de produire. Dans les organisations, il est devenu un levier incontournable de performance, mais aussi une source de nouveaux risques qu’il faut anticiper et maîtriser. Les systèmes d’information, véritables colonnes vertébrales des entreprises, concentrent aujourd’hui des volumes considérables de données stratégiques et personnelles. Cette richesse attire autant les opportunités d’innovation que les menaces : cyberattaques, pertes de données, atteintes à la vie privée, ou encore impact environnemental des infrastructures. Comprendre ces risques et mettre en place une utilisation responsable, sécurisée et éthique du numérique est devenu une condition essentielle à la pérennité et à la compétitivité des organisations.

Numérique et responsabilité sociale et environnementale

Le numérique ne se résume pas à des outils ou à des logiciels : il s’inscrit dans une responsabilité sociétale des organisations (RSO) qui englobe la prise en compte des impacts sociaux, environnementaux et économiques liés à son usage.

Sur le plan social, cela implique de protéger les individus contre les risques liés au travail connecté : surcharge informationnelle, hyperconnexion, harcèlement numérique.

Sur le plan environnemental, le numérique a une empreinte écologique souvent sous-estimée : les data centers représentent environ 1 % de la consommation électrique mondiale et leur refroidissement nécessite d’importantes ressources en eau. La fabrication des équipements (ordinateurs, smartphones, serveurs) consomme des métaux rares et produit des déchets difficiles à recycler. Les entreprises sont donc appelées à réduire cette empreinte en adoptant des pratiques plus sobres : prolongement de la durée de vie du matériel, optimisation des flux de données, recours à l’hébergement vert.

À retenir

Le numérique crée des opportunités mais exige des pratiques responsables pour protéger les individus et limiter l’impact écologique.

Les risques informatiques et leurs conséquences pour l’organisation

Un système d’information mal protégé peut être vulnérable à plusieurs types de risques :

  • Risques techniques : panne matérielle, corruption de fichiers, perte de données.

  • Risques liés à la malveillance : intrusion, vol de données, ransomware, fraude interne.

  • Risques humains : erreurs de manipulation, mauvaises configurations, manque de formation.

Les conséquences peuvent être lourdes : interruption de l’activité, perte de chiffre d’affaires, atteinte à la réputation, sanctions juridiques. Par exemple, une fuite de données clients peut entraîner des sanctions de la CNIL au titre du RGPD, mais aussi une perte de confiance des partenaires et du public.

À retenir

Les risques informatiques peuvent menacer à la fois la continuité d’activité, la réputation et la conformité légale.

Sécurité du système d’information et cybersécurité

Assurer la sécurité du système d’information revient à protéger la disponibilité, l’intégrité, la confidentialité et la traçabilité des données. Une démarche efficace suit généralement deux volets :

Mesures organisationnelles (prioritaires car la sécurité repose d’abord sur les comportements) :

  • Formation et sensibilisation régulière des utilisateurs aux risques.

  • Mise en place de procédures claires pour la gestion des accès, des mots de passe et des incidents.

  • Réalisation d’audits de sécurité et de cartographies des risques.

Mesures techniques :

  • Pare-feu, antivirus, filtrage des accès.

  • Sauvegardes régulières et plan de reprise après sinistre.

  • Authentification forte (MFA) et chiffrement des données.

La cybersécurité élargit ce champ à toutes les menaces issues du cyberespace, en particulier les attaques délibérées : phishing, déni de service, intrusions ciblées. Les organisations développent ainsi des dispositifs de cyberdéfense capables de détecter, contrer et neutraliser ces menaces.

À retenir

La sécurisation d’un SI combine mesures organisationnelles et mesures techniques ; l’humain reste au cœur de la protection.

Protection des données et RGPD

Les données personnelles, qu’elles concernent les salariés, les clients ou les partenaires, bénéficient d’une protection renforcée depuis l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en 2018. Ce cadre impose :

  • La minimisation des données collectées.

  • L’information des personnes sur l’usage de leurs données.

  • La garantie de leurs droits (accès, rectification, effacement, opposition).

  • La désignation d’un délégué à la protection des données (DPO) dans certains cas.

Le DPO peut être interne ou externe. Son rôle est de conseiller l’organisation sur ses obligations, de contrôler la conformité et de former les équipes à la protection des données.

Le non-respect de ces obligations peut entraîner de lourdes sanctions financières et nuire à l’image de l’organisation. La protection des données est donc à la fois un impératif légal, éthique et stratégique.

À retenir

Le RGPD impose transparence, sécurité et proportionnalité dans le traitement des données personnelles ; le DPO est un acteur clé de cette conformité.

Conclusion

Les évolutions numériques ne sont pas exemptes de risques, mais ces risques peuvent être maîtrisés par une stratégie globale combinant gouvernance des données, sécurité organisationnelle, protection technique et responsabilité environnementale. La cybersécurité et la protection des données ne sont pas des coûts imposés : ce sont des investissements stratégiques qui renforcent la confiance, protègent la performance et consolident la réputation de l’organisation. Dans un environnement où l’information est une ressource stratégique, la capacité à protéger et à utiliser le numérique de façon éthique devient un avantage concurrentiel décisif.