Les démocraties libérales face à la crise économique

icône de pdf
Signaler

Après la crise de 1929, les gouvernements, qui peinent à résorber le chômage et la misère, suscitent le mécontentement populaire. Cependant deux expériences inédites menées aux États-Unis et en France résolvent partiellement les effets de la dépression.

I) L’expérience américaine du New Deal

1) L’échec de la politique libérale

En 1929, le président Herbert Hoover répond à la crise par des mesures libérales : maintien d’une monnaie forte et de l’équilibre budgétaire à tout prix, avec en particulier un abaissement des dépenses publiques et des salaires.

Mais cette politique aggrave la dépression, car elle fait chuter les revenus des ménages et donc la consommation. Les États-Unis s’enlisent dans la crise. Aux élections présidentielles de 1932, le candidat démocrate Franklin D. Roosevelt est élu.

2) Le New Deal

La priorité du nouveau président est d’injecter de l’argent dans l’économie pour inciter les Américains à consommer et ainsi relancer la production. Entouré d’une équipe de conseillers (le brain trust), il met en place une série de mesures appelée New Deal (« nouvelle donne ») :

– dévaluation du dollar le 30 janvier 1934 ;

Mot-clé

La dévaluation réduit la valeur de la monnaie par rapport à son poids en or. Elle permet ainsi d’augmenter le nombre de billets en circulation.

– lancement de grands travaux (reboisement, construction de barrages) afin de donner du travail aux chômeurs ;

– baisse de la durée de travail à 40 heures par semaine et définition d’un salaire minimum horaire (National Industrial Recovery Act ou NIRA, 16 juin 1933).

Le président s’inspire en partie de l’économiste John Maynard Keynes pour établir une répartition plus équitable des richesses et ainsi tenter d’éviter les crises économiques à venir. En août 1935, le Social Security Act établit un système d’assurance contre le chômage, la vieillesse et l’invalidité.

II) La démocratie française ébranlée par la crise

1) Les problèmes politiques issus de la crise économique

À partir de 1931, la France subit la crise. Le revenu moyen des Français diminue de 30 % entre 1930 et 1935. En 1936, 500 000 personnes sont au chômage.

De 1932 à 1936, face à des gouvernements incapables de résorber la crise et éclaboussés par des scandales, le mécontentement gagne le pays. Le 6 février 1934, les partisans d’extrême-droite et des associations d’anciens combattants manifestent à Paris. Le défilé dégénère en émeute contre l’Assemblée nationale.

2) Les réformes sociales du Front populaire

Pour enrayer la débâcle économique et la montée de l’extrême-droite, un Front populaire se constitue et remporte les élections législatives en 1936.

Mot-clé

Coalition des partis de gauche (socialiste, radical et communiste) rassemblée autour du slogan « le pain, la paix, la liberté » à partir de l’été 1935, le Front populaire gouverne la France de mai 1936 à avril 1938.

En juin 1936, le président du Conseil Léon Blum obtient une augmentation des salaires de 7 à 15 % grâce à la signature des accords Matignon.

Il fait également voter deux grandes lois pour combattre le chômage : 15 jours de congés payés aux salariés et la semaine de travail de 40 heures.

3) Les dissensions face à la guerre civile espagnole

Le 17 juillet 1936, des militaires soutenus par les régimes totalitaires renversent le gouvernement républicain espagnol, plongeant le pays dans la guerre.

En France, les communistes souhaitent intervenir militairement auprès des Républicains, mais les radicaux s’y opposent. Ce désaccord contribue à la chute du gouvernement Blum en juin 1937.